Déc 27 2020

La non-dualité n’est pas la passivité !

Ces humains spirituels

et passifs

Jeu rencontre parfois la position d’humains qui se disent dans une conscience non-duelle ou, au-delà des concepts, qui disent vivre une acceptation de la vie telle, qu’ils observeraient la non-existence du choix, parfois même la non-existence de l’individu, de la distinction entre soi et le monde, entre soi et les autres. Ils accepteraient ainsi d’être libre de toute intention, de tout choix, de tout égo, dans le flux simple de la vie… dans l’Unité.

Par exemple, ils ne feraient donc pas le choix d’inviter les autres à faire le même « non-choix » qu’eux. Ce serait donc la vie, ou dieu ou une unité qui utiliserait leur corps avec cette incohérence de demander aux autres de faire un choix, sachant qu’ils ne peuvent pas en faire !?!

En partie, jeu partage cette position. Jeu constate aussi à quel point tout jugement, positif ou négatif, toute dualité (bon/mauvais, bien/mal, positif/négatif, …etc) n’est qu’un rapport à l’expérience humaine très infidèle à ce qu’elle est. Lorsque, mentalement, j’abstrais mon expérience jusqu’à ce jugement « bon » ou « mauvais », « positif » ou « négatif », ou toute autre opinion, j’y ajoute ma morale, mes croyances et, même éventuellement, j’efface totalement les nuances et les finesses de mon expérience et les remplace par cette étiquette finale.

Mais voilà, le mental dispose alors d’un piège très judicieux pour continuer cette opération de façon cachée. Il peut procéder au raisonnement suivant : « le bien et le mal n’existe pas et donc rien n’existe ». Ainsi, au lieu de se libérer de ce jugement et de passer à autre chose, la personne pensant ainsi valide tellement son jugement qu’elle décrète : si le jugement n’existe pas, alors rien n’existe. Le présupposé est que seul le jugement existe et quand jeu ne l’accepte plus, il n’y a donc RIEN à la place. Sa position est alors exclusivement rhétorique. D’ailleurs, en général, cet humain ne change rien à sa vie. Simplement, il en parle autrement ; avec une rhétorique ne contenant plus que des « arguments massues ». Elle est très simple : elle consiste à nier la pertinence de tout choix de l’autre (puisque le choix n’existe pas) pendant qu’elle élude les propres choix de l’humain qui pense ainsi. De cette manière, il ou elle a toujours raison, par sophismes.

Ce fonctionnement entraine, selon mon observation, une passivité plus ou moins totale où l’humain reste dans ses choix, tout en niant qu’ils en soient. Il a une justification parfaite à ne pas faire de nouveaux choix, à ne pas prendre ses responsabilités : le choix n’existe pas. Dans les faits, bien sûr, dès que ça l’arrange égotiquement, il fait de nouveaux choix… mais qui seront exprimés comme l’opération du saint-esprit, ou procédant directement de dieu, ou de l’Unité indescriptible. C’est son expérience « mystico-spirituelle »(sic) qui a révolutionné sa vie, mais sans rien changer concrètement. Lorsqu’il est pointé qu’elle ou il prétend avoir changé intérieurement mais que rien n’a changé extérieurement, que rien n’est visible concrètement, il ou elle sort son argument ‘massue’ : « le dedans et le dehors, l’intérieur et l’extérieur n’existent pas, une illusion » !

Par exemple, lorsqu’un autre homme s’énerve et crie après sa femme, c’est le résultat de son égo. Mais lorsque lui s’énerve et crie après sa femme, c’est l’expression de l’Unité divine et sacrée.

Autre exemple tout aussi fréquent et cliché : lorsqu’une autre femme se soumet aux irrespects de son mari, c’est le résultat de son égo dépendant. Mais lorsqu’elle le fait, c’est l’expression de l’Unité divine et sacrée.

Bien sûr que c’est le cas puisque le concept « Unité », par définition, contient tout. Mais ce regard excessivement mental et global lui permet de renier ses responsabilités et ses implications égotiques… du moins quand il s’agit de lui ou elle, pas des autres (qui n’existent pas donc).

Jeu trouve légitime et utile de repérer dans cette position une énorme incohérence et incongruence, parfois de la malhonnêteté, et jusqu’à de la manipulation.


L’alternative active et congruente de la non-dualité :

Jeu souhaite proposer une alternative au constat non-duel. Ca n’est pas parce que rien n’est bien ou mal qu’il n’y a « rien », qu’il n’existe aucun choix, que mes responsabilités se dissoudraient ainsi à la lumière de la vraie lumière.

