Fév 10 2021

Le principe du vide

Notre société moderne est basée sur le plaisir de posséder. Cependant il y a parfois une plus grande satisfaction à se libérer de ce qu’on possède (ou qu’on croit posséder) et de ne garder que l’essentiel.

Quand on parle de désencombrement, viennent à l’esprit l’idée de faire de l’espace, et celle de se débarrasser de l’inutile. Il n’est pas nécessaire qu’un objet encombre pour être évacué dans le cadre du désencombrement : les raisons sont souvent plus subtiles, d’ordre psychologique, parfois spirituel. Lire la suite


Jan 29 2021

Réflexions autour de quelques propos de Maître Eckhart (à écouter sans fautes!)

Réflexions autour de quelques propos de Maître Eckhart par taberloo

Réflexions naïves autour de quelques écrit de Maître Eckhart repris du livre Discours du discernement présenté par A. J. Festugière et édité par Arfuyen »Aucun récipient ne peut contenir deux sortes de boisson. S’il doit contenir du vin, il faut nécessairement qu’on enlève l’eau. Il faut qu’il soit nu et vide. »Voilà une des phrases de départ de cette réflexion.


Jan 28 2021

Bernadette Roberts

 

 

Très tôt, dans sa quinzième année, Bernadette Roberts découvrit que ses moments d’éveil s’intégraient parfaitement à la tradition contemplative chrétienne. Religieuse catholique pendant dix ans, elle décida de quitter le cloître pour fonder une famille. Mère de quatre enfants, elle fréquente un monastère, près de chez elle, et rencontre le Silence des Profondeurs.

L’expérience acquise m’avait permis de me familiariser avec de nombreux types et niveaux de silence. Il y a un silence intérieur, un silence qui descend de l’extérieur, un silence qui met fin à l’existence et un silence qui engloutit l’univers entier. Il y a un silence du moi et des facultés : volonté, pensée, mémoire, émotions. Il existe un silence dans lequel il n’y a rien et un silence qui contient quelque chose. Enfin, il y a le silence du non-soi et le silence de Dieu. S’il était une voie à laquelle je puisse rattacher mes expériences contemplatives, ce serait précisément cette voie du silence qui sans fin se déroule et s’approfondit.

Une fois cependant, cette voie sembla s’arrêter, au moment où je pénétrai dans un silence dont je ne devais jamais complètement ressortir. […]

Non loin de chez moi, au bord de la mer, se trouvait un monastère, et les après-midi où je pouvais m’échapper, j’aimais me retrouver seule pendant quelques instants dans le silence de sa chapelle. Cet après-midi là était un après-midi comme les autres. Une fois de plus le silence m’envahit et une fois de plus j’attendis que la peur vienne y mettre fin. Mais cette fois-ci elle ne se manifesta point. Peut-être parce que cette attente était devenue une habitude ou bien à cause d’une peur réelle mais réprimée, j’éprouvai quelques instants d’incertitude, de tension, comme si je ressentais le contact de la peur. Durant ces instants d’attente, j’avais l’impression d’être au bord d’un précipice ou en équilibre sur une mince corde raide, avec le connu (moi-même) d’un côté et l’inconnu (Dieu) de l’autre. […]

J’entendis un bruit de clés ; la sœur s’apprêtait à fermer la chapelle. Il était temps de rentrer à la maison et de préparer le dîner des enfants. Il m’avait toujours été difficile de sortir brutalement d’un profond silence, car mes énergies étaient alors au plu bas et le simple fait de bouger représentait un effort comparable à la levé d’un poids mort. Cette fois, cependant, il me vint à l’esprit de ne pas penser à me lever, mais d’exécuter ce mouvement, tout simplement. Il me semble avoir appris là une intéressante leçon, car j’ai quitté la chapelle à la manière d’une plume portée par le vent. Il ne faisait pour moi aucun doute qu’une fois dehors j’allais retrouver mes énergies habituelles et mes facultés mentales ; mais ce jour-là, je connus des moments difficiles, parce que je tombais constamment dans cet immense silence. Le trajet en voiture fut une lutte continue contre l’inconscience totale, et la perspective de préparer à dîner équivalait à vouloir soulever une montagne.

