Déc 31 2020

Destiné

Amor Fati – Aimer son

destin

Aimer son destin revient donc, ultimement, à s’accepter.


Pour tout dire dès le départ, j’ai fini par en avoir assez de consoler les gens… d’être vivants! Il me revient parfois cette réflexion provocante de Sénèque :  » La seule raison qui nous interdise de nous plaindre de la vie, c’est qu’elle ne retient personne « . En définitive, c’est dans sa propre vie et, je dirais en soi-même, que se trouve pour chacun l’enseignement de la vie. Ce qui suppose de vivre sa vie en pleine conscience! De la vivre comme un exercice, comme un entraînement, sans perdre de vue les valeurs et les principes qui lui donnent un sens. Autrement dit, d’accepter son destin, de l’assumer voire, comme le suggère Nietzsche, d’aimer son destin.

 


Tout commence avec le destin, plus exactement, avec l’acceptation de son destin. Ce qui ne va pas de soi, je le reconnais. Sans compter que le destin, c’est non seulement ce qui nous arrive de l’extérieur : les événement qu’on doit traverser, les circonstances qui s’imposent d’elles-mêmes, les conditions avec lesquelles il faut composer – ce qui est déjà beaucoup – mais aussi soi-même. Car on est pour une large part son destin. Ce que je suis détermine en partie ce que je pense : ma vision des êtres et des choses.

On naît avec son tempérament. Il est l’effet des glandes. Dans certaines écoles ésotériques, on soutient même que l’on naît prisonnier de ses glandes. Bien que l’on puisse en altérer relativement le fonctionnement par des drogues : les tranquilisants, les antidépresseurs ont précisément pour objet de modifier le fonctionnement glandulaire. C’est aussi l’effet de l’alcool, du cannabis et d’autres substances qui changent la perception de la réalité. Ce qu’on pourrait aussi dire d’un bon repas et de se trouver en bonne compagnie. Cela dit, il demeure que le tempérament découlant du fonctionnement glandulaire propre à un individu ne peut être profondément altéré sans menacer l’identité, voire en entraîner l’éclatement.

Le tempérament, qui est aussi l’expression du type humain auquel on appartient (nerveux, bilieux, sanguin, etc.), sans oublier le sexe – ce qui n’est pas un facteur négligeable – représente aussi un aspect du destin. On n’échappe pas à soi-même, à ce que l’on est, à la vision que l’on a du monde par l’effet de ce que l’on est, autrement dit de son tempérament.

Aimer son destin revient donc à s’accepter ce qui suppose d’abord de se reconnaître pour ce que l’on est. La liberté toute relative qui peut s’exercer par rapport au tempérament suppose une grande lucidité et une volonté au service de valeurs et de principes bien identifiés : suppose, en somme, un caractère capable de commander un fonctionnement relativement libéré des contraintes du tempérament.

C’est que le caractère, contrairement au tempérament, n’est pas inné mais acquis. Le caractère est l’effet de l’éducation au sens large : de l’effet du milieu psychosocial, de la transmission de valeurs et de principes par la parole ou mieux par l’exemple, de même que de l’effet du travail sur soi suscité par l’expérience. La véritable liberté suppose donc une victoire sur soi. Une victoire qui découle d’une observation lucide des tendances commandées par le tempérament, et de la raison qui intervient de plus en plus au fur et à mesure que se développe le caractère.

Telle est la part de liberté, plutôt mince quand on y songe, dont nous jouissons réellement, alors que nous avons parfois l’impression de penser et d’agir librement. C’est ici un des aspects de la grande Illusion dans laquelle nous nous démenons et dont nous ne pouvons nous tirer – toujours relativement – qu’au prix d’un sérieux travail sur soi. Relativement en effet puisque, au départ, mon tempérament est ma façon d’être.

Aimer son destin revient donc, ultimement, à s’accepter. Et c’est seulement si on s’accepte que l’on peut espérer se changer. Car quiconque parvient à se voir avec un minimum de lucidité ne peut pas ne pas vouloir se changer… à moins qu’on ne soit parfait!