Très simplement, les interprétations duelles procèdent d’un usage particulier du mental, de ses couches très abstraites, générales, globales. Exprimé plus simplement, la dualité est une opinion et il est également possible de poser un simple constat. Autrement exprimé encore, la dualité est une interprétation, une déformation et il est possible d’en rester au fait perçu le plus honnêtement possible. Dernière expression de toujours le même aspect : plutôt que d’utiliser le mental imprécis, il est possible d’être spécifique, précis, le plus concret possible. C’est aussi simple que ça !

Ainsi, jeu me libère totalement de la non-dualité (et du jugement), lorsque j’accepte la perception pure, lorsque j’accepte les faits, lorsque j’accepte « ce qui est » tel que jeu le perçois le plus honnêtement possible et sans y ajouter de « moi », de mes croyances, des mes envies, de mes intérêts, de mes intentions.

Il n’est pas évident de ne pas y ajouter certaines conceptions, mais jeu peux faire le choix de n’utiliser que des conceptions très factuelles, très informatives, très descriptives, très fidèles à mon expérience effective. Jeu n’ai alors plus besoin, pour interpréter, pour m’exprimer et pour penser, de concepts aussi imprécis, flous, subjectifs, et non-informatifs que « bien », « mal », « positif », « négatif », « beau », « moche », « con », « super », « magnifique », « horrible » …etc.

Surtout, jeu peux être libre de la dualité tout en constatant ma responsabilité factuelle : jeu peux bouger mon corps et pas celui d’un autre !

Ceci est un fait indéniable, que ça me plaise ou pas, que jeu sois un être spirituel ou pas, c’est ma responsabilité indéniable, c’est une conscience de base ! Cette séparation, inhérente à la vie matérielle, n’implique aucune dualité ! La confusion entre dualité et séparation peut conduire au nihilisme évoqué ci-dessus. La dualité est une opposition, un duel entre deux concepts ! Il n’existe aucune dualité entre une chaise et le sol sur lequel elle est posée. Et j’ai besoin de la conscience évidente qu’il y a une séparation entre la chaise et le sol pour déplacer la chaise… une action basique qui serait impossible à quiconque nierait avec congruence la séparation ! Le simple fait d’utiliser les mots vers un autre humain procède d’une séparation entre un moi et un autre ! Cette conscience très basique est également éludée par le nihiliste qui peut faire de longs discours à un autre, qui pourtant n’est pas supposé exister selon sa rhétorique ?!?

Pour autant, bien évidemment qu’une part de mes choix à bouger ce corps est conditionnée, influencée. Sur ceci aussi, jeu peux poser la conscience. Et jeu peux poser la conscience sur la partie « libre » de ce choix également.

Seul le mental peut décréter qu’une action serait totalement libre ou totalement conditionnée. Seul le mental peut décréter qu’une action est choisie ou non-choisie. La conscience humble repère que l’expérience n’est pas blanche ou noire, qu’elle contient une infinité de nuances et de couleurs, qu’elle est, à la fois, le choix et le non-choix et que la proportion d’une partie et de l’autre partie peut changer. Surtout, jeu vis que jeu peux être l’acteur de ce changement.


La fonctionnalité :

Lorsque jeu choisis de fonder mon expérience librement de la dualité, il est effectivement évident que jeu ne peux plus avoir comme référence une morale mentale qui orienterait ce qui est bien ou mal, ce qu’il faudrait ou ne pas faire. Mon choix ne peut plus sérieusement se faire ainsi ! A la place, jeu peux choisir d’y mettre « rien », le non-choix… et alors pourquoi faire autre chose que rester là où jeu suis maintenant et mourir ? Mais jeu peux aussi constater ma responsabilité et trouver un moyen de m’en servir avec une nouvelle référence, une référence qui n’utiliserait pas une morale mentale, mais plutôt des valeurs mentales, une éthique, et puis ma perception sensorielle (qui est exclut de la moralité).

Ainsi, à la place de la Moralité (contenant la dualité), jeu peux choisir la Fonctionnalité (libre de la dualité et du jugement) !

Un exemple simple : si j’ai l’intention d’aller faire mes courses et que je pars me promener en pleine nature. Ca n’est ni bien, ni mal, en soit, d’aller me balader en nature. Factuellement, pourtant, ça ne fonctionne pas, étant donnée mon intention !

Ainsi, la fonctionnalité a deux références : l’intention et l’attention aux conséquences de mes actions. Il s’agit simplement d’assumer mon intention, d’être clair avec, le plus précis possible, et puis d’être attentif, le plus factuellement possible, aux conséquences de mon action. Est-ce qu’elle fonctionne ou pas, selon mon intention ?

