Penser est une maladie

La pensée discursive

est une maladie

(L’errance du mental)

Pourquoi penser ?

La personne s’approprie objectivement le corps devant elle et rationalise le refoulement du sentiment d’insécurité correspondant. L’activité mentale apparait pour lutter contre cette insécurité.L’identification au corps n’est jamais complète parce les molécules qui le composent sont remplacées tous les sept ans. Cette identité temporaire est inquiétante parce qu’il est impossible de prévoir l’issue des changements, ce qui renforce notre insécurité.

Comment la pensée fonctionne ?

La personne affirme être ou posséder un corps qui perçoit cinq sens. Chacun de ces sens a ses propres limites, soit une gamme dynamique en réponse aux stimuli. Ces informations sensorielles sont converties en signaux électriques puis retransmises via le système nerveux au cerveau. Le cerveau traite donc une information déjà manipulée et le processus de prise de conscience prend environ une demi-seconde (t=500ms).

Le cerveau est en réaction APRÈS les faits présumés existants à t=0, et est incapable d’accéder directement à l’instant t=0. La personne présume que l’instantané « temps réel » doit être « la cause de LA RÉALITÉ « . Mais « LA RÉALITÉ » présumée à t=0 n’est qu’une hypothèse imaginée APRÈS le fait supposé. Le cerveau est obligé de fonctionner APRÈS la réalité qu’il suppose, il fonctionne obligatoirement dans un monde irréel, et ce, selon sa propre logique et règle.

La représentation que la pensée se fait du monde extérieur se fonde obligatoirement sur des faits passés, limités, modifiés, partiels, mentalement spéculé, non prouvés et invérifiables. Tout est construit sur du passé et avec du passé. Pas de passé, pas d’activité mentale. Le passé est la matière première et exclusive du mental. Même l’avenir est dans le passé inéluctable du mental. C’est par la mémoire seulement que le mental s’active. Alphabet, mots, idées, concepts: la pensée utilise des symboles pour expliquer d’autres symboles, issus du passé et de ce fait imaginaires et purement symboliques.

Qui pense ?

Les pensées surgissent pour résoudre l’insécurité suite à une erreur identitaire. C’est un simple système de défense, une réaction. La personne qui s’interroge sur sa véritable nature, verra automatiquement la structure de sa pensée changer d’autant. La personne s’approprie une expérience et en fait une propriété privée sous la forme d’une mémoire personnelle. La pensée incorpore le penseur lui-même et elle utilise une mémoire qui fonctionne par association et l’ensemble de ces associations se rapporte au « Je suis X », qui est nécessairement la racine de toute pensée.

Penser est une maladie

La personne faussement identifiée est prise dans un tourbillon d’activité mentale qui la tourmente sans pitié. Elle se leurre avec des idées qui ne sont que des concepts symboliques. Penser devient une servitude à une identité qui n’existe pas. C’est une forme de drogue afin de satisfaire une fausse identité. La pensée discursive interfère avec « ÊTRE« , et c’est ce qui en fait « une maladie » à part entière. Au même titre qu’un système de défense qui coûte plus cher à s’entretenir lui-même que la menace qui justifie sa présence.

Exemple A :

L’individu naît :
La naissance lui est involontaire.
L’héritage génétique lui est involontaire.
La nature lui est involontaire.
Le corps lui est involontaire.
Le nom assigné lui est involontaire.
La famille lui est involontaire.
La patrie lui est involontaire.
L’environnement lui est involontaire.
La société lui est involontaire.
L’univers lui est involontaire.
Les lois lui sont involontaires.
Le conditionnement social lui est involontaire.
Les circonstances lui sont involontaires.
Les pensées et les sentiments lui sont involontaires.
L’existence lui est involontaire.
Comment cet individu peut-il penser assumer une quelconque responsabilité ?
La personne s’identifie, ignore ce problème, fabule et assume la responsabilité de faits involontaires.
Elle dissimule cette fausse identité en se mêlant des affaires des autres : un ego.