En définitive, je dirais qu’il faut appliquer ici la règle définie par le sage Épictète, et reprise depuis par les alcooliques anonymes, selon laquelle il faut tenter de changer ce qui peut l’être – de ce qu’on juge souhaitable de changer – et d’accepter ce qui ne peut pas l’être. Et ce, non seulement par rapport aux événements, aux circonstances et aux conditions, mais aussi par rapport à soi. Ce qu’on ne peut pas changer, c’est ce que les bouddhistes appellent précisément la fatalité du destin!

… Et je n’ai pas parlé des conditionnements psychosociaux dont il faut aussi se libérer – au moins relativement – afin de jouir d’une certaine liberté. Mais ça, comme disait Kipling, c’est une autre histoire.


Retour au début© Jacques Languirand
Chronique parue dans le Guide Ressources,

Vol. 14 no 04, décembre 1998

 


Déc 31 2020

Vous êtes l’autre- Jiddu Krishnamurti

Extrait de « Journal »de Jiddu Krishnamurti

Est-il possible que l’esprit de l’homme ne soit jamais blessé, jamais atteint ?
Ne pas être blessé, c’est être innocent.
Si personne ne vous fait de mal, très naturellement vous n’en ferez pas à autrui.
Cela est-il possible ?

La civilisation dans laquelle nous vivons laisse des plaies vives dans le coeur et l’esprit .
Le bruit et la pollution, l’agressivité et la rivalité,la violence et l’éducation, tous ces fléaux et bien d’autres sont des facteurs de souffrance.
Or, il nous faut bien , pourtant, vivre dans ce monde de brutalité et d’opposition : nous sommes ce monde et ce monde est nous.

Qu’est-ce qui en nous est blessé ?
C’est l’image que chacun de nous a édifiée de lui-même.
Curieusement ces images sont identiques dans le monde entier, à quelques modifications près.

L’image que vous avez de vous-même est semblable, dans son essence à celle de l’homme vivant à des milliers de kilomètres de là.
Vous êtes donc cet homme ou cette femme.

Vos blessures sont celles de milliers d’êtres : vous êtes l’autre.

Est-il possible de ne jamais être blessé ?
Là où est une plaie n’est pas l’amour.
S’il existe une blessure , c’est que l’amour est un simple plaisir.

Lorsque vous découvrez par vous-même combien il est merveilleux de ne pas se sentir blessé ,alors seulement les traces des blessures passées disparaissent.

Dans la plénitude du présent , le passé n’est plus un fardeau.

Il ne s’était jamais senti offensé, blessé,bien qu’il ait connu flatteries, et insultes , menaces et sécurité. Ce n’est pas qu’il ait été insensible , inconscient , mais il n’avait jamais élaboré aucune image de lui-même, ne tirait pas de conclusion et n’adhérait à aucune idéologie.

L’image permet la résistance et lorsqu’elle n’existe plus , la vulnérabilité se fait jour , exempte de blessure.

On ne peut décider de devenir vulnérable , ou de cultiver sa sensibilité , car on ne fait alors que chercher et découvrir une autre forme de cette même image.

Il s’agit de comprendre ce mouvement dans sa totalité , et non point seulement au niveau intellectuel , mais de façon pénétrante, lucide et directe.
Prenez conscience de cette structure dans son entier, sans la moindre réserve.
On ne peut éviter d’élaborer des images qu’en percevant la réalité de ce processus, dans toute sa vérité.


Déc 31 2020

La réalisation de la Sagesse

 

 

http://catetmic.canalblog.com/


Déc 31 2020

Penser est une maladie

La pensée discursive

est une maladie

(L’errance du mental)

Pourquoi penser ?

La personne s’approprie objectivement le corps devant elle et rationalise le refoulement du sentiment d’insécurité correspondant. L’activité mentale apparait pour lutter contre cette insécurité.L’identification au corps n’est jamais complète parce les molécules qui le composent sont remplacées tous les sept ans. Cette identité temporaire est inquiétante parce qu’il est impossible de prévoir l’issue des changements, ce qui renforce notre insécurité.

Comment la pensée fonctionne ?

