Mar 1 2021

Retrouver la joie et la spontanéité de l’enfant pour être heureux

Message des anges de la joie :

Spontanéité et joie

Allégez, allégez vos pensées, vos actions, vos croyances, libérez tous ces carcans qui vous empêchent de vivre heureux.

Pour vivre la joie, appelez et épousez l’énergie christique. Epousez cette énergie de lumière, de légèreté, de bonheur.

Un état qui peut vous apporter cette joie est la spontanéité.

La spontanéité est toute naturelle et est ouverte à tout ce qui peut justement activer le meilleur dans tout ce que vous faites.

En étant spontané vous n’êtes pas dans l’attente, vous n’êtes pas dans une attente de choses prévisibles, prévues que vous aimeriez avoir. En étant dans cette spontanéité vous accueillez toujours le meilleur, vous accueillez ce qui vient et vous élevez vibratoirement ce qui se fait. Lire la suite


Fév 18 2021

Le Peuple des Chiens

Par Caro

47.jpgNous voilà enfin! C’est à notre tour de vous parler! Nous sommes si heureux de partager notre joie avec vous. Pourquoi sommes-nous si heureux? Mais parce que la vie est un grand jeu, voyons donc! Voulez-vous venir dehors avec nous? Il y a tant d’odeurs à humer, de courses folles à faire, de balles bondissantes à attraper, de gazon frais à fouler, d’amis canins qui nous attendent, et quoi dire de l’air frais, du vent qui nous chatouille, nous pousse, nous freine et joue avec nous…
Qu’attendez-vous donc, l’air renfrogné? Il n’y a pas un instant à perdre. Il nous faut aller de l’avant dans la redécouverte constante du moment présent qui nous appelle. Il n’y a jamais un moment pareil à l’autre, il n’y a qu’une suite d’instants remplis de sensations affriolantes. Venez jouer, chers amis humains. Sortez de votre inquiétude et vous découvrirez un nouveau monde. C’est là que nous vivons, nous les chiens, et c’est là que nous tentons de vous amener le plus souvent possible! Au diable les soucis, allons faire un tour. La vie n’est pas soucis, elle est. Point. Pour la capter dans sa plus grande beauté, il vous faut jouer. Les enfants l’ont bien compris, et c’est pourquoi nous aimons bien leur compagnie! Tous deux – chiens et enfant – nous savons partager la magie du moment présent. Ceux d’entre vous qui avez eu la compagnie d’un Être canin dans l’enfance savent bien qu’il n’est pas facile de retrouver une telle complicité!

Nous les chiens, nous nous ancrons dans le jeu, la joie du moment présent, la conscience du corps et l’amour inconditionnel ou, si vous préférez, l’acceptation. Nous sommes incapables de juger les humains qui se présentent à nous car nous n’avons pas de barème de jugement du bien ou du mal. Nous vivons à l’extérieur de cette conscience qui est d’abord sociale. Lorsque nous voyons un humain, la seule chose que nous voyons, c’est l’amour. Chez certains, il brille très fort; chez d’autres, il est presque complètement étouffé, mais il est toujours là! Peu importe les circonstances de vie, l’apparence physique, les qualités, les défauts, l’âge, le sexe, la race, c’est toujours l’amour qui vous remplit, vous fait vivre et vous nourrit. C’est tout ce que nous voyons et c’est tout ce qui nous intéresse. L’amour est expansion, espace, chaleur, unicité, vérité, douceur… L’amour est activé par le jeu et l’abandon à l’état de joie. Le saviez-vous, frères humains? Nous aimons voir vibrer l’amour en vous et c’est pourquoi nous vous invitons sans cesse à venir jouer!

Vous dites de nous que nous sommes des Êtres fidèles et c’est vrai! Nous sommes fidèles à l’Amour qui vibre en vous! Car pour nous, lorsque l’Amour rempli votre être, vous touchez à l’état le plus élevé que vous pouvez ressentir sur terre. C’est un tourbillon de couleurs, d’énergie, de sons et de parfums qui se dégagent d’un Être qui vibre l’Amour.

Laissez-nous vous raconter l’histoire du peuple des chiens, fiers descendants des Êtres de Sirius. Il fut un temps, il y a très longtemps, où les Êtres humains côtoyaient les animaux de façon fort différente car le respect, la communication et l’entraide formaient la base des relations entre les espèces. Avant de faire le plongeon dans l’expérience de la séparation et de l’oubli, les Êtres humains ont demandé aux animaux de rester connectés à la source et d’incarner les attributs divins qu’ils s’apprêtaient à oublier. C’est alors que vous vous êtes tournés vers le peuple des chiens et que vous avez dit : «Maître canidé, tu seras le plus fidèle compagnon de l’homme, car en toi est placé le plus important de tous les attributs : l’Amour dans toute sa pureté! Tu seras le gardien infaillible de cet Amour inconditionnel et ce, même si tu dois aller à l’encontre de ma volonté car dans mon voyage au pays de l’oubli, un voile sera placé sur mon âme et mon esprit. À cause de ce voile, je ne serai plus directement nourri à la source de vie, à l’Amour. Il se pourrait donc que je succombe à la violence ». Que de sagesse vous aviez à cette époque! Sans une certitude absolue, vous vous doutiez que votre descente dans l’ombre et l’oubli serait, par moment, très dure pour la force d’Amour qui brûle en vous.