Durant trois jours épuisants, je luttai pour rester éveillée et repousser le silence qui à chaque instant menaçait de me submerger. La seule manière dont je pouvais accomplir un minimum de tâches ménagères c’était de me répéter constamment ce que j’étais en train de faire : à présent j’épluche les carottes, à présent je les coupe, à présent je sors une casserole, à présent je mets de l’eau dans la casserole, et ainsi de suite, jusqu’au moment où finalement j’étais si épuisée que je devais me précipiter sur le divan. Dès que j’étais allongée je perdais aussitôt connaissance. Parfois une « absence » de cinq minutes semblait durer des heures ; d’autres fois, c’était l’inverse. Dans cet état d’inconscience il n’y avait ni rêve, ni perception de l’environnement extérieur, ni pensée, ni expérience ; il n’y avait absolument rien.

[…]

Au neuvième jour le silence s’était fait très léger et j’étais persuadée que tout allait rentrer dans l’ordre sans plus tarder. Mais à mesure que les jours passaient et que je retrouvais mon état habituel, je remarquai la disparition de quelque chose ; et il m’était impossible de mettre le doigt dessus. Quelque chose ou une partie de moi-même n’était pas revenu. Une partie de moi-même était encore plongée dans le silence. On aurait dit qu’une partie de mon esprit s’était refermée. J’incriminai la mémoire, car ce fut l’élément qui revint en dernier ; et quand je la retrouvai, je constatai combien elle manquait de relief et de vie, comme les images décolorées d’un vieux film. Elle était morte. Non seulement le passé lointain, mais aussi celui des minutes précédentes, étaient vides de tout contenu.

Et quand quelque chose est mort, on cesse vite de vouloir le ressusciter ; ainsi, quand la mémoire est morte, on apprend à vivre dans l’instant présent, comme si le passé n’existait plus. Que cela puisse alors se faire sans effort – et parce qu’il le fallait bien – était une conséquence positive d’une expérience par ailleurs éprouvante. Et même lorsque je retrouvais la mémoire pratique, je continuais de pouvoir vire sans effort dans le présent. Mais le retour d’une mémoire pratique me fit changer d’avis sur ce qui avait disparu ; je me dis que l’aspect silencieux de mon esprit était en réalité une sorte « d’absorption », une absorption dans l’inconnu, qui pour moi, bien sûr, était Dieu. C’était comme un regard fixé sur l’Inconnaissable, immense et silencieux, qu’aucune activité ne pouvait interrompre. C’était là une autre conséquence appréciable de l’expérience initiale.

Cette interprétation du silence qui s’était fait dans mon esprit (absorption) parut suffisamment convaincante pendant environ un mois ; après quoi je changeai de nouveau d’avis et me dis que cette absorption était en fait un état de conscience, une « vision » d’un genre particulier ; ainsi donc ce qui s’était produit réellement n’avait rien d’une fermeture, c’était au contraire une ouverture : rien ne manquait, « quelque chose » avait été ajouté. Mais par la suite cette idée, elle aussi, ne me parut pas correspondre à la réalité ; elle n’était pas vraiment satisfaisante ; il s’était passé autre chose et je décidai de me rendre à la bibliothèque, pour voir si l’expérience d’autrui ne me fournirait pas la clé de ce mystère.

Il m’apparut bientôt que si cela ne figurait pas dans les œuvres de Jean de la Croix, cela ne figurerait probablement nulle part. Je connaissais pourtant bien les écrits du saint, mais je n’y trouvais pas d’explication sur mon expérience personnelle et n’en trouvais d’ailleurs aucune dans toute la bibliothèque. Ce jour-là, cependant, l’explication m’apparut sur le chemin du retour, tandis que je descendais la colline, face au panorama de la vallée et des coteaux : je tournais mon regard vers l’intérieur et ce que je vis m’arrêta net dans mon élan. Au lieu de percevoir comme d’habitude le centre de mon être non localisé, je vis qu’il n’y avait plus rien ; c’était le vide ; à ce moment une vague de joie sereine m’envahit et je sus, je sus enfin ce qui manquait : c’était mon propre « moi ».

Physiquement, j’avais l’impression qu’un lourd fardeau m’avait été retiré ; je me sentais si légère que je regardai mes pieds pour m’assurer qu’ils touchaient bien le sol. Plus tard je songeai à l’expérience de Saint Paul : « A présent ce n’est plus moi mais Christ qui vit en moi », et réalisai qu’en dépit du vide où je me trouvais, personne n’était venu se substituer à moi. Aussi me dis-je que Christ ÉTAIT précisément cette joie, ce vide. Il était tout ce qui subsistait de cette expérience humaine. […]

Pour moi, cette expérience était la culmination de ma vocation contemplative. C’était la réponse définitive à une question qui m’avait tourmentée pendant des années : où s’arrête le « je » et où commence « Dieu » ?