La personne affirme être ou posséder un corps qui perçoit cinq sens. Chacun de ces sens a ses propres limites, soit une gamme dynamique en réponse aux stimuli. Ces informations sensorielles sont converties en signaux électriques puis retransmises via le système nerveux au cerveau. Le cerveau traite donc une information déjà manipulée et le processus de prise de conscience prend environ une demi-seconde (t=500ms).

Le cerveau est en réaction APRÈS les faits présumés existants à t=0, et est incapable d’accéder directement à l’instant t=0. La personne présume que l’instantané « temps réel » doit être « la cause de LA RÉALITÉ « . Mais « LA RÉALITÉ » présumée à t=0 n’est qu’une hypothèse imaginée APRÈS le fait supposé. Le cerveau est obligé de fonctionner APRÈS la réalité qu’il suppose, il fonctionne obligatoirement dans un monde irréel, et ce, selon sa propre logique et règle.

La représentation que la pensée se fait du monde extérieur se fonde obligatoirement sur des faits passés, limités, modifiés, partiels, mentalement spéculé, non prouvés et invérifiables. Tout est construit sur du passé et avec du passé. Pas de passé, pas d’activité mentale. Le passé est la matière première et exclusive du mental. Même l’avenir est dans le passé inéluctable du mental. C’est par la mémoire seulement que le mental s’active. Alphabet, mots, idées, concepts: la pensée utilise des symboles pour expliquer d’autres symboles, issus du passé et de ce fait imaginaires et purement symboliques. Lire la suite


Déc 31 2020

Un dialogue avec soi-même – Krishnamurti

Je me rends compte qu’il ne peut y avoir amour quand il y a jalousie, qu’il ne peut y avoir amour quand il y a attachement. Mais peut-on être libre de jalousie et d’attachement ?

Je m’aperçois que je n’aime pas. C’est là un fait. Pourquoi me moquer de moi-même ; pourquoi prétendre à ma femme que je l’aime. Je ne sais pas ce qu’est l’amour.

En revanche je sais fort bien que je suis jaloux, et je sais que je lui suis terriblement attaché et que, dans l’attachement, il y a de la crainte, il y a de la jalousie, de l’angoisse ; il y a un sentiment de dépendance. Je n’aime pas être dépendant, mais je le suis parce que je me sens solitaire. On me bouscule au bureau, à l’usine et, quand je reviens chez moi, je veux trouver du réconfort, une présence, je veux échapper à moi-même. Alors je me de­mande : comment puis-je être libre de cet attachement ? Je parle d’attachement à titre d’illustration, comme je pourrais parler d’autre chose. Lire la suite


Déc 30 2020

LA SOUFFRANCE

On interrogeait souvent Bhagavan  sur le problème de la souffrance.PHOTO PRIERE

 

C’était souvent l’expérience du chagrin qui poussait les gens à venir chercher du réconfort auprès de Lui.

 

La vraie consolation était dispensée sous forme d’influence silencieuse, mais il lui arrivait aussi de répondre à des questions théoriques.

 

La réponse habituelle consistait à prier le questionneur de se demander qui était celui qui souffrait, de la même façon qu’il priait l’incrédule de trouver qui était celui qui doutait ; car le Soi se situe autant au-delà de la souffrance que du doute.

 

Toutefois, à un niveau plus contingent, il faisait quelquefois remarquer que tout ce qui rend quelqu’un mécontent de son état d’ignorance et le pousse vers la recherche du Soi est bénéfique, et que cela s’opérait par l’entremise de la souffrance.

 

BHAGAVAN :

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Vous n’êtes jamais dépossédé de la Félicité du Soi et vous le trouverez si vous le recherchez sincèrement.

 

La cause de votre malheur n’est pas dans votre vie extérieure ; elle se trouve en vous, sous la forme de votre ego.

 

Vous vous imposez des limites et puis vous luttez en vain pour les transcender.

 

Tout malheur est imputable à l’égo. Il est la source de tous vos ennuis.

 

A quoi bon attribuer la cause de votre malheur aux évènements de l’existence quand cette cause se trouve en fait en vous ?

 

Quel bonheur pouvez-vous escompter des choses extérieures ?

 

Lorsque vous l’obtenez, combien de temps dure-t-il ?

