Nov 2 2020

Ravissement contemplatif :

Plotin (élève de Platon)

« Souvent je m’éveille à moi-même, comme délié de mon corps ;
je deviens extérieur à tout ce qui m’est autre,
je me recueille à mon intime ;
je vois une beauté merveilleusement grande.
Je suis persuadé d’avoir alors plus que jamais
part au sort le meilleur;
j’exerce l’acte de vivre une vie excellente ;
je m’identifie au divin ;
j’y suis établi,
au terme de cet acte vital supérieur,
m’y voici installé au-dessus de tout autre intelligible.
Mais quand il me faut,
après cette pause dans le divin,
redescendre de l’intuition intellectuelle
à la raison discursive,
je suis dans l’embarras
et me demande
comment je puis maintenant descendre
et comment il m’est advenu que mon âme,
étant essentiellement comme elle vient de m’apparaître,
à bien pu s’enfermer dans ce corps ;
Or elle y est bel et bien ».

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Oct 13 2020

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« Qui devient homme cesse d’être le tout… qui revient au tout crée le tout » Plotin.
Le tout se déploie à l’intérieur de chaque moi. Son unité enferme donc une diversité. Cette relation ne résulte pas de la combinaison des éléments, comme s’ils préexistaient, au moins logiquement, à leur relation. Elle n’est pas l’effet d’une sélection parmi les possibles ordonnés à une fin. Elle n’est pas la conclusion d’un procès dialectique. Donc, ni mécanisme, ni finalisme, ni contingence, ni nécessité morale ou logique ne suffisent à caractériser l’ordre des choses. le monde est régit par une nécessité d’expression, semblable à la spontanéité créatrice de l’artiste et de l’inventeur qui fait venir à l’être d’un seul coup le possible et le réel. L’enchaînement des composantes n’est que la trace indélébile en chacune d’une dissociation imparfaite et impossible à achever. Le sens de n’importe quel fragment est dans le tout que chacun porte en soi. Et l’intelligibilité du tout est celle d’un jeu d’expansion et de plénitude.
Plotin nous compare à des choristes qui chantent et dansent, en formant un cercle mobile autour du coryphée. S’ils se tournent vers les spectateurs et n’ont d’yeux que pour le dehors, leur jeu se dissout et s’éteint. En revanche, tant qu’ils regardent le maître de chœur et se rattachent à leur centre, ils sont comblés de rythme et d’harmonie. Lire la suite