Jan 29 2021

Une vie bouleversée – Etty Hillesum

La vie et la mort, la souffrance et la joie, les ampoules des pieds meurtris, le jasmin derrière la maison, les persécutions, les atrocités sans nombre, tout, tout est en moi et forme un ensemble puissant ; je l’accepte comme un totalité indivisible et je commence à comprendre de mieux en mieux pour mon propre usage, sans pouvoir encore l’expliquer à d’autres, la logique de cette totalité ; je voudrais vivre longtemps pour être un jour en mesure de l’expliquer… J’ai réglé mes comptes avec la vie, je veux dire : l’éventualité de la mort est intégrée à ma vie ; regarder la mort en face et l’accepter comme un partie intégrante de la vie, c’est élargir cette vie. A l’inverse, sacrifier dès maintenant à la mort un morceau de cette vie, par peur de la mort et refus de l’accepter, c’est le meilleur moyen de ne garder qu’un pauvre petit bout de vie mutilée méritant à peine le nom de vie. Cela semble un paradoxe : en excluant la mort de sa vie on se prive d’une vie complète, en l’y accueillant on élargit et on enrichit sa vie.

Extrait du journal d’Etty Hillesum « Une vie bouleversée », écrit peu de temps avant son exécution à Auschwitz.

http://www.vipassana.fr/index.html

Déc 17 2020

ETTY HILLESUM : UNE VIE BOULEVERSÉE

 
 
ETTY HILLESUM : UNE VIE BOULEVERSÉE

« Cette peur de ne pas tout avoir dans la vie, c’est elle justement qui vous fait tout manquer. Elle vous empêche d’atteindre l’essentiel. »

« Un être humain doit être assez sociable pour ne pas imposer aux autres ses humeurs. »

« Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur, que nous n’ayons d’abord corrigé en nous. L’unique leçon de cette guerre est de nous avoir appris à chercher en nous-mêmes et pas ailleurs. »

« L’homme forge son destin de l’intérieur, voilà une affirmation bien téméraire. En revanche, l’homme est libre de choisir l’accueil qu’il fera à lui-même à ce destin. »

« On ne connaît pas la vie de quelqu’un si l’on n’en sait que les événements extérieurs. Pour connaître la vie de quelqu’un, il faut connaître ses rêves, ses rapports avec ses parents, ses états d’âme, ses désillusions… »

« En dépit de toutes les souffrances infligées et de toutes les injustices commises, je ne parviens pas à haïr les hommes. Toutes les horreurs et les atrocités perpétrées ne constituent pas une menace mystérieuse et lointaine, extérieure à nous, mais elles sont toutes proches de nous et émanent de nous-mêmes, êtres humains. » Lire la suite