 

Si vous niiez l’ego et le brûliez en faisant comme s’il n’existait pas, vous seriez libre.

 

Si vous l’acceptez, il vous imposera des limites et vous lancera dans une lutte illusoire pour les dépasser.

 

Être le soi que vous êtes déjà est le seul moyen de réaliser la Félicité qui est toujours la vôtre de tout temps.

 http://sililia.over-blog.com


Déc 30 2020

AIMER CE QUI EST

 Quelques principes de base

Byron Katie

« Le Travail vous permet de vous tourner vers l’intérieur pour y découvrir votre propre bonheur et goûter ce qui existe déjà en vous, immuable, constant, présent à jamais, qui vous attend éternellement. Il n’y a nul besoin d’un maître ; vous êtes ce maître tant attendu. Vous êtes celui qui peut mettre un terme à votre souffrance.

Je répète souvent: « N’accordez foi à aucune de mes paroles. » Je tiens à ce que vous découvriez ce qui est vrai pour vous, pas pour moi. Plusieurs personnes estiment tout de même que les principes ci-dessous peuvent être utiles pour se lancer dans le Travail .

Observer quand les pensées se querellent avec la réalité

Nous ne souffrons que lorsque nous adhérons à une pensée qui est en conflit avec la situation telle qu’elle est. Lorsque l’esprit est parfaitement clair, ce qui est correspond à ce que vous désirez.

Si vous souhaitez que la réalité soit différente de ce qu’elle est, autant essayer d’enseigner à un chat comment aboyer. Malgré tous vos efforts, vous vous retrouverez à la fin devant un chat qui vous dévisagera en faisant « Miaou ». Vous pouvez passer le reste de votre vie à tenter de le faire, mais vouloir apprendre à un chat à japper est tout simplement futile. Lire la suite


Déc 30 2020

L’univers dans un grain de poussière

… qu’il soit aussi minuscule qu’un grain de poussières oui aussi énorme qu’une montagne, quel que soit l’objet, il n’est pas séparé de la réalité ultime. En fait il contient l’immense totalité de la réalité.

… quand je regarde les arbres en face de moi, mon esprit ne sort pas de moi pour aller dans la forêt, et il n’ouvre pas non plus une porte en moi pour laisser les arbres entrer. Mon esprit et les arbres sont un … L’infiniment petit n’est pas intérieur, l’infiniment grand n’est pas extérieur.

Par Thich Nhat Hanh
L’UNIVERS DANS UN GRAIN DE POUSSIERES

par le Vén. Thich Nhat Hanh

L’esprit n’est ni intérieur ni extérieur ni ailleurs, il est introuvable…( Shantideva)

Hier après-midi, quand je suis revenu à mon ermitage, j’ai fermé toutes les portes et les fenêtres parce qu’il y avait du vent. Ce matin, ma fenêtre est ouverte et je peux voir la douce et verte forêt. Le soleil brille et un oiseau chante magnifiquement. La petite Thuy est déjà partie pour l’école. Je dois m’arrêter d’écrire pendant un moment pour pouvoir regarder les arbres qui s’étendent sur le flanc de la colline. Je suis conscient de leur présence et de ma propre présence.

Il n’est pas toujours obligatoire de fermer nos fenêtres-sens pour être concentrés. Les méditants débutants, pour arriver à se concentrer plus facilement sur leur respiration ou un autre objet, peuvent trouver plus efficace de fermer leurs fenêtres aux images et aux sons, mais la concentration est aussi possible avec ses fenêtres ouvertes. Les objets des sens n’existent pas simplement à l’extérieur du corps.

Même quand nous ne sommes pas en train de regarder, d’entendre, de sentir ou de goûter, nous ne pouvons pas ignorer les sentiments qui sont à l’intérieur de notre corps. Quand vous avez mal aux dents, ou une crampe à la jambe, vous sentez la douleur. Quand tous vos organes sont sains, vous ressentez un sentiment de bien-être. Le bouddhisme parle de trois types de sentiments : agréables, désagréables et neutres. Mais, en fait, les soi-disant sentiments neutres peuvent être assez agréables, si nous en sommes conscients.

