Fév 19 2021

Nisargadatta Maharaj et Douglas Harding par Paul Vervish

 Pour construire une maison on choisit de bons matériaux et on s’assure d’avoir des fondations solides. On pourrait croire que lorsqu’il s’agit de spiritualité on agit de même et pourtant c’est rarement le cas. On se laisse souvent séduire par des constructions de mots qui au premier orage se flanquent par terre.

Nous possédons un corps et une conscience, unis par le souffle vital, ce sont les seuls outils à notre disposition. Nous seuls pouvons les utiliser – en observant à partir du centre lucide et permanent vers lequel pointe continuellement Douglas – pour découvrir la fausseté des multiples convictions qui nous habitent.Notre époque fournit une dramatique démonstration de ce que provoque la soumission à des concepts sans oser les remettre en question, aussi le premier devoir du chercheur est de douter jusqu’à ce que cela ne soit plus possible.C’est à quoi excellait Nisargadatta Maharaj. Ce grand sage savait qu’il ne suffit pas de qualifier notre monde d’illusoire (alors qu’il constitue pour nous la seule réalité) pour nous faire appréhender la fausseté de cet univers. Aussi, cherchait-il avant tout à nous mettre en face de nos contradictions, à nous faire buter sur notre conditionnement. Il nous bombardait de questions jusqu’à ce que, en nous-mêmes, se produise une prise de conscience. Le faux une fois constaté, le vrai est accessible.
Un jour j’ai dit à Maharaj que je n’arrivais pas à formuler une définition de ma véritable nature. Il m’a répondu “ dites : je suis ce par quoi je sais que je suis.”

Extrait de l’entretien n° 28 extrait du livre de dialogues de Nisargadatta Maharaj: Je Suis

Question : Je viens d’un pays lointain. J’ai fait mes propres expériences intérieures et j’aimerais que nous échangions nos impressions.
Maharaj : Tout à fait d’accord. Vous connaissez vous vous-même ?
Q : Je sais que je ne suis pas le corps. Pas plus que je ne suis le mental.
M : Qu’est-ce qui vous autorise à parler ainsi ?
Q : Je sens que je ne suis pas dans le corps. Il me semble occuper l’espace, être partout. Et en ce qui concerne le mental, je peux, pour ainsi dire, le brancher et le débrancher à volonté. Ceci me fait ressentir que je ne suis pas le mental.
M : Quand vous sentez que vous occupez tous les endroits du monde, restez-vous séparé du monde ? Ou bien, êtes-vous le monde ?
Q : Les deux. Il m’arrive de sentir que je ne suis ni le corps ni le mental mais un regard unique percevant tout. Quand je plonge plus profondément dans cette sensation, je suis tout ce que je vois, et le monde et moi ne faisons qu’un.

M : Comment êtes-vous parvenu à votre état présent ?
Q : L’enseignement de Sri Ramana Maharshi m’a mis sur la voie. Puis j’ai rencontré un certain Douglas Harding qui m’a montré comment me pencher assidûment sur « qui suis-je ? »

M : Est-ce que cela fut soudain ou progressif ?
Q : Réellement soudain. Comme quelque chose de totalement oublié qui resurgit dans le mental. Ou comme un éclair de compréhension. « Que c’est simple, ai-je dit, que c’est simple ; je ne suis pas ce que je pensais être ! Je ne suis ni le perçu ni celui qui perçoit ; je ne suis que l’acte de percevoir. »
M : Pas même l’acte de percevoir, mais ce qui rend tout cela possible.
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Fév 19 2021

Le tout est plus que la somme de ses parties

C’est une loi que l’on retrouve partout, dont j’ai eu souvent l’occasion de vous parler, et qui est valable dans le monde de .la spiritualité : l’ensemble est toujours plus que la somme des parties.
Accumuler ou additionner des parties ne donnera jamais l’expérience de l’ensemble.
L’accumulation, l’addition d’expériences, ne peut pas éveiller à l’intelligence de l’ensemble de la vie.
Si cela est vrai, si l’ensemble est plus que la somme des parties, cela sous-entend, d’une certaine façon, que la partie est plus que la partie ; ce n’est pas évident à première vue, je dirais que c’est très optimiste. Mais si l’ensemble est plus que la somme des parties, cela veut dire que la partie bénéficiant de cette intelligence de l’ensemble est obligatoirement plus qu’une simple partie. Lire la suite