De ce merveilleux contrat, tantôt lourd, tantôt léger, nous nous sommes acquittés avec force et fidélité au cours des siècles écoulés. Les temps approchent cependant, où vous devrez en reprendre la responsabilité; où vous devrez re-conscientiser dans votre Être tout entier cette incontournable vérité : l’Amour inconditionnel est la plus grande de toutes les clés! Malheureusement, certains êtres égarés, submergés de colère et de ressentiment font violence aux chiens parce qu’ils ne peuvent supporter le miroir de cet Amour inconditionnel que nous incarnons. Dans notre pacte de fidélité et parce que nous avons espoir d’activer l’état d’Amour qui réside en eux, nous retournons souvent vers ces êtres qui nous battent et nous négligent. Nous, du peuple des chiens, voyons bien que ces êtres souffrent énormément dans la déconnexion de l’état d’Amour et même s’ils nous battent très fort pour oublier, nous restons toujours connectés à cet état d’amour. Notre souffrance physique ne nous déconnecte pas de l’état d’Amour inconditionnel! Nous pleurons plus souvent l’ignorance et la déconnexion de nos frères humains que notre propre souffrance physique, miroir de votre incapacité à vous aimer! La déconnexion de l’Amour inconditionnel est ce que vous surnommez « l’enfer ».

Sachez cependant que malgré notre connexion, nous détestons nous faire battre, humilier et négliger. Vous nous utilisez pour vos expériences et vos tests cruels, la plupart du temps inutiles. Vous n’avez pas encore compris ce qui amène la santé et le bien-être réel. La situation est telle pour nous dans certains pays qu’une sortie en masse est prévue, via une terrible maladie. Cette maladie sera transmise par les puces et autres insectes qui s’attaquent à nous lorsque nous ne sommes plus assez forts pour émettre l’état d’Amour. Saviez-vous que la force de votre système immunitaire est un reflet de votre capacité à vivre et rayonner l’état d’Amour en vous? Même si nous ne sommes que rarement complètement déconnectés de l’état d’Amour, les vaccins et les drogues en trop grandes quantités, la souffrance physique et la négligence que nous subissons diminuent notre capacité à émettre le rayonnement de cet état vibratoire et c’est à ce moment que nous devenons vulnérables aux insectes et aux virus. La maladie qui risque d’emporter beaucoup de chiens sera connue comme une fièvre canine et elle affectera très négativement les êtres qui consomment notre chair. Contrairement à d’autres de nos frères animaux, le peuple des chiens n’a jamais eu pour mandat de nourrir l’humanité. Les pays d’Asie où notre chair est consommée seront particulièrement affectés par ce virus. Nous ne partageons pas ces informations pour vous effrayer mais bien pour vous réveiller!

Les chiens sont vos meilleurs amis et les gardiens de l’Amour inconditionnel qui brûle dans votre âme. Nos yeux tentent quotidiennement de vous rappeler cette réalité. Notre place n’est pas dans vos laboratoires mais à vos côtés. Lorsque nous vous invitons à jouer, c’est pour réactiver cet état d’Amour et vous amener dans le moment présent. Nous aimons vous charmer, vous plaire, vous rendre service et vous protéger pour que vous puissiez toucher la réalité que nous voyons en vous. Que pouvez-vous demander de plus, frères humains? Votre déconnexion, jadis consciente, aujourd’hui inconsciente, est source de tous les problèmes que vous expérimentez sur cette planète. Lorsqu’un des nôtres se retourne contre vous, mord ou tue un enfant, c’est un acte très grave qui est malheureusement enclenché par la violence que vous acceptez de perpétuer sur cette planète; c’est un miroir de votre fermeture à l’état d’Amour. Cette fermeture, vos choix de vie et vos actions, souvent à l’encontre des lois de l’Amour, rendent fous certains maîtres canins. Certains de nos comportements expriment le grand déséquilibre qui règne et annonce la fin de l’illusion dans laquelle vous vivez.

Avez-vous remarqué que de tous les animaux qui peuplent la terre, le chien est celui qui offre la plus grande variété de races à l’intérieur d’une même espèce? Il y a une raison bien précise à cela. Étant donné l’importance de notre mandat, il est devenu essentiel de plaire un peu à tout le monde! Des petits, des moyens, des grands, servant à toutes sortes de tâches, mais sachant très bien, au plus profond d’eux, que ce qui compte, c’est d’être aux côtés des frères humains afin de jouer et d’éveiller l’état d’amour. Le nombre et la diversité des races canines ont suivi les explosions démographiques et la diversité raciale humaine au cours des siècles derniers. Avant, les chiens étaient plus primitifs, beaucoup moins diversifiés et plus proches de leurs cousins les loups qui sont responsables de d’autres énergies sur cette terre.

