Mai 8 2020

« Le Bonheur désespérément »

« Le plaisir est le bonheur des fous. Le bonheur est le plaisir des sages » ( Barbey d’Aurevilly )

Tous les hommes recherchent d’être heureux. Pascal a dit par boutade dans ses Pensées :  » C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’ à ceux qui vont se pendre « .

Pour cette raison, le bonheur est l’un des thèmes privilégiés de la philosophie, depuis les Grecs (Socrate, Platon , Epicure, Aristote) jusqu’à Kant, Spinoza, Diderot, Descartes, Montaigne ou Alain…

Plus récemment, André Comte-Sponville, a renoué avec cette vieille notion philosophique, jugée obsolète vers la fin du 20e siècle, et a publié un petit opuscule intitulé  » Le bonheur, désespérément  » (Ed. Pleins Feux 2000), texte d’une conférence-débat qu’il a prononcée en 1999.

Son idée principale est qu’il ne faut pas vivre ou plutôt espérer mieux vivre dans l’avenir, mais que la sagesse consiste à vivre pour de bon, avec les plaisirs et les joies du présent, en ne désirant que ce que l’on a au moment présent.

C’est ce qu’il appelle le bonheur en acte, un bonheur qui n’espère rien.

Pour André Comte-Sponville, c’est la philosophie qui peut nous mettre sur la voie du bonheur, car son but est la sagesse. Mais le bonheur que les grecs appelaient sagesse doit être un bonheur vrai, un bonheur dans la vérité ; il ne doit pas être obtenu par des artifices ( comme par exemple la pilule du bonheur), des illusions ou des divertissements au sens pascalien du terme.

Saint Augustin, pour définir la béatitude, la vie vraiment heureuse, par opposition aux petits bonheurs plus ou moins factices ou illusoires, parlait de  » la joie qui naît de la vérité « .

Cette sagesse reste un idéal que peu d’hommes peuvent atteindre ; mais elle indique une direction :  » Celle du maximum de bonheur dans un maximum de lucidité « . Lire la suite