Fév 18 2021

« Il n’y a personne qui puisse vivre le moment présent » -Éric Baret

Éric Baret« Quand le moment présent est là, c’est qu’il n’y a personne pour le vivre. Quand vous êtes là en tant que personne, vous ne pouvez vivre que dans le futur ou le passé. Vous ne pouvez pas être présent à la sensation, vous pouvez uniquement être une avec la sensation. Donc vivre le présent cela veut dire que l’idée d’être une personne n’est pas là. Dans l’instant, il n’y a pas de problème, le problème intervient quand on se réfère à l’image d’un soi-même. Apprendre à aborder la vie d’une manière neuve. Il y a des gens qui ne regardent pas. Des gens passent devant Notre-Dame sans la regarder parce qu’ils l’ont déjà vue, d’autres ne regardent pas la pleine lune pour la même raison, d’autres ne regardent pas leur mari parce qu’ils l’ont déjà vu. Tôt ou tard vous n’avez plus besoin d’une mémoire du futur. » Lire la suite


Fév 17 2021

Rêverie du promeneur solitaire – Jean Jacques ROUSSEAU


Mais s’il est un état
où l’âme trouve une assiette assez solide
pour s’y reposer toute entière
et rassembler là tout son être
sans avoir besoin de rappeler le passé
ni d’enjamber sur l’avenir…
où le présent dure toujours…
sans aucun autre sentiment
de privation ou de jouissance,
de plaisir ni de peine,
de désir ni de crainte
que celui de notre existence,
et que ce sentiment puisse la remplir tout entière,
tant que cet état dure,
celui qui s’y trouve peut s’appeler heureux,
d’un bonheur suffisant, parfait et plein,
qui ne laisse dans l’âme aucun vide
qu’elle sente le besoin de remplir,
Tel est l’état,
où je me suis trouvé souvent
à l’île Saint Pierre
dans mes rêveries solitaires.

 

http://www.le-grand-vide.com

Fév 17 2021

Exister en pleine conscience?

QUESTION DE LA LECTRICE :

”Merci pour cette belle entreprise de partager pleinement et simplement ce qui, au fond, me semble être finalement le vrai “salut” pour tous.

Je ne suis pas une internaute très active, mais je suis en recherche permanente pour m’améliorer car je n’y arrive pas.

J’ai tout pour être heureuse, mais je reçois des critiques de toutes part dans mon entourage, parce que je suis trop agressive quand je parle, parce que je dicte aux autres qui vivent avec moi quoi faire et ne pas faire, et j’en passe…

Alors évidemment, je ne suis jamais satisfaite de ce que je vis…

je ne sais pas pourquoi je t’écris tout ceci, je me lance juste spontanément

En fait, je sais que j’ai un égo qui prend beaucoup de place.J’aimerais le faire taire et exister en pleine conscience, mais c’est plus facile à dire qu’à faire.

Si mes propos t’inspire de m’inspirer

bien le merci à toi.

boo”

Réponse:

Salut Boo et Merci de tes bons mots

L’ego peu prendre la place qu’il veut,  il est l’identité personnelle, l’acteur de sa propre histoire. Si tu désir qu’il se taise, alors ça ne peut pas marcher, la paix qui en résulte serait le fruit de l’effort, et une tension subtil dans le corps se ferait sentir même dans les moments de quiétude, comme si quelque chose redoutait le retour de l’ego. Lire la suite


Fév 16 2021

Le giron en Soi

Parce que nous sommes toujours divisés, une part en nous n’est pas accueillie. Comment avoir du cœur, comment aimer les autres, ceux qui nous entourent, si nous n’aimons pas “l’autre” en nous ?

Il est possible de s’adonner à de nombreux exercices spirituels, de pratiquer de longues heures, de développer notre compréhension, malgré tout, la dualité se prolongera du fait de notre divorce intime.

La réconciliation avec soi n’a besoin que d’amour généreux, que de compassion dirigée envers “celui” ou “celle” que nous rejetons intérieurement. C’est l’inverse de la dureté, du mépris, du jugement dont nous l’accablons. Lorsque nous cessons de marquer la différence, il n’y a plus de séparation. Tout comme se rejoignent naturellement les deux côtés d’un bras d’eau que l’on avait divisé.

