Tout est rêve…
Tout est rêve parce que nous ne pouvons pas connaître la réalité, es-tu d’accord avec ça ?
Non, tout est rêve parce que la conscience est du rêve et seulement du rêve.
La réalité n’a rien à voir là dedans.
Pour toi la réalité est une sorte de vérité inhérente à ce qui est, pour moi la réalité est une image qui apparaît au fond de notre esprit.
Il n’y a jamais deux fois la même réalité, jamais deux fois la même image au fond de notre esprit et comme les choses n’ont aucune forme réelle, toute autre représentation de la réalité n’est qu’une duperie de notre ego.
Oui, il y a bien des images qui apparaissent jamais les mêmes, mais pourquoi dire que cela est « réalité » ?
Je ne dis pas cela mais si tu utilises ce mot et ce concept, je suis bien obligé de te répondre avec eux.
Le mot « réalité » n’existe pas dans mon vocabulaire.
J’en parlais pour dire qu’elle n’existe pas, disant que nous ne pouvons la connaitre.
Donc tout est rêve et le mot réalité ne recouvre rien.
Oui.
Du rêve nous connaissons des images qui se présentent et disparaissent…
Des images qui forment une histoire.
Quelle histoire ? Toutes les histoires ?
Oui, quand tu croises une personne ou un chien dans la rue ton esprit assemble des images pour composer une histoire. Cette histoire est la version (interchangeable) dont ton esprit a besoin dans le moment.
L’esprit invente des histoires sur tout et de façon ininterrompue pour satisfaire ses besoins de répertorier et classer tout ce qu’il rencontre.
Il suffit de s’asseoir un moment devant une fleur pour être témoin des histoires que l’esprit va inventer puis accessoirement écrire dans sa mémoire.
Tu peux aussi rester assis sans qu’aucune histoire ne se raconte ou bien seulement tu n’en es pas témoin alors ?
Oui. N’être pas témoin, ou rester à distance des histoires inventées par l’esprit, c’est ce que le monde appelle : méditer.
« C’est ce que le monde appelle méditer », et toi, tu appelles ça aussi méditation ?
Pourquoi pas, ce terme ne me dérange pas, bien qu’il se réfère à des choses variées et nombreuses.
L’esprit n’arrête jamais de produire du rêve ?
Jamais, pas même dans le coma.
S’il s’arrête nous mourrons, car ce sont des histoires du même genre qui font notre cœur battre.
Mais quelque chose peut se tenir à distance, témoin de ces histoires sans en être affecté.
Pouvons-nous avoir une action sur le rêve, autre que celle de se tenir à distance ?
D’ailleurs se tenir à distance cela influe-t-il le rêve ?
Le simple fait de décider de regarder une fleur trente seconde ou trente minutes a un effet sur le rêve. Par conséquent l’énergie de la volonté, du vouloir, et de l’intention ont tous les trois une action sur le rêve ou la conscience.
Mais cela ne change rien au fait que cela soit du rêve, qu’est-ce que cela change alors ?
Cela change la forme de l’histoire. Chaque histoire résonne avec toutes les histoires de source voisine qu’elle touche de près ou de loin.
Ces histoires sont au service de la vie…
Forcément, qu’est-ce qui ne l’est pas !
Donc nous sommes, toujours au service de la vie quoi que nous fassions. Nous parlons là, c’est au service de la vie, nous ne nous parlons pas c’est encore au service de la vie.
Oui.
Toutes ces histoires, ça fait une histoire globale ?
Oui.
Le problème, celui de l’être humain, c’est de ne pas voir cela, de croire qu’il y a une réalité définissable, qui s’oppose à une non-réalité. C’est ça que tu appelles le mensonge ?
Oui.
Le mensonge n’est donc pas le rêve, mais le fait de ne pas reconnaître que cela est un rêve, celui de la vie.
Oui. Nous n’avons qu’un seul choix, celui de le voir ou pas, d’être idiot ou pas.
Parler, c’est le monde qui parle au monde…
Oui.
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