Sep 27 2020

Mea culpa Mâ Anandamayi

J’ai reçu ce courriel hier :

 
« Bonjour,

j’ai vu quelques noms dans le site Invité de Marc. Mais je n’ai pas vu celui de Mâ Anandamayî.
Je vous invite donc à vous pencher sur Elle. Voici une citation clairement non-dualiste :

« Vous seul existez. En vérité, vous êtes contenu en chaque chose, vous êtes Cela même. Dans l’infini il n’y a que Lui, Seul Je suis. »

L’enseignement de Mâ Ananda Moyî, p. 246

Sylvain, Rivière-du-Loup »

Merci Sylvain de ce précieux rappel, j’avoue être passé complètement à côté de cette grande femme. Je me sent un peu honteux de l’avoir escamoté car je n’ ai aucune raison de cet état de fait. Mille excuses Mâ Anandamayî.

Si vous avez d’ autres suggestions comme ça, vous êtes les bienvenues. -Gougou


Sep 27 2020

La Vue de Dzogchen

 

Voici quelques citations du maitre dzogchen Tulku Urgyen Rinpoche:

Il s’agit de reconnaitre la vraie nature de son esprit, Rigpa, à la fois vide et consciente, puis de se familiariser avec cette vue à chaque instant jusqu’à ce que cela devienne naturel.

Ce petit livre est excellent pour comprendre le cœur de l’enseignement du Dzogchen.

vajra-speech

« Sans la Vue, tous les enseignements sont seulement des expédients, des instructions superficielles pour la conduite.
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Dans le dzogchen, la Vue ultime consiste à se relaxer dans la conscience non-duelle.
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La Vue véritable est sans observateur et sans objet observé.
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La Vue consiste à reconnaitre notre simplicité intérieure. Après avoir compris cela, la méditation consiste à demeurer dans l’état naturel sans rien fixer du tout. Quand vous atteignez la confiance dans la Vue, même si cent savants disent que vous devriez en douter, vous serez certain qu’il n’y a rien de supérieur à cela.
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Dans la Vue, deux doivent devenir un, et l’Un doit devenir sans lieu, sans objet.

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On dit : « reconnaissez l’essence de l’esprit, reconnaissez l’essence de l’esprit ». Une fois qu’on est devenu familier de cette essence, elle vaincra tous les karmas, tous les conditionnement habituels, toutes les expériences illusoires; Elle est suffisante en elle-même.
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L’essence est comme le soleil brillant : naturellement lumineux et sans forme.
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Ne distinguez pas les apparences comme étant étant là-bas, et la conscience comme étant ici ; laissez les apparences et la conscience être indivisibles.
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Restez dans l’état naturel. Pendant que vous voyez votre essence – en voyant qu’il n’y a rien à voir- restez simplement dans l’état naturel. L’état naturel signifie sans technique, sans artifice.
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c’est un entrainement à ne pas méditer, un entrainement à l’état naturel, à laisser être.
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La conscience non-duelle est originellement ouverte, libre. Cette ouverture signifie naturellement liberté.  »

Tulku_Urgyen_Rinpoche

http://eveilphilosophie.canalblog.com


Sep 27 2020

Notre perception est notre miroir.

Good n Bad

A l’entrée d’un village, un vieux sage se reposait près d’un puits. Arrive un pèlerin qui veut s’installer dans le village. Il demande au vieux :

“Dis-moi comment sont les gens de ton village. J’aimerais bien m’installer ici. Où j’étais avant, les gens sont méchants et médisants. C’est pourquoi je suis parti.

– Les gens sont les mêmes ici”, répond le sage. Et le pèlerin passe sa route.

Arrive un second pèlerin.

“Comment sont les gens de ton village ? demande-t-il à son tour au vieux sage.

– Comment étaient les gens que tu as côtoyés jusque là ?

– Très gentils et serviables. J’ai eu de la peine à les quitter.

– Les gens sont les mêmes ici.”

Un jeune du village a assisté aux conversations.

“Je ne comprends pas, dit-il au sage, à l’un tu dis que les gens sont méchants, à l’autre qu’ils sont bons.”

Et le sage répond :

“Les gens sont comme nous les voyons !”

 


Sep 27 2020

La question de l’Ego – Alan Watts

Alan Watts

La question de l’Ego

La question la plus fascinante au monde, me semble-t-il, est celle-ci : qui suis-je? Ou bien: que suis-je? Celui qui voit, celui qui sait, celui qui est : voilà bien la chose qui constitue l’expérience la plus inaccessible de toutes, une expérience mystérieuse, complètement occultée.

Nous parlons de notre ego. Nous utilisons le mot je. J’ai toujours été extraordinairement intéressé par le sens que les gens donnent au mot je, à cause des formes curieuses qu’il peut prendre au cours de la conversation. On ne dit pas, par exemple,  » je suis un corps « , mais « j’ai un corps « . D’une certaine manière, nous ne paraissons pas nous identifier entièrement à tout ce qui est nous-même. Je dis  » mes pieds « ,  » mes mains « ,  » mes dents « , comme s’il s’agissait de choses m’étant extérieures. Et, dans la mesure où je peux m’en faire une idée, la plupart des gens semblent ressentir qu’ils sont quelque chose à mi-chemin entre leurs deux oreilles, un peu en retrait des yeux, à l’intérieur de la tête, tout le reste se trouvant comme raccroché à ce quelque chose. Et ce principe actif qui est ici, c’est ce que nous appelons notre ego. C’est moi!