Ce n’est pas par la force, à coup de mésestime, de soumission, que nous aidons les êtres et les incitons à s’élever. C’est par la confiance, la patience et les encouragements solidaires. Ce rôle incombe au “giron” qui prend sa source dans notre poitrine. L’ayant déjà vécu, nous portons son pouvoir à la fois maternel, paternel et divin. Nous détenons cette bonté réparatrice qui nourrit et qui prend soin. Si nous le laissons se donner en nous, il déploiera une énergie nouvelle. Il consumera notre honte, l’amertume, les doutes qui nous divisent. Il nous rendra aimants.

Mus par la douceur et la bienveillance, nous serons relever l’enfant, “celle” ou “celui” qui tombe, le faible qui échoue. Nous lui viendrons en aide et resterons de son côté, au lieu de le morigéner, de le rabaisser, de le renier, comme le ferait un tyran.

Note : Dans “mystique ordinaire” lire : L’appel de la Source, le sein consolateur

http://www.denismarie.net


Fév 15 2021

« Nous naissons dans l’ignorance et mourons dans le mystère. » -Placide Gaboury

Ermitage WardenJe partage avec vous un texte d’une très grande sagesse de Placide Gaboury tiré de son dernier livre « L’appel de l’innocence ». Un des derniers chapitres du livre, « La mort : l’entrée dans l’invisible », m’interpelle particulièrement, car cela fait maintenant un an que mon ami de toujours et cofondateur du site des « Invité de Marc », Denis « Gougou » Gougeon,  nous as quittés. À la lecture de ces pages je réalise que Denis avait cette sagesse en lui, celle de ne craindre la mort, mais de l’accueillir malgré la peur et la souffrance. Voici l’extrait :

« Si tout le monde aime dormir, c’est parce que, dans le sommeil profond, disent les sages, il n’y a pas d’ego et c’est cela qui crée le bonheur. Et pourtant, on a peur de la mort. On fait même tout pour ne pas mourir, pour contrer, éloigner, nier la mort, mais elle vient en son temps, telle que prévue… »
 
« …C’est vraiment le seul événement qui confond le bon sens et nos prétentions au contrôle. La mort apparaît comme une sorte de punition pour un crime que l’on n’aurait commis. Pourquoi faut-il mourir alors que la vie est si belle? La société d’aujourd’hui… Cette société multiforme et essentiellement et foncièrement dualiste : elle sépare le bien et le mal, Dieu (s’il existe) et l’Homme, la vie et la mort, les bons et les méchants, les bonnes actions et les crimes. Selon cette vision, les humains sont les seuls à agir, à avoir du pouvoir, à disposer d’un libre arbitre, ils sont donc responsables de leurs actes et de l’état du monde… C’est l’inverse de la sagesse non dualiste telle que je l’ai exposée dans mes trois livres précédents. Selon cette façon de voir, l’être humain n’a aucun pouvoir qui vienne de lui, il ne dispose pas d’énergie lui permettant d’agir, tout lui est donné au point de départ, sans qu’il ait pu choisir. Il n’est donc pas libre et à toutes fins pratiques, il ne peut faire un seul geste qui lui appartienne. Il est agi, animé, dirigé et contrôlé du début à la fin par la Source qui seule agit puisqu’elle seule existe en ce monde.
 
Comme disais le Bouddha lors de son éveil : « Il y a des actions, mais personne qui agit ! »

Je vous invite à vous procurer ce livre disponible chez tous les libraires au Québec.

 

Extrait du livre L’Appel de l’innocence : l’héritage d’une vie aux éditions Fides. (2013) p.111-113
Photo : L’éveil du Murmure par Marc Lajoie lors de ma retraite de quelques jours à l’Ermitage Warden.

 


Fév 15 2021

Qohélet…la suite

Qohélèt: sur quoi reconstruire?

Tout cela, j’y ai réfléchi ; ce que j’ai constaté, c’est que les justes, les sages et leurs labeurs ont dans la main de Dieu ; l’amour comme la haine, l’être humain ne les connaît pas ; tout est devant lui.

