Fév 1 2021

Vivre la médiocrité qui révèle l’ultime en nous

 

Vivre la médiocrité qui révèle l'ultime en nous | kwatsu ! | Scoop.it

Se familiariser avec cette disponibilité aux instants de la vie. Je n’ai pas besoin de changer quoi que ce soit en moi : mes peurs, mon arrogance, mes prétentions, mes limites, tout cela m’est nécessaire pour pressentir le sans-limite.

Tout change, mais aucun changement autre que celui qui apparaît dans l’instant n’est nécessaire. Toutes les énergies qui étaient utilisées pour créer, pour s’approprier, vont aller s’asseoir dans cette disponibilité. Là, il y aura création véritable. Cette création est célébration : une création qui rend grâce, pas une création qui affirme.

La spiritualité est un concept. Ce que les gens projettent dans la prétendue spiritualité, à six ans ils le projetaient dans leur équipe de scouts, à dix dans leur équipe de foot, à vingt dans la politique et à trente dans le mariage …
Ce manque que l’on a essayé de combler par une poupée, un train électrique, une bonne note à l’école, une carrière, un enfant, on le projette ensuite dans la spiritualité. C’est le pot-pourri de toutes nos peurs. Chacun, selon la forme de ses anxiétés, se trouve attiré par un certain type de spiritualité. Quand c’est présent, il faut le respecter ; mais ce n’est rien d’autre que la peur.

La vraie spiritualité est un remerciement. Maître Eckhart fait une différence entre la vraie prière, prière du cœur, célébration de l’accomplissement divin, et la prière qui vient du manque, qui essaie de demander une rectification. Cette dernière n’est pas une prière, mais une forme d’abcès.

La vraie prière est remerciement. La vraie spiritualité est un non-dynamisme qui s’incarne dans une disponibilité de chaque instant. Quand le cancer, la maladie, la naissance, la violence, l’émotion vient, être disponible : là se trouve la profondeur.

Les scouts, la politique, la spiritualité, l’enfant, l’équipe de rugby ont leur place, sinon cela n’existerait pas. Vouloir se libérer de tous ses problèmes pour devenir spirituel, pour devenir «éveillé», aussi. Ces règles, ces références, ces savoirs sont issus de la peur.
Vient un moment où vous n’avez plus besoin de vous chercher dans les différents courants de la vie. C’est vous qui éclairez la spiritualité, non l’inverse. C’est votre clarté qui vous fait comprendre profondément ce qu’est la politique, la paternité, la violence, la maladie, le bouddhisme, l’islam. Votre clarté éclaire tout cela.

Et, là, il n ‘y a plus de mot, plus de direction, de savoir, d’école, de ligne, d’enseignement et, surtout, plus de personne spirituelle. Seule reste une non-séparation.

Comprendre qu’il n’y a rien à comprendre, rien à acquérir. Je n’ai pas besoin d’inventer des outils pour faire face à la vie, de créer des moyens de défense ou d’appropriation pour faire face aux situations.

Regarder honnêtement ce qui est là, ce qui éveille en moi la peur, l’anxiété, la prétention, la défense. Clairement, accepter mes prétentions, mes limites. Ces limites vont refléter la non-limite.

Il faut vivre la médiocrité : elle révèle l’ultime en nous. Quand je refuse la médiocrité, quand j’imagine, que je projette un supérieur ou un inférieur, des choses spirituelles qui devraient me libérer de la vie quotidienne, là, je suis dans un imaginaire. C’est une forme de psychose. La médiocrité est l’essentiel-la médiocrité selon mes concepts.

Fonctionner journellement : manger, dormir, aimer, voir, sentir, regarder. Laisser toutes les émotions vivre en nous. Rien à défendre, à affirmer, à savoir. Je n’ai besoin de rien pour pressentir ce qui est primordial. Inutile de changer quoi que ce soit en moi.

Certaines découvertes sont à faire et à oublier dans l’instant. Et pour la personne, c’est la terreur, car l’ego a besoin de s’approprier des qualifications : être spirituel, méditer, se libérer.

 

Eric Baret – De l’abadon – Editions Les deux océans

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Fév 1 2021

1,2,3… Présence !!!

 

Au cœur de toutes les voies, il a toujours été question de la nécessité absolue de la vigilance, présence à soi, présence à Dieu. Des générations de religieux de toutes confessions s’y sont consacrés. D’ailleurs, Prajnanpad nous dit clairement « il n’est pas question de savoir si la vigilance est importante sur le chemin , la vigilance C’EST le chemin »
Voilà qui mérite que l’on s’y considère cette question avec un intérêt tout particulier.
Voici une description de ce que peut être la vigilance qui à le mérite d’être extrêmement puissante et comment cela est applicable instantanément dans nos vies.