L’individu sage se mêle de ses affaires, admet les faits et règle son problème.

Exemple B :

La personne se dit. « Je suis un corps » et elle le croit. Mais pour être un corps il faut le posséder, et la personne est incapable de démontrer qu’elle est propriétaire du corps devant elle. Ce corps lui est plutôt involontaire et au-delà de toute prétention de propriété. Par conséquent, toute idée de posséder ou d’être un corps est imaginaire. L’individu est simplement conscient d’un corps qui apparaît devant lui. Il est essentiel de saisir l’impossibilité d’être EN TOUT OU EN PARTIE un objet. Être c’est «  ÊTRE 100% « . Impossible de faire un compromis avec ça. Il est insensé d’être une partie de soi.

La nécessité d’arrêter le mental est une conclusion universelle :

En conséquence, vous devez abandonner vos pensées, cesser votre jeu et ôter votre masque.
Évangile de Thomas
Nag Hamadi

Ce texte montre comment les mystiques chrétiens tendent à la non-dualité et pratiquaient l’arrêt du mental et le silence comme dans le yoga.
Védanta et hésychasme
Jacques Vigne

Nous devons libérer notre mental de tout attachement et chose.
Hui Neg

Cette abstinence de toutes pensées s’appelle VÉRITABLE pensée.
Hui Hai

Ils ne savent pas que s’ils arrêtent leurs pensées conceptuelles et qu’ils oublient leur anxiété, le Bouddha apparaîtra devant eux, car ce silence est Bouddha et que Bouddha est tous les vivants.
Huang Po

Q: Cela veut-il dire que l’Inconnu est inaccessible ?
M: Oh, non. Le Suprême est le plus aisé à trouver étant votre véritable nature. Il est suffisant de cesser de penser et de ne rien désirer, sauf le Suprême.
Nisargadatta
I am That

Sois immobile et sache que je suis Dieu.
Psaume 46,11

Lorsque toutes pensées sont éliminées le mental se dissout en Soi.
Sri Baghavan Maharshi
Talks, 14 décembre 1936

Lorsqu’il est constamment maintenu en conscience de soi, le mental du yogi arrête, et les désirs cessent en conséquence; aussi sachez que toutes les idées sont en surplus au véritable Soi.
277; Crest Jewel of Discrimination
SANKARA

Dans l’état de méditation, le mental cesse de différencier entre les existences, et de ce qui est ou n’est pas. Le mental les laisse seul, car ils existent sans différence, mais que comme un, à l’intérieur du mental en méditation.
The Tao Te Ching

Étant pure conscience, ne déranger pas votre mental avec des pensées pour ou contre. Demeurer en paix et soyez joyeux en vous même, l’essence de la joie. 15.19
The Ashtavakra Gita

Fais simplement ceci : Sois calme et mets de coté toute pensée de ce que tu es et de ce qu’est Dieu; tous les concepts que tu as appris au sujet du monde; toutes les images que tu as de toi même. Vide ton esprit de tout ce qu’il pense être vrai ou faux, ou bien ou mal, de toute pensée qu’il juge digne, et de toutes les idées dont il a honte. Ne t’accroche à rien. N’apporte avec toi aucune pensée que le passé t’a enseignée, ni aucune croyance que tu n’as jamais apprise auparavant de quoi que ce soit. Oublie ce monde, oublie ce cours, et viens les mains entièrement vides à ton Dieu.
Cours en Miracles page 372

«La sphère de la sainteté s’étend au-delà du champ du mental, car elle est fondée sur le dévoilement spirituel (kashf)».
«Grand Qâdî» égyptien Zakariyyâ al-Ansârî (m. 926/1520), qui fut lui aussi un soufi.
Du dépassement de la raison dans le soufisme
Eric «Younès» Geoffroy

On revient directement au droit chemin quand le mental est détruit. (2.63)
Bhagavad Gita

Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux.
Matthieu 5.5

http://www.sagesse.ms11.net

 

 


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