Oct 13 2020

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« Qui devient homme cesse d’être le tout… qui revient au tout crée le tout » Plotin.
Le tout se déploie à l’intérieur de chaque moi. Son unité enferme donc une diversité. Cette relation ne résulte pas de la combinaison des éléments, comme s’ils préexistaient, au moins logiquement, à leur relation. Elle n’est pas l’effet d’une sélection parmi les possibles ordonnés à une fin. Elle n’est pas la conclusion d’un procès dialectique. Donc, ni mécanisme, ni finalisme, ni contingence, ni nécessité morale ou logique ne suffisent à caractériser l’ordre des choses. le monde est régit par une nécessité d’expression, semblable à la spontanéité créatrice de l’artiste et de l’inventeur qui fait venir à l’être d’un seul coup le possible et le réel. L’enchaînement des composantes n’est que la trace indélébile en chacune d’une dissociation imparfaite et impossible à achever. Le sens de n’importe quel fragment est dans le tout que chacun porte en soi. Et l’intelligibilité du tout est celle d’un jeu d’expansion et de plénitude.
Plotin nous compare à des choristes qui chantent et dansent, en formant un cercle mobile autour du coryphée. S’ils se tournent vers les spectateurs et n’ont d’yeux que pour le dehors, leur jeu se dissout et s’éteint. En revanche, tant qu’ils regardent le maître de chœur et se rattachent à leur centre, ils sont comblés de rythme et d’harmonie. Lire la suite