Fév 20 2021

André Moreau : sur le bonheur

André MoreauEn conférence, ses thématiques et son langage coloré se rapprochent de U.G. Krishnamurti et de Nisargadatta Maharaj. André Moreau est un hédoniste avec de la profondeur. Étant un moniste dans la tradition de la non-dualité, il ne se sent pas séparé.

L’effort est le signe de l’erreur

La confiance va rarement du côté de l’effort mais vers la facilité organisée. Le naturel ou le vrai s’accomplit sans effort. Contrairement à une certaine mentalité populaire, les grandes choses se font toujours facilement. La créativité est une énergie sauvage qu’il faut apprendre à reconnaitre. Il faudrait pouvoir la mobiliser en temps voulu. L’infini ne se laisse saisir que par les audacieux.

Docteur en philosophie de la Sorbonne (1966), auteur de plusieurs traités, André Moreau a été progressivement écarté des milieux universitaires à cause de l’originalité troublante de sa pensée. Son érudition, son sens de l’humour et sa capacité à surprendre ne laissent pas indifférent, d’autant plus que son oeuvre écrite de 47 ouvrages intrigue et séduit à la fois.

En conférence, ses thématiques et son langage coloré se rapprochent de U.G. Krishnamurti et de Nisargadatta Maharaj. André Moreau est un hédoniste avec de la profondeur. étant un moniste dans la tradition de la non-dualité, il ne se sent pas séparé.

Article paru dans l’Originel Magazine du 10 octobre 2007 par Claire Mercier

Prochaine conférence « Invité de Marc » : Clés pour sortir de l’hypnose collective le jeudi 8 septembre 2011 @ 19h30


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Pas d’éveil possible et durable sans une structure de consolidation spirituelle appropriée aux démarches faites en ce sens. J’ai remarqué que la plupart de ceux qui se consacrent à la pensée spirituelle sont d’une déplorable confusion mentale, comme si la spiritualité s’opposait à l’intellectualité. Il n’en est rien. Il est temps que l’on réagisse contre ces spéculations vagues qui donnent à penser que le spirituel n’a besoin ni de structure, ni de discipline, ni d’organisation. Il est trop facile de dire que l’homme en quête de son être doit pro-gresser, évoluer, s’améliorer. Une telle évolution n’existe pas. C’est un fantasme qu’entretiennent ceux qui ne sont pas pressés d’arriver au but visé qui consiste à être parfait. J’ai constaté le parti pris général dans le domaine de la spiritualité contre tout esprit de système. C’est une grave lacune et même une erreur coûteuse. Un système est ce qui permet à un individu qui brigue l’éveil de ne pas sombrer dans le flou des vaticinations creuses. Les touristes de la connaissance qui se réclament de l’Inde ou de la Chine ne parviendront jamais à installer leur être profond au cœur de leur vie, car la réalisation consiste à devenir ce que l’on est et ne souffre aucun délai. Pour pouvoir s’avancer dans le domaine de la connaissance, il faut un système de référence qui nous empêche de dire n’importe quoi comme c’est trop souvent le cas. Une éthique est nécessaire pour pouvoir adopter une attitude cohérente dans la démarche qui consiste à se sentir Dieu. Il est contre-indiqué de s’en remettre à un principe transcendant déjà existant qui guide nos pas. Cheminer, c’est se perdre, s’imposer des délais, remettre à plus tard le soin d’« être » tout de suite.

LA MATIÈRE N’EXISTE PAS

Mes études en épistémologie m’ont appris que c’est à tort que l’on évoque des forces « arhimaniennes » qui viennent contrer l’élan de la personne engagée dans la conversion de ce qu’elle représente en ce qu’elle a à être. De telles forces n’existent pas et, si on se les imagine, ce n’est que dans la perspective où l’on comprend que le mal (la limite) n’est rien d’autre que le fumier dont le bien a besoin pour devenir le mieux.

Une observation attentive de mon expérience m’a montré qu’on ne perçoit jamais la matière, qu’il s’agit là d’une forme de mensonge substantiel qui sert de soutien à tous les obstacles que notre propre « nolonté » dresse devant nous, la « nolonté » n’étant que l’impossibilité qu’éprouve la volonté de s’affirmer elle-même sans chercher à s’annuler.

Ce que j’ai constaté se résume à ceci : nous ne percevons que ce que nous nous donnons à connaître. Imaginer derrière nos perceptions un monde en retrait – en-soi, matière, grand « X » indéterminé, noumène, Dieu transcendant ou Grand Autre absolu – relève de la fantaisie. Il n’y a que nous face à nous-même. Penser qu’une longue évolution nous a permis d’être, c’est revenir à l’époque où l’on soutenait que l’homme descend du singe, alors qu’il n’est qu’une représentation dans notre esprit. Tout est un programme. Et ce programme est constitué par nous comme une limite à laquelle nous avons à nous heurter pour pouvoir nous illimiter. Rien n’est dans la matière, tout est dans la manière. Et le véritable travail spirituel consiste à comprendre que nous sommes seuls avec nous-mêmes face à l’idéal que nous nous proposons.

L’ABSOLU EST IMMANENT AU RELATIF

Un jour, je m’interrogeai à propos de ce « Dieu d’amour » qu’on me proposait et je me dis : « Voilà une mauvaise formulation. Il faut plutôt penser : l’absolu est immanent au relatif ». Que voulais-je dire alors ? Je crois bien que je m’étais aperçu que les profondeurs sont dans les surfaces et qu’il n’y a rien de si vaste, de si étranger à quoi je ne puisse avoir accès spontanément sans me torturer l’esprit avec une herméneutique. Pour pouvoir être dans la vérité, au lieu d’aller s’imaginer quelque transcendance la plupart du temps impénétrable, il fallait identifier et répertorier ce que j’appellerai « les morceaux de Dieu » dans la réalité. Bien sûr, une telle expression exprime de façon commode ce que je pense des objets idéaux éternels que je nomme parfois aussi des immatériaux. En effet, dès mon plus jeune âge, j’ai été frappé par des surgissements de beauté, d’harmonie, qui constituaient autant de formes plastiques se référant à ce que j’avais à devenir. Je recherchais avidement ces forces disséminées dans mon expé-rience de tous les jours, refusant d’admettre que ce qui dominait ma vie était un inconnaissable.

On m’objectera que c’était là une critique adressée à toute connaissance substantielle. Je n’en disconviens pas. S’il fallait que je sois tout pour moi, que je sois ce qui compte à mes yeux, je ne pouvais pas admettre que je puisse me conduire envers moi com-me si j’étais quelque substance secrète à connaître. Je découvris vite l’imposture de la connaissance de soi qui implique invariable-ment l’idée d’une fouille archéologique dans ses tréfonds comme si nous étions des étrangers à nous-mêmes. Or, ce n’était pas le cas : j’avais à m’inventer moi-même, à m’augmenter de ce que je suis, à me choisir moi-même comme absolu. Il n’en fallait pas plus pour que je décline toute invitation à la prière, tout idéal visant à regarder l’horizon les yeux humides, et que j’entreprenne de me délier intérieurement en reconnaissant que je suis cet état fondamental que recherchent les saints, les sâdhus, les rishis, les mystiques. Je me rappelle qu’à 18 ans, je m’étreignais moi-même, tout content d’apercevoir en moi le tissu cosmique de la félicité. Lire la suite


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