Jan 27 2021

leçon de vie par un sage Amérindiens a l’homme blanc


Oct 6 2020

La petite vague perdue

 Il y avait une fois, une toute petite vague, qui était devenue fatiguée et inquiète, ennuyé de tous les aller et retours entre l’horizon et la coté. Un jour, elle a entendu parler du grand Océan, où il n’y avait pas de voyages incessants à la merci des marées, où tout était calme et plein d’amour. Un désir énorme surgissait en elle, de connaitre cet endroit paisible, mais- elle ne savait pas par où commencer.

« Connaissez-vous le chemin vers le grand Océan? » elle demandait aux autres vagues qui passaient. Une vague, une ancienne qui était couvert d’algues, lui disait: » J’ai entendu parler de cet Océan, mais c’est très loin, et il faut plusieurs vies pour pouvoir y arriver. »  Une autre vague gargouillait: » J’ai entendu que si nous  étions de très gentilles vagues, et vivions des vies très biens, que quand nous mourions, nous nous retrouverions au grand Océan. » Lire la suite


Sep 27 2020

Notre perception est notre miroir.

Good n Bad

A l’entrée d’un village, un vieux sage se reposait près d’un puits. Arrive un pèlerin qui veut s’installer dans le village. Il demande au vieux :

“Dis-moi comment sont les gens de ton village. J’aimerais bien m’installer ici. Où j’étais avant, les gens sont méchants et médisants. C’est pourquoi je suis parti.

– Les gens sont les mêmes ici”, répond le sage. Et le pèlerin passe sa route.

Arrive un second pèlerin.

“Comment sont les gens de ton village ? demande-t-il à son tour au vieux sage.

– Comment étaient les gens que tu as côtoyés jusque là ?

– Très gentils et serviables. J’ai eu de la peine à les quitter.

– Les gens sont les mêmes ici.”

Un jeune du village a assisté aux conversations.

“Je ne comprends pas, dit-il au sage, à l’un tu dis que les gens sont méchants, à l’autre qu’ils sont bons.”

Et le sage répond :

“Les gens sont comme nous les voyons !”

 


Sep 19 2020

Il était une fois….

Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l’envoya auprès d’un Vieux Sage.

Éclaire-moi sur le Sentier de la Vie, demanda le Prince.

Mes paroles s’évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d’entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t’en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t’en dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans ton cœur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi.

Le Vieux Sage disparut et le Prince s’engagea sur le Chemin de la Vie.

Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire :

« CHANGE LE MONDE »

 – C’était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d’autres ne me conviennent pas.

Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir. Il y trouva le plaisir et l’ivresse du conquérant, mais pas l’apaisement du coeur. Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d’autres lui résistèrent. Bien des années passèrent. Lire la suite


Sep 13 2019

Le bonheur, désespérément…

« Qu’est-ce que je serais heureux si j’étais heureux ! » -Woody Allen

 » Qu’est-ce que je serais heureux si j’étais heureux !  » Cette formule de Woody Allen dit peut-être l’essentiel : que nous sommes séparés du bonheur par l’espérance même qui le poursuit. La sagesse serait au contraire de vivre pour de bon, au lieu d’espérer vivre. C’est où l’on rencontre les leçons d’Épicure, des stoïciens, de Spinoza, ou, en Orient, du Bouddha. Nous n’aurons de bonheur qu’à proportion du désespoir que nous serons capables de traverser. La sagesse est cela même : le bonheur, désespérément.

Il y a une formule de Spinoza qui m’a laissé perplexe pendant des années. Dans l’Éthique on peut lire que la béatitude est éternelle et donc ne peut être dite commencer que « fictivement ». La béatitude ne commence pas, puisqu’elle est éternelle. Mais alors, me disais-je, pour moi qui ne l’ai pas, c’est raté définitivement… C’est une autre phrase, historiquement et géographiquement très éloignée de Spinoza, qui m’a aidé à sortir de cette difficulté — une phrase de Nâgârjuna, grand penseur et mystique bouddhiste. Vous savez que l’équivalent de la béatitude chez Spinoza, c’est ce que les bouddhistes appellent le nirvâna, le salut, l’éveil. Et le contraire du nirvâna, c’est-à-dire notre vie telle qu’elle est, ratée, gâchée, manquée (comme dit Alain à propos de George Sand, qu’il admire), bref la vie quotidienne dans sa dureté, dans sa finitude, dans ses échecs, c’est ce qu’ils appellent le samsâra, le cycle de la naissance, de la souffrance et de la mort. Or, Nâgârjuna écrit : « Tant que tu fais une différence entre le nirvâna et le samsâra, tu es dans le samsâra. » Tant que vous faites une différence entre le salut et votre vie réelle, entre la sagesse et votre vie telle qu’elle est, ratée, gâchée, manquée, vous êtes dans votre vie telle qu’elle est. La sagesse n’est pas une autre vie, où soudain tout irait bien dans votre couple, dans votre travail, dans la société, mais une autre façon de vivre cette vie-ci, telle qu’elle est. Il ne s’agit pas d’espérer la sagesse comme une autre vie ; il s’agit d’apprendre à aimer cette vie comme elle est — y compris, j’y insiste, en se donnant les moyens, pour la part qui dépend de nous, de la transformer. Le réel est à prendre ou à laisser, disais-je. La sagesse, c’est de le prendre. Le sage est partie prenante et agissante de l’univers.

André Comte-Sponville

Lire la suite