La moralité a besoin d’une autorité (intérieure ou extérieure), d’une instance très abstraite du mental. Il faut un gardien de ce qui est bien ou mal et ce gardien est la référence absolue, aveugle des conséquences.

La fonctionnalité impose la responsabilité personnelle, la liberté de poser une intention, l’autonomie. Puis elle impose l’usage non pas du jugement, des opinions, mais de l’attention afin d’évaluer les conséquences de mes actions et leur conformité à l’intention choisie et assumée.

Cette position de vie, libre du jugement, libre de la dualité, est très active, libre, responsable, consciencieuse et représente ainsi une alternative réelle à la moralité impliquant plutôt l’asservissement, la culpabilité, le mental et le jugement. Elle est également une alternative réelle à la position de passivité que j’ai ici évoquée.

Elle peut s’appliquer au quotidien, pour chaque mouvement intérieur et extérieur et ne permet pas d’éluder le fondement de ses actions. Au contraire, elle implique d’être très conscient de ses intentions… et, plus précisément, de sa hiérarchie d’intentions.

A mon sens, il n’existe pas d’action d’un corps sans une hiérarchie complexe d’intentions. Il n’existe que des humains qui n’ont pas conscience de cette hiérarchie d’intentions. Il n’existe pas, sinon en rhétorique, de « non-action ». Même rester ici à ne rien faire est une action, un choix avec des conséquences, et procède d’une hiérarchie d’intentions : par exemple, une philosophie nihiliste, avec comme fond l’intention de devenir un sage ou l’intention de montrer que j’en suis un.


Copyleft Lohey 2011 – Photographies de Lohey : « Nihilisme » & « Attention à la Responsabilité »

http://etre-humain.net


Sep 23 2020

La non-dualité n’est pas la passivité !

Ces humains spirituels et passifs

Je rencontre parfois la position d’humains qui se disent dans une conscience non-duelle ou, au-delà des concepts, qui disent vivre une acceptation de la vie telle, qu’ils observeraient la non-existence du choix, parfois même la non-existence de l’individu, de la distinction entre soi et le monde, entre soi et les autres. Ils accepteraient ainsi d’être libre de toute intention, de tout choix, de tout égo, dans le flux simple de la vie… dans l’Unité.

Par exemple, ils ne feraient donc pas le choix d’inviter les autres à faire le même « non-choix » qu’eux. Ce serait donc la vie, ou dieu ou une unité qui utiliserait leur corps avec cette incohérence de demander aux autres de faire un choix, sachant qu’ils ne peuvent pas en faire !?!

En partie, jeu partage cette position. Jeu constate aussi à quel point tout jugement, positif ou négatif, toute dualité (bon/mauvais, bien/mal, positif/négatif, …etc) n’est qu’un rapport à l’expérience humaine très infidèle à ce qu’elle est. Lorsque, mentalement, j’abstrais mon expérience jusqu’à ce jugement « bon » ou « mauvais », « positif » ou « négatif », ou toute autre opinion, j’y ajoute ma morale, mes croyances et, même éventuellement, j’efface totalement les nuances et les finesses de mon expérience et les remplace par cette étiquette

Ces humains spirituels et passifs

Jeu rencontre parfois la position d’humains qui se disent dans une conscience non-duelle ou, au-delà des concepts, qui disent vivre une acceptation de la vie telle, qu’ils observeraient la non-existence du choix, parfois même la non-existence de l’individu, de la distinction entre soi et le monde, entre soi et les autres. Ils accepteraient ainsi d’être libre de toute intention, de tout choix, de tout égo, dans le flux simple de la vie… dans l’Unité.

Par exemple, ils ne feraient donc pas le choix d’inviter les autres à faire le même « non-choix » qu’eux. Ce serait donc la vie, ou dieu ou une unité qui utiliserait leur corps avec cette incohérence de demander aux autres de faire un choix, sachant qu’ils ne peuvent pas en faire !?!

En partie, jeu partage cette position. Jeu constate aussi à quel point tout jugement, positif ou négatif, toute dualité (bon/mauvais, bien/mal, positif/négatif, …etc) n’est qu’un rapport à l’expérience humaine très infidèle à ce qu’elle est. Lorsque, mentalement, j’abstrais mon expérience jusqu’à ce jugement « bon » ou « mauvais », « positif » ou « négatif », ou toute autre opinion, j’y ajoute ma morale, mes croyances et, même éventuellement, j’efface totalement les nuances et les finesses de mon expérience et les remplace par cette étiquette finale.