Il existe 3 modalité de conscience possible au cours de la journée : mode 1, mode 2, mode 3
Et nous découvrirons que durant toute notre vie, nous glissons continuellement d’un mode à l’autre.

Mode 1
C’est la conscience sociale minimum , c’est le niveau de conscience que nous connaissons bien qui fait que chez le boulanger, on demande une baguette et pas du poisson. Il peut se passer quelque chose autour de nous, nous n’en n’avons pas conscience. La boulangère peut être triste ce jour là, nous ne nous en rendrons pas compte et nous rentrons chez nous sans vraiment faire attention à notre itinéraire. Bref une forme de sommeil éveillé que nous « pratiquons » allègrement. A ce stade, il n’est évidemment pas question d’un Chemin spirituel et de mise en pratique d’un enseignement quel qu’il soit. Dixit Swamiji « vous êtes nulle part , vous n’êtes même pas une entité,»

Mode 2
Si des circonstances favorables le permettent,( j’ai décidé que je serais conscient, je fais une retraite, un danger me menace… ) nous pouvons passer en mode 2 et alors j’ai conscience de moi, c’est à dire de ma réalité physique, des sensations, de la situation dans laquelle je suis, des pensées et peut être des émotions. Je peux ainsi être attentif au fait de parler, d’écouter ou d’être engagé dans une action. Avec la mode 1, la différence est considérable : il y a « quelqu’un » qui expérimente et ce quelqu’un c’est MOI. Et là une forme de pratique devient possible. Le mode 2 c’est l’attitude du chercheur qui découvre la nécessité de la Présence, de l’attention. et de sa difficulté aussi ne serait ce que pour revenir le plus souvent possible à cet état de veille sans même parler de s’y installer.
Ce mode 2 c’est aussi l’attitude intérieure de gens qui n’ont jamais pratiqué de chemin, qui n’ont jamais entendu parler de spiritualité mais qui sont tout simplement sains, psychologiquement sains.
Il faut être très clair, ce mode 2 nous prépare au Chemin mais n’est pas le Chemin lui-même c’est la pratique consciente de notre bonne vielle dualité, moi et le monde, mais ce n’est pas la vigilance, pas du tout ! Et pourtant c’est le jour et la nuit avec le mode 1 : une lampe s’est allumé  « JE veille » Mais ce Je reste mon postulat de base. Alors comment faire l’expérience du Un avec, de la Non-dualité. Certainement pas en mode 2. Même non-égoïste, même aimant, même détendu, je reste toujours Moi en face de l’Autre. Il ne peut y avoir de véritable accueil.

Mode 3
Alors que le mode deux  est une attention dans Une direction, de moi vers le monde, le mode 3 est une attention simultanée dans Deux directions diamétralement opposées : la direction vers ce qui est regardé,(vers l’avant) et la direction vers Ce qui regarde (vers l’arrière)  et oui la Conscience à cet immense pouvoir de ce diriger vers le VU et vers CE qui voit.

« Quelle idiotie » rétorque n’importe quel mental parfaitement constitué « Ce qui voit en moi, c’est  MOI évidemment !!! » Vérifions quand  même, Swamiji répétait assez souvent « Qui agit, qui voit ? moi ou……ou qui, ou quoi ? ?

Et là pour Voir (et non comprendre ou ressentir)  notre brillante intelligence ne nous sera d’aucun appui. Vous regardez cette page et je vous propose simplement de vérifier le « voyant ». Qui regarde cet écran ou ces caractères d’imprimerie en ce moment ? pour le savoir, sans idées préconçues, sans utiliser votre mémoire ou votre imagination, tournez votre attention vers l’arrière en direction de l’origine de la vision et que voyez-vous ? que découvrez-vous ? Vous êtes LA Seule et Unique autorité sur votre expérience.

En ce qui me concerne, en ce moment si je retourne à 180° mon attention de cet écran et clavier , ce que je vois , c’est….rien, rien du tout, un immense espace d’accueil pour la scène qui est là, un vide plein mais un vide tout de même, une absence disponible, accueillante et le miracle c’est que cette absence VOIT, ce vide VOIT. Je vous en prie, vérifiez si c’est votre expérience. Si j’ose retourner mon attention vers CE qui voit en moi, je réalise qu’au centre, au cœur même, il n’y a rien !!! c’est CE QUE JE SUIS et c’est CE QUI REGARDE. Ce n’est pas une chose, c’est Rien et Tout en même temps ; Juste la Conscience, la Présence, l’Unique Conscience qui voit en chaque être. Pas de couleur, pas de forme, pas de mouvement, je ne comprend pas, je ne ressens pas pourtant je vois. J’insistes, ne faîtes pas semblant, mais si c’est votre expérience, alors Bienvenue au club, vous êtes en Mode3 et par la même, vous mettez un pied sur le Chemin. Avant cette découverte tout n’était que préparation, acceptez que la pratique fondamentale, c’est la pratique du mode 3 ; Pourquoi, parce que c’est la pratique de la non-symétrie, la pratique du non-deux. L’objet vu reste l’objet vu, le monde reste le monde mais à partir du véritable sujet, de ma véritable nature.

