Fév 16 2021

Éviter la vacuité

Extrait de « N’être plus personne » de Jan Kersshot

Quand on pèle un oignon, toute la peau finit par s’en aller et il reste rien.
De même, quand on analyse l’ego, on découvre que ce n’est pas une entité.
Ramakrishna

Généralement, nous croyons que notre mental se trouve quelque part dans notre tête, séparé du monde. La plupart d’entre nous ont l’impression d’être situés quelque part à l’intérieur de cette image créée par le mental. Nous avons créé notre propre image de la réalité et tout naturellement nous nous sommes mis au centre de cette image. Nous nous sommes enfermés au milieu d’une prison imaginaire. L’univers que nous avons construit est imaginé autour d’un point central, le centre de notre perception.

Nous pensons que le point central de notre expérience visuelle se trouve quelque part au milieu de la tête. Si bien que nous nous situons quelque part derrière les yeux. Nous imaginons être quelque esprit vivant dans la tête et regardant le monde par deux fenêtres, deux trous appelés yeux. C’est l’endroit où nous nous plaçons tout naturellement au sein de notre image de la réalité. Comme le cerveau est lui aussi situé au milieu de la tête, quelque part entre nos yeux, on suppose que la Conscience siège dans le cerveau. Mais quand on y regarde de plus près, il est impossible de trouver un « conteneur central » dans la tête.

La conscience est le conteneur de notre univers, mais cela ne veut pas dire qu’elle est contenue dans le cerveau. La Conscience dont nous parlons ici est beaucoup plus vaste que celle dont parlent les scientifiques : cette dernière est une simple partie de la première.
Nous avons découvert dans les expériences ce que beaucoup de chercheurs ont déjà vécu en méditation ou lors d’évènements transcendantaux, à savoir que nous ne sommes pas limités à cette machine corps-mental.

Nous pourrons découvrir que ce que nous sommes vraiment est Espace conscient, infini et ouvert à ce qui est. Autrement dit, nous reconnaissons une version plus vaste de moi. Nous découvrons qu’en dehors du petit moi (le concept d’être un corps), il existe aussi un « grand moi » qui est le Témoin de tout ceci. Un Sujet, toujours prêt à être rempli par des objets.
Ceux qui parmi nous ont vécu la claire Conscience peuvent confirmer qu’elle n’est pas localisée dans la tête.
Elle n’est pas cachée quelque part, elle est partout. C’est pourquoi les mystiques disent : « Il n’y a qu’une seule Conscience ».

Bien sûr, au niveau des sens, nous avons tous un film individuel et unique.

Cependant, la Conscience qui observe tout ceci de manière neutre n’est pas personnelle mais infinie. Elle est toujours pleinement présente dans sa totalité absolue, ici même et à l’instant même.

Ce que nous vivons actuellement est déjà une expression de l’infini !
Quelles que soient les activités paraissant survenir dans notre film, la vérité fondamentale est l’écran sur lequel apparaissent toutes les scènes qui se déroulent.
C’est un écran unique sur lequel passent simultanément des millions de films.
Une conscience aussi vaste doit forcément être omniprésente et tout englober ; mais certains se sentent encore mal à l’aise en voyant « Ceci ». Réaliser que nous semblons avoir des corps séparés et des sens individuels, tout en n’ayant qu’une seule Conscience, c’est comme l’ampoule électrique découvrant l’électricité. Cela relativise notre importance personnelle et la plupart des philosophes occidentaux n’aiment pas cette idée.C’est pourquoi la vision non-dualiste ne sera jamais très populaire. Et en Orient comme en Occident, la plupart des chercheurs sont très attachés à leur ego. Certains ne veulent pas voir cette Vacuité parce que leur ego craint de disparaître. Cette peur du vide est immédiatement refoulée ; les gens repoussent cette impression désagréable dès qu’elle commence à se manifester. Cette peur de l’inconnu peut donner l’impression qu’on va mourir. Mais en fait rien ne meurt vraiment ; seuls des noms et des concepts apparaissent et disparaissent.
Ceux qui voient cela confirmeront qu’en fait nulle personnalité ne meurt, parce que la personnalité n’est qu’un concept.
Ce qui demeure est cette Énergie Universelle,
cette Lumière qui brille toujours avec éclat
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Jan 21 2021

L’attention et la manifestation

Avant le mental il n’y a aucune histoire et l’idée de placer l’attention sur quelque chose n’a pas de sens. L’attention se présente dans le film. Si vous suivez le mouvement de l’attention jusqu’à sa source, vous arriverez à la limite de ce qu’on peut appeler « prior »(avant). Vous pouvez aller aussi loin que cela. Pour que le film se présente comme réel, l’attention doit apparaître et aller vers les idées et la manifestation. Lorsque l’attention est placée sur une pensée, nous avons les graines de la dualité : le sujet-objet apparaît. Plus la distance est importante pour que ce morceau d’énergie (se présentant comme votre attention) se lève et sorte, plus l’identification est forte, dense. Lorsqu’elle apparaît, l’attention va d’abord dans le « je » pur en tant qu’existence, puis dans le « je suis », l’observateur, le je impersonnel, le je personnel, « moi – tout tourne autour moi », et la souffrance que l’histoire de « je » présente. C’est donc le mouvement de l’attention, qui en naissant ou en sortant de la source fait apparaître le monde comme réel. Vous voyez ?

