Fév 1 2021

UN MOT DE HOUANG-PO…

Houang-Po, maître tchan du IX ème siècle et ayant eu comme principal disciple Lin-Tsi (Rinzaï), dit un jour à un élève:

« Il n’y a rien hors de l’esprit, ni non plus dans l’esprit. Que cherchez-vous donc? »

Faut-il en déduire une stricte existence de l’esprit, de « l’esprit seul »? Que deviendrait un esprit sans objet et sans sujet? Que deviendrait une lampe sans rien à éclairer et personne pour l’éclairer elle-même? S’éclairerait-elle elle-même? D’où tirerait-elle ce besoin? Le soleil s’éclaire-t-il lui-même?

Nous commençons à comprendre que la conscience (ou l’esprit) ne trouve aucun appui sur lequel reposer son regard, rien de substantiel, aucune existence en elle, et bien sûr, aucun socle sur lequel elle-même puisse prendre appui, aucune existence en-dehors d’elle-même. Par conséquent, nous en venons à douter de sa propre réalité. Et par conséquent, la vérité ne repose pas sur l’esprit seul, ni sur elle-même mais sur sa venue à existence à une conscience non-préhensile. Pourquoi? Parce qu’il y a bien des formes, sans cesse, apparaissant, et qui sont non-deux avec l’esprit. Une interrelation, qui est le véritable sens, non l’objet seul ou la conscience seule. Mais ces formes demeurent insaisissables en elles-mêmes, inexistantes dans leur apparence, transparentes, sans consistance. Nous commençons à percevoir cette inexistence, ce vide, dans une conscience délivrée de son mode habituel d’appréhension direct et conceptuel, attaché. Lire la suite


Jan 14 2021

NON-ATTACHEMENT…

images51Houei-Neng « L’impermanence, c’est la Nature-Bouddha. Ce qui est toujours, c’est l’esprit qui divise tout en bien et mal »…

…Détachement est pour moi, ce non-attachement dont tu parles. C’est prendre du recul à l’événement à l’histoire de cette vie. On se détache de rien, c’est qu’au contraire, tout, qui se détache de nous. C’est une lucidité.

Ce n’est pas du recul, ce n’est pas qu’on se détache ou que la chose se détache de nous, c’est que la situation, là, intégralement est vide, vide d’elle-même. La situation, comprenant « je » est déjà totalement non-attachée. Ce qui veut dire que la situation n’existe pas, que sa nature n’est pas ici ni maintenant, ni avant ni après ni là-bas, ni née ni non-née; elle est un vaste Devenir, pure Impermanence. Ce que je vis, (et ce « je » compris), n’est qu’une vaste illusion magique. Ainsi la tristesse, la joie, le plaisir, la douleur, tout. Et ceci n’apparaît pas dans ce mouvement protecteur de s’en détacher, ou d’attendre qu’elle se détache de nous ou dans le soi-disant refuge de notre plénitude ou complétude indépendante de la situation. Lire la suite


Sep 30 2020

Citations

Voici des citations rassemblées par Douglas Harding dans un de ses livres : LA SCIENCE DE LA PREMIÈRE PERSONNE de  D.E HARDING Éditions Dervy 1998

J’aime beaucoup celle ci : « Voir sa propre nature, c’est voir la Vacuité. Voir la Vacuité, c’est la vraie vision, la vision éternelle. » SHEN HUI

« La majorité des hommes sont des « Je » tronqués : ce que la nature avait prévu comme une virtualité capable d’être affûtée en un « Je » est rapidement émoussée en une troisième personne. »  KIERKEGGARD

« Dieu a créé les sens tournés vers l’extérieur : c’est pourquoi l’homme regarde dehors et jamais en lui. De temps à autre, un être audacieux désirant l’immortalité a inversé son regard et s’est découvert lui-même. »  KATHA UPANISHAD Lire la suite


Sep 19 2020

Le Vide Intérieur, la vacuité dont parlent les bouddhistes…

Je me suis assis sur un banc devant une fontaine…
…est l’histoire d’un homme qui, en partant à la retraite, est parti en même temps à la rencontre de lui-même…
La sensation de manque, qu’il éprouvait alors, s’est transformée en vide, ce fameux vide dont parlent les bouddhistes… Or ce vide, n’est-il pas en fait le plus grand guérisseur de nos blessures ?