Tout arrive également à tous : même sort pour le juste et pour le méchant, pour le bon, pour le pur et pour l’impur, pour celui qui sacrifie et pour celui qui ne sacrifie pas ; il en est du bon comme du pécheur, de celui qui prête serment comme de celui qui craint le serment.

Voici un mal parmi tout ce qui se fait sous le soleil : c’est qu’il y a pour tous un même sort; aussi le cœur des humains est rempli de mal, et la démence est dans leur cœur pendant leur vie ; et après… chez les morts !

Qohélèt 9:1-3

Fragments d’un vieux manuscrit du Qohélèt

Sommes-nous prêts, nous humains, à entendre une telle parole? Sommes nous prêts à accepter que le même sort va échoir à tous et à toutes, mêmes aux pires crapules? Lire la suite


Fév 15 2021

Ère Nouvelle et survie de l’âme

Il y a une trentaine d’années paraissait aux États-Unis le livre du Docteur Raymond Moody, intituléLa Vie après la vie.

Écrit sur la base des témoignages de plus d’une centaine de personnes ayant repris connaissance après une expérience de coma profond ou avoir été déclarées cliniquement mortes, ce livre fut à l’époque un énorme best-seller (plusieurs millions d’exemplaires vendus à travers le monde en quelques mois). Il déclencha une intense émotion chez la plupart des lecteurs, car il permettait pour la première fois d’établir un lien et des analogies troublantes entre les différents récits de toutes ces personnes confrontées à des NDE (near death experiences), c’est-à-dire à des expériences « aux portes de la mort. »


Plus de 80 % des « miraculés » interrogés par le Docteur Moody déclaraient :

– avoir revécu en une infime fraction de seconde l’ensemble de leur incarnation terrestre avec une précision, une acuité et un luxe de détails stupéfiants.

– avoir ensuite traversé une sorte de tunnel sombre et lugubre et y avoir éprouvé une angoisse indicible.

– avoir, au bout d’un laps de temps variable, remarqué une magnifique lumière qui brillait au loin.

– avoir alors été irrésistiblement attirés par cette source de lumière qui diffusait en même temps un amour extraordinaire.

– avoir éprouvé une joie et un bonheur indescriptibles au contact chaleureux de cette source d’amour et de lumière.

– avoir rencontré, dans la lumière de cette source, des amis ou des membres de leur famille décédés qui les avaient convaincus de retourner dans le plan physique, souvent pour achever une mission d’aide ou d’éducation envers des enfants, des parents âgés, malades ou indigents, ou bien un travail bénéfique à l’ensemble de la collectivité. Lire la suite


Fév 14 2021

Le plus grand miracle est d’être vivant

Est-ce que vous avez déjà aimé ? Quand vous aimez quelqu’un, vous voulez regarder cette personne-là dans les yeux, et dire qu’elle est une source de bonheur pour vous. ‘Chéri, tu es un trésor pour moi, tu es une source de bonheur pour moi.’ C’est parce que vous trouvez dans cette personne-là beaucoup de fraîcheur, beaucoup de compréhension et beaucoup de compassion. Et cette personne-là a aussi de la stabilité, de la solidité qui vous procure la non-peur. Vous avez beaucoup besoin de la non-peur, et cette personne-là peut vous procurer de la non-peur, de la stabilité. Donc vous souhaitez que l’autre personne reste comme ça, avec beaucoup de fraîcheur, avec beaucoup de stabilité, avec beaucoup de compréhension et de compassion pour que vous puissiez profiter d’elle.

Et peut être que vous voulez faire quelque chose pour pouvoir maintenir cette situation. On peut toujours faire quelque chose pour pouvoir aider l’autre personne à rester fraîche, solide, compassionnée, pleine de compréhension. Il faut une pratique afin de pouvoir aider l’autre personne à continuer. Et vous aussi, celui ou celle qu’il aime, vous voulez aussi devenir une source de joie, de bonheur, un trésor pour l’autre personne, et ça doit être une pratique qui peut vous aider à devenir et à rester une source de bonheur pour l’autre. L’enseignement du Bouddha sur l’amour est très profond, très clair, et on peut le mettre en pratique aujourd’hui, aujourd’hui même. La pratique de la méditation nous procure de la joie, du bonheur, et comme vous avez de la joie et du bonheur, vous pouvez partager à l’autre personne. Lire la suite