Fév 23 2021

L’Art du vieux chat…

 

 L’art du vieux chat…

Il y avait en Chine, il y a bien longtemps, une maison où la présence d’un gros rat dérangeait tout le monde.Un jour,le propriétaire de cette maison réussit à enfermer l’animal en compagnie de son chat dans une même pièce.Mais à sa grande stupeur, celui-ci, cruellement mordu par la bête, s’enfuit aussitôt sans demander son reste!Furieux le maitre de maison s’adressa à ses voisins, les priant de lui prêter leurs chats respectifs, parmi lesquels il devait bien y avoir le félin qui viendrait à bout de l’indésirable.Ainsi commencèrent à défiler dans la maison des chats de tous poils, races, couleurs, corpulences, tempéraments…
Il y eut ainsi un jeune chat noir, aux griffes redoutables, capable de sauter très haut comme de s’enfiler dans les recoins les plus difficiles, avec déjà, un beau tableau de chasse à son actif, en rats, loutres et autres belettes.Guerrier et technicien…mais pour cette fois, hélas, son habileté ne lui servit à rien car celle du rat s’avérât encore supérieure.Son art du combat, qui avait jusque là fait des merveilles, s’avéra encore n’être que technique, contournable.
Lui succéda un gros chat au pelage tigré,un animal vieillissant, qui avait largement fait ses preuves, tout en expériences accumulées et en ruse, le corps rempli de cette énergie qui avait suffit jusqu’à ce jour à faire reculer l’adversaire le plus décidé.Pourtant, cette fois, la force de son esprit ne suffit pas, car il n’arriva pas à envelopper celle du rat, insaisissable et imprévisible.Son art du combat s’appuyait encore sur les sensations de son égo(enfin…son équivalent pour un chat!),fort d’une réputation bien établie,mais impuissant devant la force instinctive supérieure du rongeur piégé, qui n’avait plus rien à perdre.Nouveau fiasco.
Et puis il y eut encore un chat gris, visiblement plus âgé, que l’on savait avoir horreur de la bagarre.On l’envoya quand même dans la pièce où le rat restai tapi en silence.Le vieux chat avait développé un sens aigu de la perception et était capable d’anticiper sur la moindre vibration adverse, avec cette spontanéité naturelle que recherchent tous les maitres d’arts martiaux.Mais lui non plus, confronté à ce rat,ne put reproduire un schéma qui lui avait pourtant déjà valu bien des victoires et forgé sa réputation.Justement…il y pensa au moment de l’action décisive, rien que furtivement certes,mais assez pour échouer lui aussi.Cette fois excédé, le maitre des lieux envoya quérir,à plusieurs lieux de là, une vieille chatte qu’on lui disait particulièrement efficace.Quand il la vit, avec si peu d’allure et de vivacité, avec un regard qui lui semblait déjà terne, il eut un doute, mais décida d’essayer quand même.Au point où il en était…Bien lui en prit:la chatte pénétra simplement dans la pièce, comme s’il n’y avait rien de particulier à redouter, s’avança vers le rat qui ne bougeait plus, comme soudain cloué sur place,le prit dans sa gueule et,sans geste brutal, le porta au dehors.Comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle du monde…!stupéfaction générale!
L’histoire n’est pas terminée!
Car l’histoire rapporte aussi qu’il existait un chat encore bien plus efficace que la chatte qui avait pourtant attrapé le rat.
Ce chat vivait dans un autre village, bien plus loin, et c’était un très vieux matou qui dormait toute la journée comme une roche, un bout de bois, sans que personne ne put soupçonner en lui la moindre parcelle de force physique ni spirituelle.Et pourtant, là où il choisissait de dormir il n’y avait avait jamais de rat,ni d’ailleurs d’autre nuisible.D’ailleurs, pour tout dire, personne ne l’avait jamais vu attraper un rat.Pourtant, il en était ainsi.il avait en réalité réalisé l’état le plus avancé,celui où on oublie tout, l’environnement comme soi-même, pour devenir… »rien », c’est à dire rejoindre le parfait vide, sur lequel plus rien ne peut plus prendre appui, c’est à dire le plus haut degré de la manifestation de la non-intention.En harmonie totale avec l’univers.Du coup, il était à même de vaincre sans avoir jamais à combattre.Sa « technique » était en fait préventive…fabuleux à l’arrivée, non?Quelques personnes seulement avaient entendu parler de cette efficacité absolue.Pour la majorité des villageois cependant, ce chat n’était rien, n’existait même pas à leurs yeux.personne ne le voyait jamais,ne pensait jamais à lui.Il faisait simplement partie de l’environnement.mais à part cela, et en y pensant bien, il fallait bien admettre qu’il n’y avait jamais aucun problème dans la vie de ce chat…
L’histoire ne dit pas quelles furent les étapes de la vie du chat suivies jusqu’à ce stade ultime de l’efficacité…
Tout ceci n’est qu’une histoire de chats,et les hommes ne sont pas des chats.
Et puis ce n’est qu’une histoire…Mais tout de même.