(…)

Mais alors, qu’est-ce que notre ego? Une illusion doublée d’une futilité. C’est l’image que nous avons de nous-même, une image incorrecte, fausse, une caricature combinée à un effort musculaire futile, pour rendre sensible notre volonté.

Ne serait-ce pas mieux, si le sentiment que nous éprouvions de nous même était en accord avec la réalité? Cette réalité de notre existence qui fait que nous sommes à la fois l’environnement naturel -c’est-à-dire en fin de compte l’univers entier- et l’organisme qui joue avec. Pourquoi ne le ressentons-nous pas ainsi? De toute évidence, parce que cette sensation est occultée par une autre. D’origine sociale, elle est le résultat d’une sorte d’hypnotisme s’exerçant à travers tous les procédés éducatifs, et qui crée cette impression hallucinatoire d’être celui que nous sommes ce pourquoi nous nous comportons comme des fous.

(…)

Nous sommes fous à lier.

La solution au problème ?

 » Mais « , me direz-vous, comment en venir à bout ?  » Je réponds à cela qu’il s’agit d’une mauvaise question; de quoi faut-il venir à bout? Vous ne pouvez pas vous débarrasser des hallucinations qui donnent substance à votre ego à l’aide de votre ego. Désolé, mais c’est impossible, comme de se soulever en tirant sur ses propres bottes. On n’éteint pas le feu avec le feu: si vous essayez de vous débarrasser de votre ego à l’aide de votre ego, vous tombez dans un cercle vicieux. Et vous risquez fort de ressembler à quelqu’un qui redoute de se faire du souci du fait qu’il est soucieux… vous tournez en rond sans fin en devenant toujours plus fou. Lire la suite


Sep 27 2020

Arthur Schopenhauer

La contemplation

J’avais gardé de mes cours de philo l’image d’un Schopenhauer pessimiste et grincheux. J’étais bien loin d’imaginer que derrière cette image académique se cachait celui qui a eu ces mots lapidaires et définitifs: «Chacun est heureux, quand il est toutes choses ; et malheureux, quand il n’est qu’individu.»C’est à lui aussi que l’on doit cette description concrète et technique du processus qui conduit à l’éveil, selon une voie que l’on pourrait appeler contemplative:« Lorsque, s’élevant par la force de l’intelligence, on renonce à considérer les choses de façon vulgaire ; lorsqu’on cesse de rechercher à la lumière des différentes expressions du principe de raison les seules relations des objets entre eux, relations qui se réduisent toujours, en dernière analyse, à la relation des objets avec notre volonté propre, c’est-à-dire lorsqu’on ne considère plus ni le lieu, ni le temps, ni le pourquoi, ni l’à-quoi-bon des choses, mais purement et simplement leur nature ; lorsqu’en outre on ne permet plus ni à la pensée abstraite, ni aux principes de la raison, d’occuper la conscience, mais qu’au lieu de tout cela, on tourne toute la puissance de son esprit vers l’intuition ; lorsqu’on s’y engloutit tout entier et que l’on remplit toute sa conscience de la contemplation paisible d’un objet naturel actuellement présent, paysage, arbre, rocher, édifice, ou tout autre; du moment qu’on se perd dans cet objet, comme disent avec profondeur les Allemands, c’est-à-dire du moment qu’on oublie son individu, sa volonté et qu’on ne subsiste que comme sujet pur, comme clair miroir de l’objet, de telle façon que tout se passe comme si l’objet existait seul, sans personne qui le perçoive, qu’il soit impossible de distinguer le sujet de l’intuition elle-même et que celle-ci comme celui-là se confondent en un seul être, en une seule conscience entièrement occupée et remplie par une vision unique et intuitive; lorsqu’ enfin l’objet s’affranchit de toute relation avec ce qui n’est pas lui et le sujet, de toute relation avec la volonté : alors, ce qui est ainsi connu, ce n’est plus la chose particulière, en tant que particulière, c’est l’Idée, la forme éternelle, l’objectivité immédiate de la volonté ; à ce degré par suite, celui qui est ravi dans cette contemplation n’est plus un individu (car l’individu s’est anéanti dans cette contemplation même), c’est le sujet connaissant pur, affranchi de la volonté, de la douleur et du temps ». Arthur SCHOPENHAUER, Le Monde comme Volonté et comme Représentation, PUF, Paris, 1966, § 34, pp. 230-231.

Schoppenhauer propose là une « technique » qui serait en soi à même de provoquer l’éveil; toutefois, celui qui serait parvenu à l’éveil à l’aide de cette « technique » l’aurait fait en sacrifiant celui qui voulait le provoquer, si bien qu’en fin de compte personne ne sera là pour prétendre avoir provoqué quoi que ce soit. Seulement une présence touchée par la grâce. En un sens, il n’est pas tellement important de savoir quelles sont les motivations qui nous animent dans notre recherche de l’éveil, quelle est leur degré d’élévation, car en dernière analyse, elles se révéleront toujours égoïstes; pourvu qu’elle nous aident à nous mettre en route, cela seul compte; le reste n’est plus qu’une question d’abandon à ce qui vient.

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