Mais voilà, le mental dispose alors d’un piège très judicieux pour continuer cette opération de façon cachée. Il peut procéder au raisonnement suivant : « le bien et le mal n’existe pas et donc rien n’existe ». Ainsi, au lieu de se libérer de ce jugement et de passer à autre chose, la personne pensant ainsi valide tellement son jugement qu’elle décrète : si le jugement n’existe pas, alors rien n’existe. Le présupposé est que seul le jugement existe et quand jeu ne l’accepte plus, il n’y a donc RIEN à la place. Sa position est alors exclusivement rhétorique. D’ailleurs, en général, cet humain ne change rien à sa vie. Simplement, il en parle autrement ; avec une rhétorique ne contenant plus que des « arguments massues ». Elle est très simple : elle consiste à nier la pertinence de tout choix de l’autre (puisque le choix n’existe pas) pendant qu’elle élude les propres choix de l’humain qui pense ainsi. De cette manière, il ou elle a toujours raison, par sophismes.

Ce fonctionnement entraine, selon mon observation, une passivité plus ou moins totale où l’humain reste dans ses choix, tout en niant qu’ils en soient. Il a une justification parfaite à ne pas faire de nouveaux choix, à ne pas prendre ses responsabilités : le choix n’existe pas. Dans les faits, bien sûr, dès que ça l’arrange égotiquement, il fait de nouveaux choix… mais qui seront exprimés comme l’opération du saint-esprit, ou procédant directement de dieu, ou de l’Unité indescriptible. C’est son expérience « mystico-spirituelle »(sic) qui a révolutionné sa vie, mais sans rien changer concrètement. Lorsqu’il est pointé qu’elle ou il prétend avoir changé intérieurement mais que rien n’a changé extérieurement, que rien n’est visible concrètement, il ou elle sort son argument ‘massue’ : « le dedans et le dehors, l’intérieur et l’extérieur n’existent pas, une illusion » !

Par exemple, lorsqu’un autre homme s’énerve et crie après sa femme, c’est le résultat de son égo. Mais lorsque lui s’énerve et crie après sa femme, c’est l’expression de l’Unité divine et sacrée.

Autre exemple tout aussi fréquent et cliché : lorsqu’une autre femme se soumet aux irrespects de son mari, c’est le résultat de son égo dépendant. Mais lorsqu’elle le fait, c’est l’expression de l’Unité divine et sacrée.

Bien sûr que c’est le cas puisque le concept « Unité », par définition, contient tout. Mais ce regard excessivement mental et global lui permet de renier ses responsabilités et ses implications égotiques… du moins quand il s’agit de lui ou elle, pas des autres (qui n’existent pas donc).

Jeu trouve légitime et utile de repérer dans cette position une énorme incohérence et incongruence, parfois de la malhonnêteté, et jusqu’à de la manipulation.


L’alternative active et congruente de la non-dualité :

Jeu souhaite proposer une alternative au constat non-duel. Ca n’est pas parce que rien n’est bien ou mal qu’il n’y a « rien », qu’il n’existe aucun choix, que mes responsabilités se dissoudraient ainsi à la lumière de la vraie lumière.

Très simplement, les interprétations duelles procèdent d’un usage particulier du mental, de ses couches très abstraites, générales, globales. Exprimé plus simplement, la dualité est une opinion et il est également possible de poser un simple constat. Autrement exprimé encore, la dualité est une interprétation, une déformation et il est possible d’en rester au fait perçu le plus honnêtement possible. Dernière expression de toujours le même aspect : plutôt que d’utiliser le mental imprécis, il est possible d’être spécifique, précis, le plus concret possible. C’est aussi simple que ça !

Ainsi, jeu me libère totalement de la non-dualité (et du jugement), lorsque j’accepte la perception pure, lorsque j’accepte les faits, lorsque j’accepte « ce qui est » tel que jeu le perçois le plus honnêtement possible et sans y ajouter de « moi », de mes croyances, des mes envies, de mes intérêts, de mes intentions.

Il n’est pas évident de ne pas y ajouter certaines conceptions, mais jeu peux faire le choix de n’utiliser que des conceptions très factuelles, très informatives, très descriptives, très fidèles à mon expérience effective. Jeu n’ai alors plus besoin, pour interpréter, pour m’exprimer et pour penser, de concepts aussi imprécis, flous, subjectifs, et non-informatifs que « bien », « mal », « positif », « négatif », « beau », « moche », « con », « super », « magnifique », « horrible » …etc.

Surtout, jeu peux être libre de la dualité tout en constatant ma responsabilité factuelle : jeu peux bouger mon corps et pas celui d’un autre !