Les sentiments à l’intérieur du corps forment un courant ininterrompu, que nous en soyons conscients ou non. Aussi « fermer nos fenêtres-sens » est en fait impossible. Même si nous étions capables de les enfermer d’une manière ou d’une autre, l’esprit et la conscience continueraient à s’activer, et nous recevrions néanmoins des images, des concepts, et des pensées en provenance de la mémoire. Quelques personnes pensent que méditer consiste à nous séparer du monde des pensées et des sentiments et à retourner à une sorte d’état pur dans lequel l’esprit se contemple et devient « vrai esprit ». C’est une idée séduisante, mais elle est fondamentalement trompeuse. Puisque l’esprit n’est pas séparé du monde des pensées et des sentiments, comment peut-il s’en détacher et se retirer en lui-même ? Quand je regarde les arbres en face de moi, mon esprit ne sort pas de moi pour aller dans la forêt, et il n’ouvre pas non plus une porte en moi pour laisser les arbres entrer. Mon esprit se fixe sur les arbres, mais ils ne sont pas un objet distinct. Mon esprit et les arbres sont un. Les arbres sont seulement une des manifestations miraculeuses de l’esprit.

Le sage connaît le samadhi, et il (ou elle) ne sait pas qu’il y a un monde extérieur où il ne faut pas rentrer ou un monde intérieur à pénétrer. Le monde se révèle lui-même, même quand les yeux sont fermés. Le monde n’est ni à l’intérieur ni à l’extérieur. Il est important et achevé dans chaque objet de contemplation – la respiration, le bout du nez, un koan, ou toute autre chose, qu’il soit aussi minuscule qu’un grain de poussière ou aussi énorme qu’une montagne. Quel que soit l’objet, il n’est pas séparé de la réalité ultime. En fait, il contient l’immense totalité de la réalité.

Je vous invite à méditer avec moi. Asseyez-vous, je vous prie, dans une position qui vous semble confortable afin que vous soyez à l’aise, et concentrez votre attention sur votre respiration, en la laissant devenir très fluide, très légère. Après quelques instants, portez votre attention sur les sentiments dans votre corps. Si vous ressentez une quelconque douleur ou inconfort, ou quelque chose de plaisant, amenez votre attention sur ceci et immergez-vous dans ce sentiment de toute votre conscience éveillée. Après un petit moment, remarquez le fonctionnement de vos différents organes – votre cœur, vos poumons, votre foie, vos reins, votre système digestif, et ainsi de suite. En règle générale, ces organes fonctionnent sans difficulté et n’attirent pas votre attention à moins qu’ils ne vous fassent mal. Remarquez le sang qui coule comme une rivière à travers le paysage, abreuvant les champs d’eau fraîche. Vous savez que cette rivière de sang nourrit toutes les cellules de votre corps et que vos organes composés de cellules enrichissent (système digestif), purifient (le foie, les poumons), et envoient (le coeur) le sang dans l’organisme. Tous les organes du corps, y compris le système nerveux et les glandes, comptent les uns sur les autres pour leur existence. Les poumons sont nécessaires au sang, donc les poumons appartiennent au sang. Le sang est nécessaire aux poumons, aussi le sang appartient aux poumons. De la même façon, nous pouvons dire que les poumons appartiennent au cœur, que le foie appartient aux poumons, et ainsi de suite, et nous nous rendons compte que chaque organe dans le corps implique l’existence des autres. Ceci est appelé « l’interdépendance de toutes choses », ou « inter-être » dans le Soutra Avatamsaka. La cause et l’effet ne sont pas perçus comme linéaires, mais comme un filet, non pas composé de deux dimensions, mais plutôt d’un système de mailles innombrables entremêlées dans toutes les directions dans l’espace multidimensionnel. Non seulement les organes contiennent en eux-mêmes l’existence de tous les autres organes mais chaque cellule contient en elle-même toutes les autres cellules. Une est présente dans toutes et toutes sont dans chacune. Ceci est exprimé clairement dans le Soutra Avatamsaka : « L’un est dans tout, tout est dans l’un. » Quand nous comprenons pleinement ceci, nous sommes libérés du piège de penser en termes de « un » et de « plusieurs », une habitude qui nous a emprisonnés pendant si longtemps. Quand je dis : « Une cellule contient en elle-même toutes les autres cellules », ne vous méprenez pas et ne pensez pas qu’il existe une méthode pour augmenter le volume d’une cellule afin d’y mettre toutes les autres. Je veux dire que la présence d’une cellule implique celle de toutes les autres, parce qu’elles ne peuvent pas exister indépendamment, séparées les unes des autres. Un maÎtre zen vietnamien du XIIe siècle a dit un jour : « Si un grain de poussière n’existe pas, l’univers tout entier ne peut pas exister. » En observant un grain de poussière, un être éveillé voit l’univers. Les méditants débutants, quoiqu’ils ne puissent pas voir ceci aussi clairement qu’une pomme dans leur main, sont capables de le comprendre avec de l’observation et de la réflexion. Le Soutra Avatamsaka contient des phrases qui peuvent terrifier ou remplir de confusion les lecteurs qui n’ont pas médité sur le principe de l’interdépendance. « Dans chaque grain de poussière, je vois d’innombrables mondes du Bouddha ; dans chacun de ces mondes, des multitudes de Bouddhas rayonnants, leurs précieuses auras brillantes. » « Mettre un monde dans tous les mondes, mettre tous les mondes dans un monde. » « D’innombrables montagnes Sumeru peuvent être suspendues au bout des cheveux. ». Dans le monde phénoménal, les choses semblent exister comme des entités séparées qui ont une place spécifique : « ceci » est à l’extérieur de « cela ». Quand nous comprenons profondément le principe de l’interdépendance, nous nous apercevons que ce sens de la séparation est erroné. Chaque objet est composé de et contient tous les autres. A la lumière de la méditation sur l’interdépendance, le concept de « un/plusieurs » s’effondre, et emporte avec lui ceux de « grand/petit », « intérieur/extérieur », et tous les autres. Le poète Nguyen Cong Tru, au moment de réaliser cela, s’exclama : « Dans le monde et dans les mondes au-delà, Bouddha est incomparable ! Ce qui est petit n’est pas à l’intérieur. Ce qui est grand n’est pas à l’extérieur ».

