Rien est ce qu’il y a, tout est ce qui est (apaisement béni)


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« le seul moyen de faire cesser l’égocentrisme est de voir la non-identité du moi, qu’il est juste une image, vide de subjectivité »

Pourtant, là ça se complique. Car si le moi est introuvable, je veux dire ce centre, il n’en demeure pas moins qu’il y a l’impression que tout tourne autour.
Des fois c’est plus lâche, et oui, dans ces moments, l’ego devient un jeu.
Mais parfois ça se contracte, comme ce soir, ou je me sens particulièrement mal à l’aise en présence de gens. Et là il y a souffrance, inconfort.

Donc, nous voyons bien que le moi est introuvable en tant que substance ou essence, en tant que sujet ou objet. Alors de même, « l’autre » n’existe ni en tant que sujet ni en tant qu’objet. Et il en va de même pour la montagne et toute chose. Donc, si rien n’existe en soi-même, rien ne peut exister « par » soi-même, et donc, finalement, rien n’existe. Dans une chose se trouve toutes les choses, dans le moi l’univers entier, (et au fond il n’y a toujours qu’une seule chose, sans cesse renouvelée). Et peux-tu trouver ou localiser l’univers entier? Lui donner une forme, un nom qui le définierait vraiment?

De la même manière, si rien ne peut exister par soi-même, rien ne peut exister non plus à travers l’activité d’une autre existence (car il faudrait qu’une autre existence existe en soi et par soi!…) Bref, « rien » est tout ce qu’il y a, et la nature ultime de tout (tout ce qui est) est la Paix véritable.

Néanmoins, dans le fonctionnement, il y a résurgence de vieux fantômes, et lorsqu’il est vu que tout tourne, il en est conçu l’idée que c’est autour d’un axe: le moi, forcément! Mais en fait, cet axe, c’est la Paix (comme dans la danse des derviches), qui est l’essence des choses. Le moi inconfortable et malheureux est juste une surimposition « subjective » à cette Paix, qui en fait est à la fois l’axe de la roue, la circonférence, l’essence inaltérée. Elle est touchée, quand, à la faveur de certaines circonstances, la roue semble s’arrêter. Ou même, quand elle tourne tellement vite, que la Paix devient finalement la seule solution, par exemple dans la foule dense. La toucher est plus délicat lorsque la Roue tourne de manière à ce que certaines apparences d’existences fassent appel à nous en tant que moi, existence séparée. Alors, il faut vraiment considérer ces moments comme notre véritable pratique, invitation, méditation.

Et j’entrevois ce qu’est la paix absolue, un ego débarrassé du centre si on peut dire ça. Une personnalité sans personne derrière. Parce que, tant qu’il reste quelqu’un, le bonheur ne peut être que transitoire.
C’est quand même fou cette histoire.
Et comment se fait-il qu’à un moment donné cette idée « c’est à moi que ça arrive » s’éteint?

Comme on l’a dit, c’est juste alors l’effet des circonstances. L’idée « c’est à moi que ça arrive » ne peut pas s’éteindre: soit elle est là, soit elle n’y est pas. Dans la vision claire, il n’y ni l’idée que ça arrive à moi ni celle que ça n’arrive pas à moi, car au fond, rien n’arrive. Et rien ne repart. Tout est, apaisement béni.

Maintenant, si tu cherches le bonheur en terme de permanence, tu es foutu. Dans ma vision, il échappe aux concepts de permanence ou de transitoire: il s’actualise, en tant que cette réalité: « rien est ce qu’il y a, tout est ce qui est ». (et la véritable nature de l’être n’échappe pas à l’impermanence en terme spatial et temporel- dans un ailleurs ou un au-delà- mais en la pénétrant à tel point que Impermanence = Paix inaltérée…)

Donc, rien n’est besoin de s’éteindre, parce que ceci voudrait dire qu’il y a là « quelque chose », en trop ou pas assez. En même temps, bien sûr, ce n’est pas comme s’il n’y avait pas « illumination », qui est l’actualisation et l’entrée en plénitude de cela qui voit, la vision et cela qui est vu. Ceci est le sens ultime d’une pratique, par exemple. Non pas qu’une pratique puisse amener cette actualisation, mais dans le sens qu’elle l’est, automatiquement, inconsciemment, naturellement. Et un jour, en présence d’autres gens, seule la paix est là, non localisée, ni personnelle ni impersonnelle. Condition normale, Conscience non-duelle, naturelle, ordinaire.

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