Nous, du peuple des chiens, sommes des descendants de Sirius et notre présence à vos côtés a été décidée avant que vous entrepreniez votre descente dans la noirceur de l’oubli, il y a de ça plusieurs milliers d’années! Il a été décidé que comme les humains allaient expérimenter l’illusion de la séparation, les attributs divins seraient placés dans le peuple animal afin de protéger cette mémoire et afin d’y accéder par la voie de l’amour et de la sagesse. Il a été décidé que les animaux vous accompagneraient dans cette aventure et restitueraient la mémoire de vos attributs divins lorsque serait terminé le voyage dans l’illusion de la séparation. Ce temps est venu. Les maîtres chiens sont maintenant prêts à vous remettre les clés de l’état d’amour qui réside déjà en vous. Ceux qui choisiront de continuer à nous percevoir comme idiots, serviles et dépourvus de conscience passeront à côté de ce cadeau indispensable.

Le jeu, tel que mentionné plus tôt, est une première clé puissante parce qu’elle ouvre la porte au moment présent. Le temps n’existe pas en dehors du moment présent. Redevenez maître du moment présent et vous serez maître de vos choix, de votre destinée. Le jeu est aussi un outil extraordinaire pour vous conduire vers la légèreté et la fluidité. Ces deux états sont précurseurs de l’état d’amour : la légèreté et la fluidité amènent l’amour, créent un réceptacle à l’amour. Il n’y a pas de place pour l’état d’amour chez une personne lourde et tendue. Malheureusement, tellement de gens vivent dans la lourdeur et la tension qu’ils sont inconfortables et craintifs lorsque leur vie devient plus douce et fluide. C’est pourquoi nous sommes si nombreux à partager vos vies! Et ce, malgré le lent écroulement de vos systèmes immunitaires qui développent des allergies et qui vous éloignent de nous. Système immunitaire faible = Déconnexion de l’état d’amour!

Contrairement à d’autres espèces, nous ne quitterons pas complètement cette planète lorsque vous aurez repris conscience de l’état d’amour et en assumerez la responsabilité. Nous resterons à vos côtés, certes moins nombreux, mais prêts à vous suivre dans de nouvelles aventures. Nous serons alors sur un pied d’égalité avec vous et pourrons vous communiquer toutes nos pensées, nos émotions, nos perceptions, si différentes soient-elles, par la télépathie. Nous vous accompagnerons dans de nouveaux lieux, de nouvelles dimensions et nous vous présenterons les Êtres de Syrius, un des grands peuples fondateurs de votre planète. Ce sont des Êtres très grands physiquement, possédant de grandes capacités mentales et une grande sagesse. Ils ont aussi des corps qui ressemblent aux vôtres et des têtes semblables aux nôtres! Cela vous étonne, n’est-ce pas? Pourtant, ces images sont gravées dans les pierres d’un de vos plus anciens peuples : les Égyptiens. Vous pensiez sans doute que ces images étaient fictives, mais je vous le dis aujourd’hui : les images gravées dans la pierre des temples égyptiens renferment plus de vérité que ce que vous n’avez osé imaginer jusqu’ici!

Il est temps pour nous de vous quitter, question de vous laisser assimiler toutes les notions que nous venons de vous exposer. Toutes ces choses étaient, jadis, fort communes et il n’y avait pas matière à s’en étonner.

Aujourd’hui, la vérité de l’état d’amour est d’autant plus actuelle qu’elle est nécessaire. Notre présence auprès de vous dans la dynamique que vous connaissez – maître propriétaire de SON chien – tire à sa fin et c’est maintenant que nous devons réactiver le souvenir de l’état d’amour qui n’a jamais cessé de brûler en vous. Toute notre planète aspire à cela! Notre rôle est accru par la proximité que nous partageons avec vous et le pacte que nous avons accepté il y a plusieurs milliers d’années. Oui, nous sommes les meilleurs amis de tous les humains mais la prochaine fois que vous nous rencontrerez, plongez votre regard dans le nôtre et souvenez vous ce que nous sommes venus vous rappeler : que vous êtes amour inconditionnel dans toute sa splendeur. Le jeu est votre outil pour vivre le moment présent, le lieu ou habite l’Amour. Le reste n’est que distractions.

Merci de votre ouverture


Fév 6 2021

Bonheur, joie et béatitude

Le bonheur est un état de plaisir dans lequel nous entrons quand quelque chose d’agréable nous arrive. Il exige que nous fassions quelque chose pour y arriver. Si ce que nous supposons nous apporter du plaisir ne se fait pas malgré tous nos actes, nous sommes malheureux. Le plaisir du bonheur ne dure que tant que que ces évènements continuent à nous faire plaisir. Au moment où ce qui nous a fait plaisir disparaît, nous avons alors besoin qu’autre chose vienne nous apporter plus de plaisir. Le bonheur est donc transitoire et totalement dépendant des évènements externes. Il s’agit d’une addiction au plaisir.

La poursuite du bonheur est le fil directeur qui apaise et contrôle les circonstances extérieures pour que nous puissions nous sentir à l’aise en nous-mêmes. Il jongle avec les effets en essayant de maîtriser les causes.

La poursuite du bonheur dirige notre attention vers l’extérieur, dans le monde, de plus en plus loin de la joie inhérente qui est déjà nôtre dans le moment présent.