Comment être UN AVEC ? il faut s’effacer, disparaître,. Comment ? en voyant qu’ici, au centre, au cœur, je suis l’Ouvert, l’Accueil, je suis OUI.le moi que je croyais être n’est pas au centre, n’a pas accès au centre. « Le salaire du péché, c’est mort »disent certains mystiques chrétiens. Que cette phrase devient lumineuse lorsque je vois qu’ici, à distance zéro de moi-même réside ce merveilleux Vide-Plein. Le moi que je croyais être n’est qu’en Banlieue, dans le monde du changement, des choses et de la mort…

Si je suis totalement identifié à ce moi, séparé de ce vide plein de cette Conscience sans nom.
voilà mon péché et oui alors ma certitude est la mort .

Le mode 3, c’est la pratique de l’immortalité, de la vigilance, du retour de l’attention vers ce Vide-Plein fondateur et par la même c’est la pratique de l’effacement du moi, de la mort à soi-même. Pour citer Arnaud DESJARDINS dans le chapitre ATMA de « A la recherche du Soi »
La seule véritable vision est la vision simultanée des formes et du sans forme, autrement vous êtes dans le mensonge et l’illusion »

Maintenant le but du jeu, sera de revenir le plus souvent possible en mode 3, avec les inévitables glisssements en mode 1 et 2. Mais quand la lumière de la vigilance sera de nouveau allumée, vous ne pourrez plus vous prendre pour cette petite forme limitée, fragile  et séparée.

Et pour finir, un conseil ; Le meilleur point d’appui pour pratiquer et revenir en mode 3, c’est lorsque vous êtes en relation avec quelqu’un. Osez faire cette chose audacieuse qui consiste à disparaître consciemment en faveur de l’autre et de en même temps de retrouver son humanité en l’autre et par l’autre.

Alors peut être que, dès le début de cette pratique fondamentale vous ne ferez pas l’expérience d’Ananda, de l’amour qui coule à flot. Sans doute pas, mais vous réaliserez vite, très vite que cette Lumineuse Béance , de cette Glorieuse Absence, Ici en mode 3 qu’IL va venir.    Confiance, en mode 3
Alain BAYOD

http://www.francis-sigrist.org


Fév 1 2021

L’orgueil

 

« La peur et l’orgueil sont deux destructeurs de la joie et de la liberté »

« Ton cœur s’est élevé à cause de ta beauté ; tu as corrompu ta sagesse à cause de ta splendeur.  »

 


Fév 1 2021

La vie se célèbre à chaque instant avec Eckhart Tolle

« Prenez profondément conscience que le moment présent est toujours uniquement ce que vous avez. Faites de l’instant présent le point de mire principal de votre vie. Tandis qu’auparavant vous habitiez le temps et accordiez de petites visites à l’instant présent, faites du « maintenant » votre lieu de résidence principal et accordez de brèves visites au passé et au futur lorsque vous devez affronter les aspects pratiques de votre vie. Dites toujours « oui » au moment présent. Qu’y aurait-il de plus futile, de plus insensé, que de résister intérieurement à ce qui est déjà ? Qu’y a-t-il de plus fou que de s’opposer à la vie même, qui est maintenant, toujours maintenant ? Abandonnez-vous à ce qui est. Dites « oui » à la vie et vous la verrez soudainement se mettre à fonctionner pour vous plutôt que contre vous. »

LE POUVOIR DU MOMENT PRÉSENT, Guide d’éveil spirituel par ECKHART TOLLE chez Ariane
http://spinescent.blogspot.com/

Fév 1 2021

Psychomagie : transformer votre réalité par la pensée

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Nous inventons nos propres fantômes.