http://turquoise26-terreetciel.blogspot.com


Jan 8 2021

Comment renoncer ? – par Douglas E. Harding

Quel est cette autre face de l’énergie de vie? De l’autre côté de la lutte, de la résistance, de la tempête? S’il n’y avait qu’énergie sans repos, tout serait assujetti à la puissance du mouvement et la vie ne serait qu’un éternel combat sans souffle ni répit. Qui n’a pas expérimenté qu’au moment même où nous renoncions, déposant les armes et les accessoires de l’action, une situation se dénouait enfin? « S’efforçant de ne pas s’ efforcer » ce principe apparemment contradictoire est au cœur de toute recherche d’équilibre, au point critique de tout changement: dans l’issue d’une bataille, dans l’œuvre d’art, dans le sport de haut niveau, en pédagogie, dans la quête d’un sens à la vie.

Cet article a paru dans le n° 24 du magazine Sources d’octobre/novembre 1989. Il a également paru dans le n° 1 de janvier 1977 de la revue the Mountain Path Tiruvannamalal. Lire la suite


Août 30 2020

Le feu de « JE SUIS »

Un jour, j’ai vu à la télévision un aborigène d’Australie faire du feu.
Ces images m’apparurent comme l’illustration de cette absence de lien entre effort et éveil.
Si l’on prend un peu d’herbe sèche, deux morceaux de bois, l’un plat dans lequel un cône a été préalablement creusé, l’autre rond dont un bout a été taillé comme un crayon. Si l’on emboîte la pointe de l’un dans le cône de l’autre et que l’on fait tourner rapidement le premier au moyen d’un archer, la friction produit la chaleur, et tout à coup, une flamme apparaît, l’herbe sèche brûle. Lire la suite

Juin 13 2020

LE BONHEUR



Le bonheur ne se trouve pas
avec beaucoup d’effort et de volonté
mais réside là, tout près,
dans la détente et l’abandon.
Ne t’inquiète pas, il n’y a rien à faire.
Tout ce qui s’élève dans l’esprit
n’a aucune importance
parce que n’a aucune réalité.
Ne t’y attache pas.
Ne te juge pas.
Laisse le jeu se faire tout seul,
s’ élever et retomber, sans rien changer,
et tout s’évanouit et recommence à nouveau, sans cesse.
Seule cette recherche du bonheur nous empêche de le voir.
C’est comme un arc-en-ciel
qu’on poursuit, sans jamais le rattraper
Parce qu’il n’existe pas, qu’il a toujours été là
et t’accompagne à chaque instant.
Ne crois pas à la réalité des expériences bonnes ou mauvaises,
elles sont comme des arc-en-ciel.
A vouloir l’insaisissable, on s’épuise en vain.
Dès lors qu’on relâche cette saisie,
l’espace est là, ouvert, hospitalier et confortable.
Alors profites-en. Tout est à toi, déjà. Ne cherches plus.
Ne va pas chercher dans la jungle inextricable l’éléphant
qui est tranquillement à la maison.
Rien à faire
Rien à forcer
Rien à vouloir,
Et tout se fait tout seul.


Guendune Rinpoché

http://www.reikido-france.com