La joie est un état d’harmonie intérieure qui ne dépend pas des circonstances extérieures. Elle naît du constat que toutes nos expériences extérieures sont les conséquences de notre état intérieur. Elle exige un détachement du monde extérieur. Ceci est réalisé en investissant consciemment notre temps et notre énergie à cultiver notre monde intérieur. Lire la suite


Jan 28 2021

Bernadette Roberts

 

 

Très tôt, dans sa quinzième année, Bernadette Roberts découvrit que ses moments d’éveil s’intégraient parfaitement à la tradition contemplative chrétienne. Religieuse catholique pendant dix ans, elle décida de quitter le cloître pour fonder une famille. Mère de quatre enfants, elle fréquente un monastère, près de chez elle, et rencontre le Silence des Profondeurs.

L’expérience acquise m’avait permis de me familiariser avec de nombreux types et niveaux de silence. Il y a un silence intérieur, un silence qui descend de l’extérieur, un silence qui met fin à l’existence et un silence qui engloutit l’univers entier. Il y a un silence du moi et des facultés : volonté, pensée, mémoire, émotions. Il existe un silence dans lequel il n’y a rien et un silence qui contient quelque chose. Enfin, il y a le silence du non-soi et le silence de Dieu. S’il était une voie à laquelle je puisse rattacher mes expériences contemplatives, ce serait précisément cette voie du silence qui sans fin se déroule et s’approfondit.

Une fois cependant, cette voie sembla s’arrêter, au moment où je pénétrai dans un silence dont je ne devais jamais complètement ressortir. […]

Non loin de chez moi, au bord de la mer, se trouvait un monastère, et les après-midi où je pouvais m’échapper, j’aimais me retrouver seule pendant quelques instants dans le silence de sa chapelle. Cet après-midi là était un après-midi comme les autres. Une fois de plus le silence m’envahit et une fois de plus j’attendis que la peur vienne y mettre fin. Mais cette fois-ci elle ne se manifesta point. Peut-être parce que cette attente était devenue une habitude ou bien à cause d’une peur réelle mais réprimée, j’éprouvai quelques instants d’incertitude, de tension, comme si je ressentais le contact de la peur. Durant ces instants d’attente, j’avais l’impression d’être au bord d’un précipice ou en équilibre sur une mince corde raide, avec le connu (moi-même) d’un côté et l’inconnu (Dieu) de l’autre. […]

J’entendis un bruit de clés ; la sœur s’apprêtait à fermer la chapelle. Il était temps de rentrer à la maison et de préparer le dîner des enfants. Il m’avait toujours été difficile de sortir brutalement d’un profond silence, car mes énergies étaient alors au plu bas et le simple fait de bouger représentait un effort comparable à la levé d’un poids mort. Cette fois, cependant, il me vint à l’esprit de ne pas penser à me lever, mais d’exécuter ce mouvement, tout simplement. Il me semble avoir appris là une intéressante leçon, car j’ai quitté la chapelle à la manière d’une plume portée par le vent. Il ne faisait pour moi aucun doute qu’une fois dehors j’allais retrouver mes énergies habituelles et mes facultés mentales ; mais ce jour-là, je connus des moments difficiles, parce que je tombais constamment dans cet immense silence. Le trajet en voiture fut une lutte continue contre l’inconscience totale, et la perspective de préparer à dîner équivalait à vouloir soulever une montagne.

Durant trois jours épuisants, je luttai pour rester éveillée et repousser le silence qui à chaque instant menaçait de me submerger. La seule manière dont je pouvais accomplir un minimum de tâches ménagères c’était de me répéter constamment ce que j’étais en train de faire : à présent j’épluche les carottes, à présent je les coupe, à présent je sors une casserole, à présent je mets de l’eau dans la casserole, et ainsi de suite, jusqu’au moment où finalement j’étais si épuisée que je devais me précipiter sur le divan. Dès que j’étais allongée je perdais aussitôt connaissance. Parfois une « absence » de cinq minutes semblait durer des heures ; d’autres fois, c’était l’inverse. Dans cet état d’inconscience il n’y avait ni rêve, ni perception de l’environnement extérieur, ni pensée, ni expérience ; il n’y avait absolument rien.

[…]

Au neuvième jour le silence s’était fait très léger et j’étais persuadée que tout allait rentrer dans l’ordre sans plus tarder. Mais à mesure que les jours passaient et que je retrouvais mon état habituel, je remarquai la disparition de quelque chose ; et il m’était impossible de mettre le doigt dessus. Quelque chose ou une partie de moi-même n’était pas revenu. Une partie de moi-même était encore plongée dans le silence. On aurait dit qu’une partie de mon esprit s’était refermée. J’incriminai la mémoire, car ce fut l’élément qui revint en dernier ; et quand je la retrouvai, je constatai combien elle manquait de relief et de vie, comme les images décolorées d’un vieux film. Elle était morte. Non seulement le passé lointain, mais aussi celui des minutes précédentes, étaient vides de tout contenu.

