Arnaud Desjardins

Arnaud Desjardins
arnaud desjardins
« Le but, le seul, c’est de franchir ces limitations, ces contradictions, ces finitudes,
pour s’éveiller à la Conscience réelle. »

Né le 18 juin 1925, éduqué dans un milieu chrétien protestant, Arnaud Desjardins est l’un des premiers occidentaux à avoir découvert et fait découvrir par des documents télévisés, grâce à ses nombreux voyages et sa passion pour la spiritualité, de grandes traditions méconnues des européens : l’hindouisme, le bouddhisme et le soufisme (mystique de l’Islam) en particulier. Il a également séjourné dans un monastère chrétien trappiste.

Sa philosophie, très loin de tout esprit sectaire, s’inspire de la pensée de Swâmi Prâjnanpad tout en se montrant très proche du bouddhisme zen et ouvert à toutes les grandes traditions religieuses, qu’elles soient orientales ou occidentales.

Cette philosophie s’incarne dans une authentique sagesse pratique, qu’il enseigne à ses disciples. C’est à la lumière de cette pratique quotidienne, et de tous les instants, qu’il a relu les Évangiles et qu’il peut se dire chrétien. En effet, si la sagesse est universelle, il importe à ses yeux de s’inscrire dans une tradition religieuse, de préférence celle dans laquelle on a vu le jour, pour approfondir celle-ci en évitant le piège du syncrétisme, auquel notre époque succombe volontiers.

(…) En réalité, personne ne décide, ni ne fait rien. Tout arrive. Pour parvenir à faire, il faut d’abord parvenir à être. Il faut commencer par prendre de la distance par rapport à soi-même et se voir vivre. Il faut se regarder en train de contempler un paysage, s’écouter parler, peut-être pérorer, dans un cercle d’amis, se sentir réagir à une situation. La compréhension de cette idée d’une nécessaire vigilance à soi-même ne suffit pas à l’apprivoiser. Il faut s’y appliquer longtemps avec des exercices, qu’ils s’appellent prière, méditation ou yoga. La conscience de soi, qui devient maîtrise de soi, s’acquiert lentement.

La plupart des spécialistes des philosophies et religions ne quittent guère leur cabinet de travail. Ils réfléchissent sur des textes, les analysant et les comparant. Il n’entre pas dans la conception occidentale de l’intellectuel de se choisir un maître et de le suivre aveuglément. Au contraire, il estime que l’homme se pose en s’opposant. La notion de maître, naturelle et respectée en Orient, est non seulement inconnue en Occident, mais méprisée. Elle contrarie l’idéal démocratique : tous libres et égaux.

Arnaud Desjardins ne s’est pas contenté d’étudier. Il est allé sur place, en Asie, observer les autres traditions culturelles et spirituelles. Il a regardé, interrogé, vécu parmi ceux qui l’avaient accueilli. Son épanouissement intérieur est étroitement mêlé de péripéties extérieures, celles que suscitent les voyages vers des contrées lointaines, peu fréquentées et peu équipées en confort auquel notre société est accoutumée. Ce livre retrace les deux aspects d’une vie — l’aventure de l’esprit et les aventures du quotidien — dédiée à la recherche philosophique et spirituelle pendant plusieurs décennies, l’histoire d’un homme qui y a engagé non seulement son esprit, mais sa personne.

Depuis un demi-siècle, Arnaud Desjardins marche à contre-courant de son époque. Le monde actuel est dominé par l’économie. Ses valeurs en découlent ou y ramènent. Le discours politique lui-même s’est peu à peu réduit à des dissertations et des disputes sur la meilleure façon de gérer l’économie. L’argent est devenu la référence. Il mesure la réussite des individus comme des entreprises. Cette société fondée sur l’économie exalte et multiplie les désirs, moteurs de la consommation, laquelle entraîne la production. Le sage qui, à l’inverse, tend à réduire ses besoins est pour le système dominant un vivant reproche, une menace pour les valeurs qu’il incarne.

