Fév 13 2021

Lao Tseu – Le Tao Të King

Le Tao qu’on tente de saisir n’est pas le Tao lui-même;

le nom qu’on veut lui donner n’est pas le nom adéquat.

Sans nom, il représente l’origine de l’univers;
avec un nom, il constitue la Mère de tous les êtres.

Par le non-être, saisissons son secret;
par l’être, abordons son accès.

Le regardant, on ne le voit pas, on le nomme l’invisible.
L’écoutant, on ne l’entend pas, on le nomme l’inaudible.
Le touchant, on ne le sent pas, on le nomme l’impalpable.

Le Tao est quelque chose de fuyant et d’insaisissable.
Fuyant et insaisissable, il présente cependant quelque image,
insaisissable et fuyant, il est cependant quelque chose.

Le Tao lui-même n’agit pas,
et pourtant tout se fait par lui.

Perpétuel, il ne peut être nommé,
ainsi il appartient au royaume des sans-choses.

Il est la forme sans forme et l’image sans image.

http://www.syti.net/TAO/Tao.html

Jan 20 2021

Citation du jour : Le maître.

« L’homme maître de soi n’aura point d’autre maître. » 

– Lao-Tseu

 

Source : http://www.evene.fr
Images : http://baboutines.over-blog.com/

Sep 11 2020

Qu’est-ce que le Tao et le taoïsme ?

Le taoïsme – les taoïsmes – est l’ensemble des traditions philosophiques, intellectuelles et spirituelles, d’origine chinoise, qui, depuis Lao-Tseu (VIème s. ACN), développent l’idée du Tao.

En chinois, l’idéogramme Tao désigne la voie, le chemin, le flux, le processus.

Il est un peu l’équivalent du sanskrit Yoga : « discipline, travail ».

La Taoïsme est né de la pensée de Lao-Tseu au travers d’un recueil fameux intitulé Tao Té King ou Tao-Tö-King (« Livre de Tao et de Vertu » – « Vertu » dans le sens de puissance, de force magique, d’efficience).

Mais il puise sa sève fort en amont, dans une tradition ancestrale reprise dans le Yi-King (« Livre des Mutations ») dont les plus anciens fragments, taillés sur des écailles de tortue, remonteraient aux temps de Moïse.

Le Yi-King, source profonde de l’inspiration taoïste, exprime plusieurs idées forces qui seront véhiculées et développées à partir de Lao-Tseu :

  • le monisme radical : tout ce qui est, est Un et ce Un est indicible, ineffable, inaccessible ;
  • la bipolarité : tout ce qui est, est travaillé par deux moteurs co-éternels au Un : le Yin qui est la force entropique (celle qui dilue, qui uniformise, qui étale, qui épanche) et le Yang qui est la force néguentropique (celle qui concentre, qui organise, qui rassemble, qui compacte). Ces deux moteurs sont perpétuellement actifs en tout, impliquant l’impermanence foncière de tout ce qui est : tout change tout le temps, tout est mutation, tout est métamorphose ;
  • La tripartition : tout ce qui est, appartient soit au Ciel (le domaine spirituel et conceptuel), soit à la Terre (le domaine matériel et pratique), soit à l’Homme (le domaine social, éthique et politique).

Cette tripartition a d’ailleurs organisé le taoïsme lui-même puisque l’on reconnaît trois grands courants issus de cette tradition millénaire :

  • Le Tao du Ciel : le taoïsme philosophique qui est une mystique moniste tout droit issue de Lao-Tseu et de ses deux grands continuateurs : Tchouang-Tseu et Lie-Tseu ;
  • Le Tao de la Terre : le taoïsme pratique qui est une tradition alchimique et magique visant à l’Immortalité au travers d’une rituélie strictement organisée au sein d’institutions religieuses et cléricales d’ailleurs héréditaires ;
  • Le Tao de L’Homme : le taoïsme politique et éthique qui, avec Confucius et Mencius, est devenu le confucianisme qui fut et reste le fondement de l’organisation morale et sociale chinoise, même sous Mao.

Dans la suite de ce livre, c’est exclusivement le Tao du Ciel (la tradition philosophico-mystique) qui sera retenu. En chinois, on l’appelle le Tao-chia (la voie magico-alchimique étant le Tao-chiao).

Celui-ci est, en Chine, l’apanage des élites exclusivement, car trop abstrait, trop subtil, trop immatériel pour être populaire.

De sa rencontre avec le Bouddhisme importé par Bodhidharma vers 520 PCN, le Tao du Ciel donnera le Ch’an, tradition spirituelle très proche du taoïsme philosophique, qui, en émigrant vers le Nord, finit par atteindre le Japon où il devint le Zen.

Le Zen est d’ailleurs bien plus un taoïsme qu’un bouddhisme : le thé, la calligraphie, les jardins, le culte de la nature, l’amour des arbres, des ruisseaux et des cataractes sont infiniment plus chinois qu’indiens. Lire la suite