Par


Jan 24 2021

La réalisation qu’il n’y a personne -Tony Parsons


Jan 19 2021

« J’ai vu un vide dans l’Homme » – Histoire Maya

 

Histoire Maya sur la cause de souffrance de l’humanité tiré du film Apocalypto

 

http://youtu.be/z4dWaEM4voI


Déc 25 2020

Faire un pas dans le vide – Richard Lang


Déc 19 2020

méditation

…vous découvrirez qu’il est possible d’être à la fois conscient de l’immobilité intérieure et du mouvement, que l’eau calme existe à l’intérieur de l’eau agitée, que la grande paix existe au cœur même de chaque pensée, de chaque sensation, au cœur même de l’activité, de la rencontre et du dialogue.

Je vous en prie, si vous tentez de méditer, ne considérez pas les contractions, les associations d’idées, l’éparpillement, les dynamismes vers la périphérie, comme des obstacles. Considérez-les comme des formes de cette vérité que vous cherchez. L’océan est dans chaque vague et l’Atman est dans chacune de vos pensées, de vos émotions et de vos sensations. Ne traitez plus les distractions commes les ennemis dont il faut tordre le cou. Simplement prenez conscience sans vous brutaliser.


Cherchez seulement à vous sentir être très simplement et très naturellement.


Soyez souples avec les désirs.

Ne faites pas lever la réaction.


Simplement, soyez plus conscient(e)s que vous êtes.


Peu à peu, le calme va s’établir en vous.


Et gardez toujours en vous, non seulement dans la tête mais dans le cœur, cette vérité: il n’y a pas de différence fondamentale entre ce qu’on appelle méditation et le courant de l’existence.


Vous ne méditez contre rien.


Pas de dualité. Parler, travailler ou méditer, sont des modalités différentes de la même attitude.


Essayez d’aller tout droit au silence.

 

Soyez d’avances réconcilié(e)s.


Je lâche tout. Ma posture est suffisamment stable pour que je n’ai pas à craindre des contractions diverses.


Je suis assis(e), paisible, je détends, je prend conscience que Je Suis – un « Je Suis » aussi pur, aussi simple que possible. D’avance, je suis réconcilié(e).


Vous prenez conscience de votre corps et vous voyez que cette sensation du corps apparaît à l’intérieur de ce vide. Essayez d’être conscient(e) des deux en même temps.

 

La conscience que vous pouvez avoir de votre corps, c’est simplement la conscience d’une forme comme n’importe quelle autre conscience d’une forme, qui, pendant un moment, apparaît à l’intérieur de ce vide. Vous ne perdez pas la conscience de l’infini.

 

Vous pouvez rester des minutes et des heures, sans être complètement emporté(e)s, comme un témoin, qui les voit venir, qui les voit partir.

 

Et vous verrez qu’il n’existe pas autre chose que des formes qui se succèdent à l’intérieur de votre conscience.

 

Arnaud Desjardins – A la recherche du Soi – Tu es Cela

http://presencedamour.over-blog.fr/


Déc 18 2020

Oui ! Qui es-tu ?

Es-tu prêt à faire pour un moment simplement l’expérience d’être? Sans effort aucun, sans retenir, sans laisser aller, sans rien? Juste être ce que tu es sans savoir ce que c’est? En conscience complète de toi-même ?

Le moment juste que tu pourrais attendre n’existe pas, parce que le moment juste est maintenant. Le mental pensant rejette ce moment. Il rejette toutes sortes de choses. Il rejette la douleur, la colère, la peur, ou toute autre chose qu’il ne veut pas. Que serait-il si tu rencontrais tout ça, maintenant? Si simplement tu renonçais à l’effort requis à repousser quelque chose? Alors tu reconnais : La douleur vient- la douleur s’en va. Toi, tu es toujours là ! Des sensations viennent – des sensations s’en vont. Elles passent. Mais toi, tu restes.

Es-tu une pensée ? Tu ne peux pas être une pensée parce que les pensées ne sont pas toujours là. Qu’est-ce qui est toujours là ? Tourne ton attention vers ce qui est toujours là.

Tu es Un avec la douleur, mais tu ne touches pas la douleur. Ainsi comme le ciel est Un avec les nuages, mais les nuages ne touchent pas le ciel ! Tu ne le comprends pas, parce que le mental pensant n’est pas capable de le comprendre. Les émotions passent, les pensées, les sensations – comme les nuages passent, comme le temps qu’il fait passe. Le moment où tu as un intérêt pour le temps, tu es saisi par la souffrance! La tristesse apparaît, brusquement vient le mental pensant et dit : « Oh mon Dieu … je ne veux pas … je ne peux pas … ceci ne devrait pas être … ». Ou bien il te raconte une autre histoire – les archives du mental pensant sont inépuisables.