Voici une vieille histoire japonaise (où apparaît un acte de psychomagie):

“Agonisante, une femme dit à son mari: ‘Je veux que tu sois fidèle à mon souvenir. Si tu te maries avec une autre, mon fantôme viendra te déranger !’ Il jura lui être fidèle. Quand elle mourut, il garda le deuil. Mais au bout d’un an il tomba amoureux d’une autre femme. La fantôme apparut pour lui dire : ‘Je te surveille ! Je sais ce que tu dis, quels cadeaux tu lui donnes et je peux répéter les mots avec lesquels tu lui fais la cour ! Je t’interdis de continuer à la voir !’ Se sentant ainsi surveillé, le pauvre homme ne pouvait rien faire. Il alla consulter un moine. Le moine lui dit: ‘Le fantôme dit savoir tout ce que tu fais. Alors, la prochaine fois qu’il apparaîtra, prends une poignée de riz et demande-lui combien de grains tu as dans la main. S’il te répond exactement, c’est un véritable fantôme. S’il ne te répond pas, ça signifie que tu l’as inventé’. Quand le fantôme apparut, l’homme lui demanda combien de grains de riz il avait dans son poing. Le fantôme s’est dissous !”

Nous croyons vivre libres dans le présent et cependant nous sommes conditionnés, ligotés, inhibés par les souvenirs. Ces souvenirs, imprimés dans notre cerveau, se manifestent à nous dans la vie sous la forme de fantômes. Nous croyons voir la réalité alors qu’en vérité nous ne voyons que des images de notre mémoire. Il faut défier ces fantômes ! Voir ce qui est réel et ce qui est produit par notre peur de désobéir aux interdictions. Nous ne pouvons être un adulte complet si nous n’abandonnons pas ces fantômes infantiles. Ces spectres intérieurs nous disent à chaque moment: “La vie est dangereuse, attention, fuis, ne l’affronte pas telle qu’elle est, déguise-la!”. Et c’est ainsi que la plupart de nous, par crainte du monde, le transforme en illusions, par des mensonges, drogues, activités superficielles, conscience endormie. Le moine de cette vieille histoire nous dit: “Dans ton poing tu as un nombre précis, objectif, de grains de riz : tu dois savoir combien de grains tu as”, c’est à dire, en triomphant sur ta subjectivité, tu dois savoir quelle est la réalité objective, l’affronter, travailler dans ce que tu aimes, aimer ce que tu fais et construire une vie véritable, sans crainte d’être ce que tu es en réalité. Pour vivre dans le “monde”, comme a dit le philosophe Bertrand Russell, tu dois accepter qu’il est horrible, horrible, horrible… En acceptant l’“horrible” du monde, tu peux lutter en lui, sans t’enfuir, en commençant à le transformer en le paradis que doit être tout présent réel.

Alejandro Jodorowsky : Il y a plusieurs phrases qui m’ont aidé à vivre. Comme par exemple: “Ce que je donne je me le donne, ce que je ne donne pas je me l’enlève”. “Ce que tu donnes fructifie, ce que tu ne donnes pas pourrit”. “Je ne veux rien pour moi qui ne soit pas pour les autres”. “On ne peut changer le monde, mais on peut commencer à le changer”

http://rustyjames.canalblog.com/archives


Fév 1 2021

UN MOT DE HOUANG-PO…

Houang-Po, maître tchan du IX ème siècle et ayant eu comme principal disciple Lin-Tsi (Rinzaï), dit un jour à un élève:

« Il n’y a rien hors de l’esprit, ni non plus dans l’esprit. Que cherchez-vous donc? »

Faut-il en déduire une stricte existence de l’esprit, de « l’esprit seul »? Que deviendrait un esprit sans objet et sans sujet? Que deviendrait une lampe sans rien à éclairer et personne pour l’éclairer elle-même? S’éclairerait-elle elle-même? D’où tirerait-elle ce besoin? Le soleil s’éclaire-t-il lui-même?

Nous commençons à comprendre que la conscience (ou l’esprit) ne trouve aucun appui sur lequel reposer son regard, rien de substantiel, aucune existence en elle, et bien sûr, aucun socle sur lequel elle-même puisse prendre appui, aucune existence en-dehors d’elle-même. Par conséquent, nous en venons à douter de sa propre réalité. Et par conséquent, la vérité ne repose pas sur l’esprit seul, ni sur elle-même mais sur sa venue à existence à une conscience non-préhensile. Pourquoi? Parce qu’il y a bien des formes, sans cesse, apparaissant, et qui sont non-deux avec l’esprit. Une interrelation, qui est le véritable sens, non l’objet seul ou la conscience seule. Mais ces formes demeurent insaisissables en elles-mêmes, inexistantes dans leur apparence, transparentes, sans consistance. Nous commençons à percevoir cette inexistence, ce vide, dans une conscience délivrée de son mode habituel d’appréhension direct et conceptuel, attaché. Lire la suite