Et quand quelque chose est mort, on cesse vite de vouloir le ressusciter ; ainsi, quand la mémoire est morte, on apprend à vivre dans l’instant présent, comme si le passé n’existait plus. Que cela puisse alors se faire sans effort – et parce qu’il le fallait bien – était une conséquence positive d’une expérience par ailleurs éprouvante. Et même lorsque je retrouvais la mémoire pratique, je continuais de pouvoir vire sans effort dans le présent. Mais le retour d’une mémoire pratique me fit changer d’avis sur ce qui avait disparu ; je me dis que l’aspect silencieux de mon esprit était en réalité une sorte « d’absorption », une absorption dans l’inconnu, qui pour moi, bien sûr, était Dieu. C’était comme un regard fixé sur l’Inconnaissable, immense et silencieux, qu’aucune activité ne pouvait interrompre. C’était là une autre conséquence appréciable de l’expérience initiale.

Cette interprétation du silence qui s’était fait dans mon esprit (absorption) parut suffisamment convaincante pendant environ un mois ; après quoi je changeai de nouveau d’avis et me dis que cette absorption était en fait un état de conscience, une « vision » d’un genre particulier ; ainsi donc ce qui s’était produit réellement n’avait rien d’une fermeture, c’était au contraire une ouverture : rien ne manquait, « quelque chose » avait été ajouté. Mais par la suite cette idée, elle aussi, ne me parut pas correspondre à la réalité ; elle n’était pas vraiment satisfaisante ; il s’était passé autre chose et je décidai de me rendre à la bibliothèque, pour voir si l’expérience d’autrui ne me fournirait pas la clé de ce mystère.

Il m’apparut bientôt que si cela ne figurait pas dans les œuvres de Jean de la Croix, cela ne figurerait probablement nulle part. Je connaissais pourtant bien les écrits du saint, mais je n’y trouvais pas d’explication sur mon expérience personnelle et n’en trouvais d’ailleurs aucune dans toute la bibliothèque. Ce jour-là, cependant, l’explication m’apparut sur le chemin du retour, tandis que je descendais la colline, face au panorama de la vallée et des coteaux : je tournais mon regard vers l’intérieur et ce que je vis m’arrêta net dans mon élan. Au lieu de percevoir comme d’habitude le centre de mon être non localisé, je vis qu’il n’y avait plus rien ; c’était le vide ; à ce moment une vague de joie sereine m’envahit et je sus, je sus enfin ce qui manquait : c’était mon propre « moi ».

Physiquement, j’avais l’impression qu’un lourd fardeau m’avait été retiré ; je me sentais si légère que je regardai mes pieds pour m’assurer qu’ils touchaient bien le sol. Plus tard je songeai à l’expérience de Saint Paul : « A présent ce n’est plus moi mais Christ qui vit en moi », et réalisai qu’en dépit du vide où je me trouvais, personne n’était venu se substituer à moi. Aussi me dis-je que Christ ÉTAIT précisément cette joie, ce vide. Il était tout ce qui subsistait de cette expérience humaine. […]

Pour moi, cette expérience était la culmination de ma vocation contemplative. C’était la réponse définitive à une question qui m’avait tourmentée pendant des années : où s’arrête le « je » et où commence « Dieu » ?

Par


Jan 17 2021

Jacques Lusseyran (1924/1971)


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     La vie intérieure, c’est cela :
c’est savoir que la paix n’est pas dans le monde, mais dans le regard de paix que nous portons sur le monde.

       C’est savoir que la joie n’est pas dans le monde comme des dragées dans une bonbonnière, et qu’il suffit d’attendre qu’une société enfin parfaite, ou des appareils, enfin complets, remplissent la bonbonnière. C’est savoir que la joie n’est jamais pour demain, mais pour aujourd’hui, ou alors qu’elle ne sera pas. Être bien sur que les évènements, même les plus doux, la campagne, même la plus fleurie, la paix civile, même la plus durable, ne la donneront jamais. Et cela pour la simple raison que nous l’avons déjà.

Jacques Lusseyran

http://fourques.canalblog.com/


Jan 16 2021

De la foi à la joie

Par Richard Moss.

Si le but de la transformation est de devenir un être humain, une question évidente se pose : Comment peut se communiquer cette humanité vraie et authentique ? Ma réponse est la suivante : le plus grand cadeau que nous puissions nous faire les uns aux autres est la qualité de notre attention. Quand notre attention est enracinée dans la tranquillité universelle, au cœur de notre vraie nature, nous voyons les autres comme des parts de l’infini, participant au mystère. Cette qualité d’attention ouvre à une toute nouvelle vitalité qui n’est plus un transfert de nous vers l’autre mais un appel dans l’autre créé par le seul fait d’être disponible à cette attention plus profonde. Chaque fois que l’un d’entre nous va plus en profondeur, il y invite tous ceux qui l’entourent. C’est la grande voie par laquelle la vraie transformation est contagieuse […] Il naît avec cette attention grandissante un sens que le spirituel n’est pas dans les phénomènes paranormaux, ou dans ce qui se passe dans les lieux de culte, sur le Machu Pichu, les pyramides ou un quelconque lieu de pèlerinage New Âge. Le Sacré est partout. Tout est sacré. Et chacun de nous est une part de ce processus du sacré.

