Jan 30 2021

NON DUALITÉ ET ÉVOLUTION.

De quelle nature est la relativisation de la morale et plus généralement de la pensée rationnelle en vue d’agir  produite par la réalisation non duelle ?
Si tout est cela, comment pourrait-on juger que telle chose est moins cela que le reste ? Dès lors comment pourrait-on tenir pour vraie absolument que telle chose est mal et ne devrait plus exister ? Tout ce qui est étant l’expression de cela, puisque ce fait criminel est, il doit être accepté.
Toutefois si j’assiste à un crime et que je passe indifférent mon chemin en acceptant que ceci existe, du point de vue moral ne suis-je pas coupable de non assistance à personne en danger ?
La non-dualité est l’acceptation de ce qui est ici et maintenant sans passer par aucune réflexion. Ce qui surgit dans l’espace de conscience y est accueilli directement sans jugement aucun. Avant même que nous y pensions ce qui est vu est vu sans jugement.
Mais ce donné immédiat non duelle n’empêche pas une réflexion d’apparaître en vue d’une action par rapport à la situation acceptée et voulue du point de vue non duelle.
On peut aisément constater que l’expérience non duelle du point de vue de la réflexion qui s’y génère pour agir ne semble pas toujours semblable. La conscience de Cela ne semble plus dès lors engendrer le même type d’action. La non dualité du Bushido est-elle compatible avec la non-dualité de la mystique Rhénane ? La non dualité versus Guénon est-elle du point de vue politique la non dualité versus Sri Aurobindo ? Et au fond la non dualité du tyrannosaure est-elle en terme d’action de la même nature que celle des hominidés ?
Certains diront que parmi ces expériences de non dualité certaines sont authentiques tandis que d’autres ne le sont pas. Quant à nous, il nous semble premièrement que CELA n’exclut aucune possibilité d’être et d’action. Et deuxièmement CELA dirigeant l’action d’un sujet l’ayant réalisé, CELA est toujours pleinement conscient de lui mais dès lors qu’il prend conscience de lui par le biais d’un sujet , il y a une vision de CELA par CELA par un certain filtre.
Acceptant cette finitude radicale au cœur de notre réalisation de CELA nous apprendrons à faire preuve d’une certaine humilité sur la profondeur de notre vision de CELA filtrée qu’elle est par notre mentalité humaine. Et nous avons l’idée spécifiquement humaine d’un déchirement des limites de notre finitude au cœur même de notre réalisation de CELA : certains d’entre nous portent à la fois le sens de l’humilité quant à la réalisation non duelle et l’ambition d’œuvrer à rendre notre vision de CELA de moins en moins filtrée par notre finitude. Et héritant de plusieurs directions afin de dépasser ce filtre, nous prenons conscience qu’il pourrait y avoir une évolution de plus en plus consciente de Vision individualisée de CELA.
Nous n’adhérons donc pas à une non dualité qui nie l’évolution. Le tyrannosaure qui comme la plupart des animaux pouvait être l’expression non duelle de CELA ne la niait pas, il l’ignorait. On peut vraiment se demander si celui qui nie l’évolution du point de vue de la non dualité est ignorant ou si en lui malgré la lumière de la non dualité il y a une perversion quelconque.Au final il n’y a personne à convaincre de quoi que ce soit, il y aura ceux qui franchiront un seuil évolutif en découvrant en eux la dimension de CELA QUI FAIT CONSCIEMMENT LE CHEMIN DE L’ÉVOLUTION et il y aura ceux qui n’auront pas conscience de cette dimension parce que CELA PAR EUX L’IGNORE.

 


Juil 21 2020

NON DUALITE, MORALE POLITIQUE ET EVOLUTION DE LA CONSCIENCE.

Le thème de la non-dualité est un thème fondamental de la recherche spirituelle. Sur un plan métaphysique, il s’agit de savoir si la réalité est telle que le combat est père de toute chose ou si il existe un point de vue où tout ce qui est est profondément en paix. L’enjeu pratique est de savoir si la lutte, le conflit et donc les souffrances et les douleurs sont le dernier mot de l’existence individuelle ou s’il existe, d’un point de vue transcendant ces dualités, un état de paix où il n’y a qu’ UN, harmonie, etc.

Le point de vue scientifique sur l’évolution des espèces qui s’inscrit pour l’essentiel à la suite des conceptions de Darwin a souvent mis en valeur un principe de lutte pour la vie. Bien sûr certains néo-darwiniens soulignent l’avantage de la coopération voire du sacrifice du point de vue de la survie d’une espèce. Mais le titre suggestif du livre de Richard Dawkins, Le gène égoïste nous conduit de nouveau vers la lutte pour la vie : la morale animale n’est qu’au service du gène et de l’espèce…On peut s’interroger à vrai dire sur ce néodarwinisme qui manque de voir que le gène lui-même ne saurait être égoïste dans la meure où tout gène d’une espèce s’inscrit au sein d’un écosystème et plus largement au sein d’une biosphère. La lutte pour la vie s’inscrit au sein même d’un tout de la vie. Quand le commentateur animalier projette sa bestialité sur l’animalité, ne fait-il pas preuve d’anthropocentrisme ? Le lion qui mange la gazelle fait-il preuve de cruauté ? Il n’y a de bestialité que parce que nos pulsions ne sont plus régulées par des instincts ou par des sentiments centrés sur le sentiment d’incarner ici le tout de la vie…Arnaud Desjardins défendant la non-dualité écrit dans la onzième lettre de ses Lettres à une jeune disciple : »Chacun s’arroge le droit de décider ce qui est « juste » ou « injuste », qui sont les bons et qui sont les méchants, mais aucun jugement n’a jamais fait l’unanimité et l’hostilité, le mépris, la haine continuent à déchirer les humains entre eux – toujours au nom du Bien contre le Mal. Lire la suite