Ceci est un fait indéniable, que ça me plaise ou pas, que jeu sois un être spirituel ou pas, c’est ma responsabilité indéniable, c’est une conscience de base ! Cette séparation, inhérente à la vie matérielle, n’implique aucune dualité ! La confusion entre dualité et séparation peut conduire au nihilisme évoqué ci-dessus. La dualité est une opposition, un duel entre deux concepts ! Il n’existe aucune dualité entre une chaise et le sol sur lequel elle est posée. Et j’ai besoin de la conscience évidente qu’il y a une séparation entre la chaise et le sol pour déplacer la chaise… une action basique qui serait impossible à quiconque nierait avec congruence la séparation ! Le simple fait d’utiliser les mots vers un autre humain procède d’une séparation entre un moi et un autre ! Cette conscience très basique est également éludée par le nihiliste qui peut faire de longs discours à un autre, qui pourtant n’est pas supposé exister selon sa rhétorique ?!?

Pour autant, bien évidemment qu’une part de mes choix à bouger ce corps est conditionnée, influencée. Sur ceci aussi, jeu peux poser la conscience. Et jeu peux poser la conscience sur la partie « libre » de ce choix également.

Seul le mental peut décréter qu’une action serait totalement libre ou totalement conditionnée. Seul le mental peut décréter qu’une action est choisie ou non-choisie. La conscience humble repère que l’expérience n’est pas blanche ou noire, qu’elle contient une infinité de nuances et de couleurs, qu’elle est, à la fois, le choix et le non-choix et que la proportion d’une partie et de l’autre partie peut changer. Surtout, jeu vis que jeu peux être l’acteur de ce changement.


La fonctionnalité :

Lorsque jeu choisis de fonder mon expérience librement de la dualité, il est effectivement évident que jeu ne peux plus avoir comme référence une morale mentale qui orienterait ce qui est bien ou mal, ce qu’il faudrait ou ne pas faire. Mon choix ne peut plus sérieusement se faire ainsi ! A la place, jeu peux choisir d’y mettre « rien », le non-choix… et alors pourquoi faire autre chose que rester là où jeu suis maintenant et mourir ? Mais jeu peux aussi constater ma responsabilité et trouver un moyen de m’en servir avec une nouvelle référence, une référence qui n’utiliserait pas une morale mentale, mais plutôt des valeurs mentales, une éthique, et puis ma perception sensorielle (qui est exclut de la moralité).

Ainsi, à la place de la Moralité (contenant la dualité), jeu peux choisir la Fonctionnalité (libre de la dualité et du jugement) !

Un exemple simple : si j’ai l’intention d’aller faire mes courses et que je pars me promener en pleine nature. Ça n’est ni bien, ni mal, en soit, d’aller me balader en nature. Factuellement, pourtant, ça ne fonctionne pas, étant donnée mon intention !

Ainsi, la fonctionnalité a deux références : l’intention et l’attention aux conséquences de mes actions. Il s’agit simplement d’assumer mon intention, d’être clair avec, le plus précis possible, et puis d’être attentif, le plus factuellement possible, aux conséquences de mon action. Est-ce qu’elle fonctionne ou pas, selon mon intention ?

La moralité a besoin d’une autorité (intérieure ou extérieure), d’une instance très abstraite du mental. Il faut un gardien de ce qui est bien ou mal et ce gardien est la référence absolue, aveugle des conséquences.

La fonctionnalité impose la responsabilité personnelle, la liberté de poser une intention, l’autonomie. Puis elle impose l’usage non pas du jugement, des opinions, mais de l’attention afin d’évaluer les conséquences de mes actions et leur conformité à l’intention choisie et assumée.

Cette position de vie, libre du jugement, libre de la dualité, est très active, libre, responsable, consciencieuse et représente ainsi une alternative réelle à la moralité impliquant plutôt l’asservissement, la culpabilité, le mental et le jugement. Elle est également une alternative réelle à la position de passivité que j’ai ici évoquée.

Elle peut s’appliquer au quotidien, pour chaque mouvement intérieur et extérieur et ne permet pas d’éluder le fondement de ses actions. Au contraire, elle implique d’être très conscient de ses intentions… et, plus précisément, de sa hiérarchie d’intentions.

A mon sens, il n’existe pas d’action d’un corps sans une hiérarchie complexe d’intentions. Il n’existe que des humains qui n’ont pas conscience de cette hiérarchie d’intentions. Il n’existe pas, sinon en rhétorique, de « non-action ». Même rester ici à ne rien faire est une action, un choix avec des conséquences, et procède d’une hiérarchie d’intentions : par exemple, une philosophie nihiliste, avec comme fond l’intention de devenir un sage ou l’intention de montrer que j’en suis un.


http://etre-humain.net