Pour comprendre la notion de plus grande énergie, nous devons considérer que ce que nous appelons ego humain, qui nous donne l’impression d’être un « moi » séparé, est en réalité un moyen de filtrer et même de réprimer une immense vitalité. L’éveil est le processus par lequel la structure de l’ego ordinaire est progressivement dissoute dans une relation avec un plus vaste niveau de conscience, dont nous sommes issus et auquel nous retournerons. C’est à la fois un processus de régression et d’affaiblissement des structures de l’ego définissant le soi séparé, un lâcher-prise et un état permettant de devenir transparent à la Source Universelle.

Dans un premier temps, vivre ce processus est un défi, avec des pics extrêmes dans les hauts et les bas. Mais avec le temps, il s’intègre et se stabilise et nous voyons une vie humaine qui a beaucoup plus de sens qu’auparavant. Quelque chose irradie, une présence plus vivante, une vitalité, une énergie, un calme et une joie tranquille.

Nos vies sont très brèves. Mais vivre en nous engageant à plus de profondeur, c’est reconnaître que nous avons écouté ce que la vie nous demande vraiment. Devenir le disciple de cette immense opportunité est le plus grand cadeau que la vie peut nous faire et notre plus grand privilège.

Richard Moss.

Source originale (article complet). Vu sur Du Tout et du Rien.

Source : http://www.urantia-gaia.info (en cas de copie, merci de respecter l’intégralité du texte et de citer la source)

Photo en illustration avec l’aimable autorisation de Michel Corboz.


Jan 15 2021

L’acceptation de soi selon Spinoza et Arnaud Desjardins

SpinozaSpinoza

L’acquiescement intérieur

Je nommerai acquiescement intérieur, la joie, accompagnée de l’idée de soi-même et la tristesse correspondante, repentir. Voici maintenant ce qui peut arriver : comme la joie qu’on s’imagine procurer aux autres peut être une joie purement imaginaire, et comme aussi chacun s’efforce d’imaginer de soi-même tout ce qu’il représente comme une cause de joie, il peut arriver aisément qu’un vaniteux soit orgueilleux et s’imagine qu’il est agréable à tous, tandis qu’il leur est insupportable. L’acquiescement intérieur peut provenir de la raison, et cet acquiescement né de la raison est la paix plus élevée qu’il nous soit donné de connaître. Démonstration : L’acquiescement intérieur, c’est la joie qui naît pour l’homme de la contemplation de soi-même et de sa puissance d’agir. Or, la véritable puissance d’agir de l’homme ou sa vertu, c’est la raison elle-même que l’homme contemple clairement et distinctement ; d’où il suit que l’acquiescement intérieur naît de la raison. De plus, quand il se contemple soi-même, l’homme ne perçoit d’une façon claire et distincte, c’est-à-dire adéquate, rien autre chose que ce qui suit de sa puissance d’agir, en d’autres termes, de sa puissance de comprendre : et par conséquent, le plus haut degré de l’acquiescement intérieur ne peut naître que de cette seule contemplation. C. Q. F. D. Scholie : L’acquiescement intérieur est réellement l’objet le plus élevé de nos espérances ; car personne ne s’efforce de conserver son être pour une autre fin que soi-même ; et comme cette acquiescement intérieur est entretenu et fortifié en nous par les louanges et troublé au contraire par le blâme d’autrui, on s’explique ainsi que la gloire soit le principal mobile de nos actions, et que la vie avec l’opprobre nous devienne presque insupportable. [rig]Éthique, III et IV.

L’amour intellectuel

Spinoza appelle intellect (ou « connaissance du troisième genre », distincte de l’imagination – premier genre – et de la raison – second genre) non pas la faculté de verbaliser nos sentiments et sensations mais au contraire l’intuition de l’unité immédiate de l’infini et du fini, de Dieu et de toutes ses façons d’être que nous sommes (cf. Ethique II, scolie de la prop. 40) – se situant dans un usage étymologique du mot : intelligere = inter legere (saisir le lien, l’unité entre), intus legere (lire l’essence intime).

Proposition 32 – Tout ce que nous connaissons d’une connaissance du troisième genre nous fait éprouver un sentiment de joie accompagné de l’idée de Dieu comme cause de notre joie. Démonstration : De cette espèce de connaissance naît pour l’âme la paix la plus parfaite, c’est-à-dire la plus parfaite joie qu’elle puisse ressentir, et cette joie de l’âme est accompagnée de l’idée de soi-même, et partant de l’idée de Dieu à titre de cause. Corollaire : Cette connaissance du troisième genre produit nécessairement l’amour intellectuel de Dieu ; car elle produit (par la Propos. précéd.) une joie accompagnée de l’idée de Dieu comme cause, c’est-à-dire l’amour de Dieu, non pas en tant que nous imaginons Dieu comme présent, mais en tant que nous le concevons comme éternel. Or cet amour est justement ce que j’appelle l’amour intellectuel de Dieu. Proposition 35 – Dieu s’aime soi-même d’un amour intellectuel infini. Démonstration : Dieu est absolument infini. Par conséquent, la nature de Dieu jouit d’une perfection infinie accompagnée de l’idée de soi-même, à titre de cause. Or, c’est cela même que nous avons appelé amour intellectuel dans le Coroll. de la Propos. 32, part. 5.