Tant que tu t’intéresses au temps qu’il fait, tu t’intéresses à la souffrance. Quelle que soit l’histoire : Ne touche pas au temps! Les phénomènes viennent et s’en vont, et le moment suivant le temps a déjà changé. Quand tu le laisses passer, quand tu ne le saisis pas, quand tu ne t’impliques pas – alors ce n’est plus toi qui racontes les histoires, mais bien la vie qui raconte des histoires. Non plus de toi, personnelles, mais bien impersonnelles, racontées par la vie même. Et alors c’est merveilleux d’écouter des histoires, de lire des histoires, de suivre des histoires.

Intéresse-toi au ciel ! Le ciel est ce que tu es. Le ciel est ici maintenant. Les nuages sont dans le ciel. Détends-toi simplement, permets-le. Et sois en silence. Dans ton propre silence, dans l’état d’attention détendue tu reconnais qui tu es. Es-tu prêt ? Es-tu prêt à abandonner le corps ? Es-tu prêt à abandonner le mental pensant ?

Alors le moment est venu de mourir ! Que veux-tu encore chercher dans le futur, ou trouver ? Quand maintenant tu peux être prêt à mourir, et tout laisser mourir ? Laisse la tempête se calmer. Laisse le corps se calmer …

L’ouverture est ici, la Conscience est ici, elle attend seulement que tu acceptes le cadeau. Tu es ici, et tu t’impliques dans ce moment unique. Et alors tout perd le sens qu’il avait. Le temps perd sa réalité, penser perd sa substance. La pensée-« Je » s’enfonce. Et tu reconnais : Le monde est vide, le corps est vide et tout s’enfonce dans ce vide. Ce vide est la libération du fardeau de millions d’années de développement, de devenir, d’histoire. Tu es sans histoire, tu es sans passé, tu es sans futur, tu es sans pensée.

En complète reddition tu coules de plus en plus profondément. Et dans ce vide – depuis ce vide – s’ouvre silencieusement l’amour – l’amour de la conscience elle-même.

Tu es ce d’où les phénomènes émanent ! Les phénomènes naissent en toi. Tu es ce qui ne change pas. Tu es ce qui reste. Tu es ce qui en est conscient. Tu es ce qui pénètre les phénomènes. La Conscience pénètre tous les phénomènes. Il n’y a rien qui ne soit pas pénétré par la Conscience. Et la Conscience est maintenant et parfaite.

Dans la Conscience il n’y a pas de séparation. Les corps sont séparés. Les corps seront toujours séparés. Tu n’as à chercher aucune fusion physique. La fusion a déjà eu lieu dans la Conscience depuis longtemps. La Conscience est ici – et tu es la Conscience. OM est la Conscience. La Conscience parle à la Conscience.

Je suis le même que toi ! Rien ne t’empêche de le voir ! Tu reconnais ton propre Moi, et tu es avec le Moi. Tu cherches cette rencontre avec le Moi. La réalisation de l’homme est humanisme – un humanisme qui est conscient de l’éternité de l’Être.

Tu es ce que tu es. C’est tout. Et ceci est au-delà de toute chose.

OM.C.Parkin

Page originale

http://du-tout-et-du-rien.blogspot.com


Oct 9 2020

Libre de toute compréhension

Ne pas conclure en esprit et rester libre de toute compréhension.


Si la vérité est déjà vraie et l’illusion vide, nous devrions nous éveiller avant que cette journée ne s’achève. Cela est possible et ne devrait représenter qu’un juste retour à la normale. Tout dépend de combien nous entendons ce qui est dit ici, de combien nous sommes désireux de le constater dès à présent dans notre vie. Constamment, la vérité est tout aussi vraie et parfaite pour chacun. C’est donc chacun qui, à sa manière, la relativise et s’invente une impossibilité. Sommes-nous prêts à lâcher notre construction ?

http://www.denismarie.net


Sep 19 2020

Le Vide Intérieur, la vacuité dont parlent les bouddhistes…

Je me suis assis sur un banc devant une fontaine…
…est l’histoire d’un homme qui, en partant à la retraite, est parti en même temps à la rencontre de lui-même…
La sensation de manque, qu’il éprouvait alors, s’est transformée en vide, ce fameux vide dont parlent les bouddhistes… Or ce vide, n’est-il pas en fait le plus grand guérisseur de nos blessures ?