Il est utile de voir que l’attention est cette énergie qui fait apparaître comme réelle la manifestation. En suivant l’attention jusqu’à sa source, vous trouverez le calme et vous sentirez que mettre l’attention sur le monde nécessite un effort. Quand il ne se passe rien, il n’y a pas d’attention, pas d’engagement dans quoi que ce soit. L’attention qui coule vers l’extérieur présentera l’idée que quelque chose se passe. La réalité est, qu’il n’y a jamais rien qui se passe, jamais… Et lorsqu’il n’y a pas de « je » en jeu, il est vu que l’attention n’est qu’un mouvement d’énergie. Il ne peut exister de « je » sans attention sur lui. Il n’y a pas de « je ». Un certain niveau d’attention est nécessaire pour que la pensée « je » apparaisse.
C’est l’appropriation de l’attention qui la fait apparaître comme vôtre. « Je travaille sur ce point. Je regarde mes pensées. J’observe … Je, je, je … ». C’est pourquoi nous n’arrêtons pas de dire : recule, va derrière… Laisse l’attention chez elle, là où elle naît. Laisse l’attention se reposer à la source de l’attention. Alors vous pourrez peut-être sentir le mouvement de l’attention qui va vers l’illusion. Ne le suivez pas et il disparaît. Restez derrière tout cela, avant tout mouvement d’attention et tôt ou tard, une fissure dans le film ne manquera pas de se produire. 



http://jacokeffe.blogspot.com


Déc 17 2020

Le film de la vie

L’écran n’existe que par le film,
Le film n’existe que par l’écran
Et sans la lumière projetée,
Rien de tout cela ne serait.
Qui donc contemple tout cela? Lire la suite


Oct 9 2011

FILM : La belle verte… (pour le plaisir de le voir)

 

Synopsis : Quelque part dans l’univers existe une planète dont les habitants évolués et heureux vivent en parfaite harmonie. De temps en temps quelques-uns d’entre eux partent en excursion sur d’autres planètes. Curieusement, depuis deux cents ans plus personne ne veut aller sur la planète Terre. Or un jour, pour des raisons personnelles, une jeune femme décide de se porter volontaire. Et c’est ainsi que les Terriens la voient atterrir en plein Paris.

Réalisé par Coline Serreau
Avec Coline Serreau, Vincent Lindon, Marion Cotillard
Long-métrage français . Genre : Comédie
Durée : 01h39min Année de production : 1996
Distributeur : Agence Méditerranéenne de Location de Films (A.M.L.F.)

Oct 5 2011

Toute la beauté du monde

Qualifié par d’aucuns de « poème visuel et contemplatif », Baraka constitue indéniablement une invitation au voyage. Sans dialogue ni sous-titre, ce documentaire de Ron Fricke fait son apparition en salles en 1992. Alors, j’imagine aisément le questionnement légitime de tout lecteur internaute tombant ici bas : pourquoi évoquer un documentaire sur un blog de journalistes d’agence de communication ? La raison est simplissime : je souhaite évoquer ce fabuleux documentaire pour l’éventualité où il vous aurait échappé. Que vous soyez clients, collaborateurs, promeneurs internautes, sachez que ce documentaire de 92 minutes est un incontournable du genre.

Illustrant à merveille le bon vieil adage selon lequel les images font sens, Baraka est l’illustration de l’interaction entre notre planète, la terre et l’homme. Qu’il s’agisse de mises en parallèle entre la vie des grandes villes et la relative quiétude de certains peuples, des cérémonies de tribus africaines et amazoniennes, qu’il s’agisse de vastes étendues terrestres, plongez dans les rites religieux et spirituels des civilisations, pour des images dérobées aux quatre coins des six continents… Attention toutefois à certaines séquences plus pénibles mettant en exergue les aspects les plus destructeurs de l’homme.

Utilisant le format 70 mm, le réalisateur Ron Fricke et son équipe ont sillonné le monde pendant 14 mois, allant, selon la légende, dans les coins les plus reculés du monde. Baraka est une pure réflexion sur l’histoire du monde illustrée par une avalanche d’images à vous couper le souffle, construite à partir du seul véritable langage universel existant : image et musique (saluons au passage la bande-son signée Michael Stearns et Dead Can Dance). S’agissant là d’une véritable ode à la diversité, de la spiritualité et de la condition humaine, offrant un savant dosage de cultures, traditions, croyances, rites, spiritualité, civilisations… autant d’éléments vous hypnotisant littéralement. Sublime métaphore de l’Humanité, Baraka est ni plus ni moins à relayer au rang de chef d’œuvre.

http://www.thebuzzness.info
POUR VOIR LE FILM
http://www.encyclovideo.net/baraka.html