Proposition 36 – L’amour intellectuel de l’âme pour Dieu est l’amour même que Dieu éprouve pour soi, non pas en tant qu’infini, mais en tant que sa nature peut s’exprimer par l’essence de l’âme humaine considérée sous le caractère de l’éternité, en d’autres termes, l’amour intellectuel de l’âme pour Dieu est une partie de l’amour infini que Dieu a pour soi-même. Démonstration : Cet amour de l’âme doit être rapporté à l’activité de l’âme même. Cet amour est donc une action par laquelle l’âme se contemple soi-même, et qui est accompagné de l’idée de Dieu, à titre de cause ; en d’autres termes, une action par laquelle Dieu, en tant qu’il peut être exprimé par l’âme humaine, se contemple soi-même, et qui est accompagnée de l’idée de soi-même ; par conséquent, cet amour de l’âme est une partie de l’amour infini que Dieu a pour soi-même. C. Q. F. D. Corollaire : Il résulte de là que Dieu, en tant qu’il s’aime lui-même, aime aussi les hommes, et par conséquent que l’amour de Dieu pour les hommes et l’amour intellectuel des hommes pour Dieu ne sont qu’une seule et même chose. Scolie : Ceci nous fait clairement comprendre en quoi consistent notre salut, notre béatitude, en d’autres termes notre liberté, savoir, dans un amour constant et éternel pour Dieu, ou si l’on veut, dans l’amour de Dieu pour nous. Les saintes Ecritures donnent à cet amour, à cette béatitude, le nom de gloire, et c’est avec raison. Que l’on rapporte en effet cet amour, soit à Dieu, soit à l’âme, c’est toujours cet acquiescement intérieur qui ne se distingue véritablement pas de la gloire. Si vous le rapportez à Dieu, cet amour est en lui une joie (qu’on me permette de me servir encore de ce mot) accompagnée de l’idée de lui-même ; et si vous le rapportez à l’âme, c’est encore la même chose. Éthique V.

Arnaud DesjardinsArnaud Desjardins

Le chemin commence avec l’amour de soi-même et non avec la mutilation ou la destruction de soi-même. Et toute une part du chemin consiste à s’occuper avec amour de l’ego, pour lui permettre de s’effacer, de grandir et de se transformer. ( A la recherche du Soi, L’état sans désir.)

No denial in any form whatsoever.

Aucun déni, sous quelque forme que ce soit. Le denial, c’est tenter d’affirmer que ce qui est n’est pas. Mais ce denial peut aussi se produire de façon semi-consciente ou de façon complètement inconsciente. A ce moment là, ce denial devient ce qu’on appelle en psychologie moderne censure, refoulement (repousser ce qui nous déplaît dans l’inconscient), ce que Swâmiji appelait simplement repression, répression. No denial. Ne jamais nier, dénier, renier, refuser, désavouer ce qui est. Ce denialest la forme la plus terrible du mensonge. Je ne suis plus dans la vérité. Je peux être tout à fait sincère à la surface et être dans le denial en profondeur. Je refuse de voir certaines vérités extérieures à moi ou certains amours, certaines haines, certains désirs, certaines peurs, tout ce qui me gêne. J’essaie de faire comme l’autruche qui, paraît-il, enfouit sa tête dans le sable pour ne pas voir le danger qui la menace. Eh bien, nous, ce n’est pas notre tête que nous enfouissons dans le sable, c’est ce qui nous menace que nous essayons d’enfouir dans le sable du denial pour ne plus le voir. A partir de la naissance, pratiquement, une existence est fondée sur le denial. Vous pouvez accepter cette équation : le mental, c’est le denial, toujours autre chose que ce qui est : ça devrait être, ça ne devrait pas être. (A la recherche du Soi, L’acceptation.) Si vous êtes engagé sur un « chemin », votre idéal fait que vous n’acceptez pas de ne pas être un sage. Mais voulez vous être sage ou avoir l’air d’un sage ? Ce n’est pas le même but, ce n’est pas le même chemin, ce n’est pas le même enseignement. Une part de nous ne veut pas être un sage ; cela nous arrangerait tellement, et à bien meilleur compte, d’avoir l’air d’un sage. Voyez quelle dualité vous fabriquez à l’intérieur de vous ! Comment échapper à cette impasse totale dans laquelle une part de vous veut mettre à la raison une autre part de vous, c’est-à-dire pose déjà une dualité ? En comprenant comment « être un avec », ici, maintenant, dans le relatif. Et, chaque fois que le mental a cessé d’adhérer à la réalité, revenir à ce qui est. (Au-delà du moi, chap. Le yoga de la connaissance.) Non seulement il n’y a rien de mal à « voir » le pire en vous, mais ce qui est réellement « mal », si on veut emploer ce mot, c’est de ne pas avoir le courage de la vérité. C’est une nouvelle morale qui apparaît, celle de la vérité et de l’honnêteté : qu’est-ce qui existe au plus profond de moi ? C’est tout. La plongée dans son monde intérieur doit se faire avec une nouvelle éthique, une éthique scientifique, le respect absolument sacré de la vérité, le désir non moins sacré de ne plus être dans le mensonge. La condamnation de vous-mêmes vous fait vivre dans le conflit et la peur. Vivre dans la peur vous interdit l’amour et vous maintient dans l’égoïsme. Et c’est cette absence d’amour qui est la cause du « mal ». En vous aveuglant à ce que vous croyez mal à l’intérieur de vous, vous vous condamnez à faire le mal dans votre vie courante par ignorance et par aveuglement. (Le Vedanta et l’inconscient, chap. La purification de l’inconscient.)