La vie d’Arnaud Desjardins se divise en trois parties à peu près d’égale durée. D’abord, les années de jeunesse et de formation, de 1925 à 1949. Puis la quête de la sagesse pendant vingt-cinq autres années, de 1949 à 1974, avec une césure essentielle en 1965, l’année où il a rencontré son maître, Swâmi Prajnânpad, et a inscrit sa recherche dans son sillage. Au cours de ces années, il a semé des livres qui ont éveillé des vocations. Sans prétendre que cette quête soit achevée et qu’il soit un « libéré vivant », depuis 1974 — un autre quart de siècle — il a transmis et continue à transmettre, en trois lieux successifs, ce qu’il a reçu à ceux qui sont venus et viennent vers lui. Que l’appellation plaise ou révulse, il est devenu un gourou en son ashram.

(source : biographie de Jacques Mousseau : Arnaud Desjardins, l’ami spirituel , Perrin, 2002)

Son enseignement

1-  libre de l’Ego

Dans l’adyatmayoga, l’enseignement de Swâmi Prajnanpad : le fondement de ce qu’on appelle « vie spirituelle » est une connaissance profonde  la psychologie, c’est-à-dire la connaissance du mental, qui englobe pensées et émotions. Mais la comparaison s’arrête là, car si le but en psychologie est de se connaître et d’essayer de mieux fonctionner, dans l’adyatmayoga, on bascule dans la métapsychologie, qui explore l’inconscient bien au delà de ce que permet la psychologie, et  qui recherche l’effacement de l’ego.

Le but étant de devenir  libre de l’Ego.

L’ Égo est la somme de nos caractéristiques, le mental est notre attachement à cela !

2-  libre des désirs

Essentiel, mais difficile, car il est inadmissible pour l’homme moderne de concevoir une réalité où son individualité n’aurait plus de place. Le paradoxe est le suivant : chaque être est unique, mais chacun voudrait inconsciemment que l’autre lui ressemble, qu’il agisse en conformité avec ses désirs.

Du refus de la différence naît la dualité et donc la souffrance.

Le travail consiste donc à rechercher l’unité, à ne faire qu’un avec l’univers, car l’énergie est unique. Pour cela il ne faut pas tenter de « tuer » l’ego mais, au contraire  assumer  et vivre CONSCIEMMENT ses désirs .

Puis réaliser que la plénitude parfaite et durable ne peut être atteinte . Alors, seulement, les désirs tombent d’eux-mêmes. « La disparition de l’ego consiste en une mort à soi-même tel que nous nous connaissons aujourd’hui, une mort et une résurrection déjà si totales, que la mort du corps physique n’y enlève rien. »

3-  Libre des  émotions

Les émotions définissent l’ego « J’aime ou j’aime pas » (le pêché originel) est source de joies et de souffrances. La libération des émotions consiste à s’affranchir de ces réactions  émotionnelles: une chose n’est ni belle ni laide, elle est ce qu’elle est, tout simplement.

Sans émotions, est-on encore vivant ? « Oui, répond Arnaud Desjardins, car la mort de l’ego est la véritable naissance, la découverte de ce qui est au fond de nous. » C’est l’éclatement de la prison étroite du « je » qui libère une perception plus juste du monde.

Ainsi, on n’est capable de sentiments qu’en abandonnant les émotions.

4-  Voir !

Être présent, attentif, conscient, savoir à chaque instant ce qui se passe en nous et autour de nous. Seule cette attitude permet de Voir ce qui est, ce qui est Réel, et non la transposition de souvenirs passés intervenants dans le présent

Cette aptitude de vigilance se développe et croît peu à peu par l’exercice de la méditation. Seule la vigilance permet de ne plus se laisser emporter par les émotions. Cette attitude n’a rien de spectaculaire mais elle change tout. Ces moments de conscience, Arnaud Desjardins les appelle des « souvenirs » : on se souvient de soi-même, de son but, du sens de sa vie, et on reste maître de soi.

5-  Trouver son maître

Comme en thérapie, on ne peut s’engager sur les chemins de la sagesse sans être guidé par un être d’expérience ayant fait le chemin. Il stimule, bouscule, écoute et répond aux questions. « Si une personne ne réunit pas ces compétences, elle n’est en aucun cas un maître, mais un de ces aveugles guidant les aveugles… » Le maître ne révèle pas sa qualité par des prodiges spectaculaires, mais par sa réponse à une demande juste. Comment trouver son maître ? Par recommandation, en lisant des livres sur le sujet, au gré de retraites, etc. Puis le disciple s’arrête à celui qu’il reconnaît comme tel.

Mais le plus important n’est pas « d’avoir un maître », mais bien « d’être un disciple »

(source : http://francis.sigrist.free.fr/)

 http://www.unisson06.org


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