Extrait de La Vision Profonde, De la pleine conscience a la contemplation Intérieure de Vénérable Thich Nhat Hanh @ Editions Albin Michel, 1995.

Thich Nhat Hanh

http://www.buddhaline.net


Déc 30 2020

Leo Hartong – Lorsque toute tentative cesse, l’acceptation totale est là…

Acceptation, amour inconditionnel et félicité, autant de mots magiques bien connus de la plupart de ceux qui empruntent le chemin spirituel. Comme la plupart des mots, leur nature est quelque peu ambiguë. Séduisants, ils engendrent aussi d’immenses espérances. Ce sont là des choses que nous désirons mais qui, en même temps, peuvent paraître inaccessibles.

Je me souviens que dans mon enfance, on me disait que pour attraper un oiseau il fallait lui mettre du sel sur la queue. J’étais trop jeune pour me rendre compte que si je parvenais à le faire, c’est que j’avais déjà attrapé l’oiseau. Le même genre de paradoxe est inhérent aux concepts dont il est question dans ce texte.
Par exemple, on ne peut parvenir à l’acceptation totale en s’échinant à changer les choses. Une telle tentative implique que nous n’acceptons pas ce qui est. Lorsque toute tentative cesse, l’acceptation totale est là et l’oiseau est déjà attrapé. Souvent les chercheurs ignorent ce paradoxe et continuent d’essayer avec l’espoir ou la conviction que si l’on parvient à accepter totalement ce qui est, la réalisation s’ensuivra et qu’en conséquence, on connaîtra l’amour inconditionnel et la félicité. Lire la suite


Déc 30 2020

« Tout est parfait dans la vie! » -Gougou

 

Denis Gougeon

« Tout est parfait dans la vie. Ce n’est pas clair et limpide de prime abord, mais lorsque tu observes la vie dans un silence pénétrant et sans effort, tout prend son sens. » -Gougou

Ce texte est un extrait de la dernière correspondance que j’ai eu avec Denis.
 
Merci de ta présence et ta sagesse. -ML