http://www.non-dualite.fr

Nov 9 2020

Le bonheur avec Spinoza de Bruno Giuliani

Le bonheur avec SpinozaSpinoza est peut-être le plus grand philosophe de l’Occident, mais il est si difficile à lire que très peu arrivent à le comprendre. Voici son Éthique rendue enfin accessible à tous dans une version simplifiée et modernisée enrichie de précieuses explications et de nombreux exemples. Reformulant l’Éthique dans le sens des sagesses non-duelles, Bruno Giuliani met en lumière l’intuition la plus évolutionnaire de l’oeuvre, souvent incomprise de ses lecteurs, à savoir que le véritable sens de Dieu – c’est-à-dire la nature – est en réalité la Vie.

Accompagnant le lecteur tout au long de l’ascension spirituelle qui va de la souffrance de l’ignorant à la liberté du sage, il montre comment se libérer des illusions de la morale et s’éveiller à la grâce de l’amour par la seule compréhension de la vérité. L’Éthique apparaît alors clairement pour ce qu’elle est : une extraordinaire pédagogie du bonheur dont la méthode est la thérapie de l’affectivité par l’éveil de notre intuition. Plus nous comprenons nos affects comme des expressions nécessaires de la Vie, plus nos passions se transforment en vertus et plus nous devenons libres, aimants et heureux, jusqu’à la plus haute béatitude.

Une invitation magistrale à éveiller notre coeur à l’unique source du bonheur – et au sens même de l’existence : la culture de la joie.


 

Le bonheur avec Spinoza  – L’Éthique reformulée pour notre temps de Bruno Giuliani
ISBN : 9782351180693
 
Site de l’auteur : www.brunogiuliani.com
Blog de l’auteur : brunogiuliani.blogspot.ca

Oct 20 2020

SILENCE… (suite)

index16

Tous les sujets, tous les concepts que nous traitons, ici ou ailleurs, sont faux, pour la première et suffisante raison que nous les traitons, qu’une telle chose soit possible. La réalité ultime ne saurait entrer dans le jeu de traités et de discussions, mais nous pouvons mettre en lumière la sublime qualité de la fausseté des choses, de leur mensonge intime, en quelque sorte. Dans cette approche, rien, absolument rien ne saurait être exonéré de cette « critique ». Tout devrait être laissé à son sublime plaisir de nous révéler sa fausseté: que le samsara se dévoile en tant que pure illusion est infiniment joyeux. C’est une démarche impitoyable, effrayante et sublime, d’un grand amour, d’une grande intensité…

Ce qui peut être traité est donc un point d’appui nécessaire pour laisser affleurer le parfum de la vue suprême. Le rien n’étant pas une existence ultime mais, étant donc une vérité ultime non positive, car dépendante, il est nécessaire de s’appuyer sur le « quelque chose ». Le rien n’existant pas de son côté, le quelque chose, apparent, a … quelque chose à nous en dire. Et, par l’analyse, l’investigation, nous en convenons que toute chose, en tant qu’existence ontologique, est impossible. Il se trouve donc que ce n’était pas la chose qui était « fausse » mais notre perception-appréhension qui était obstruée, qui réifiait ou niait. Lorsque la vue se frotte intimement et viscéralement à l’impossibilité d’établir quoi que ce soit (y compris ce qui voit) « en lui-même », la perception devient vide d’objet, vide de sujet. Disparition. Nous avons une vue presque objective de la vacuité, qui devient le seul objet de notre perception, de la conscience. Lire la suite


Oct 6 2020

La petite vague perdue

 Il y avait une fois, une toute petite vague, qui était devenue fatiguée et inquiète, ennuyé de tous les aller et retours entre l’horizon et la coté. Un jour, elle a entendu parler du grand Océan, où il n’y avait pas de voyages incessants à la merci des marées, où tout était calme et plein d’amour. Un désir énorme surgissait en elle, de connaitre cet endroit paisible, mais- elle ne savait pas par où commencer.

« Connaissez-vous le chemin vers le grand Océan? » elle demandait aux autres vagues qui passaient. Une vague, une ancienne qui était couvert d’algues, lui disait: » J’ai entendu parler de cet Océan, mais c’est très loin, et il faut plusieurs vies pour pouvoir y arriver. »  Une autre vague gargouillait: » J’ai entendu que si nous  étions de très gentilles vagues, et vivions des vies très biens, que quand nous mourions, nous nous retrouverions au grand Océan. » Lire la suite